Association nationale des communes

Un congrès, deux bureaux
L’Association nationale des communes du Bénin (Ancb) est devenue un monstre à deux têtes. C’est la conclusion de son deuxième congrès ordinaire démarré jeudi dernier au palais des congrès à Cotonou. Aujourd’hui, l’organisation a accouché de deux bureaux. L’un est dirigé par le maire de Parakou, Soulé Alagbé, et l’autre par le maire d’Abomey, Blaise Ahanhanzo Glèlè. Cette situation est la conséquence de la guerre qu’il y avait entre le camp présidentiel et le bloc des maires G13, G4 et Force-clé. Les différents protagonistes n’ont pas pu accorder leurs violons. C’était prévisible. Au départ, une règle de jeu existant. Il y avait un système des grands électeurs, c’est-à-dire que les douze départements doivent désigner chacun un congressiste et les trois communes à statut particulier doivent choisir un membre. Ils seront au total au nombre de 15 membres. C’est eux qui vont se répartir les postes au sein du bureau de l’association. Cette option arrange plus les maires non cauris. Mais, les élus-Fcbe (Forces cauris pour un Bénin émergent), majoritaires à ce congrès, l’ont évitée. Ils ont fait tout possible pour la faire échouer. Ils ont amené le sujet à l’appréciation de la plénière qui a décidé de voter poste par poste. C’est ainsi que le camp présidentiel a tout raflé et les autres, voyant le danger venir, ont claqué la porte pour aller élire le bureau que dirige Blaise Ahanhanzo Glélé.

Ceci est la suite logique de la tension entre le pouvoir en place et ses adversaires politiques. Le régime veut tout contrôler. Les maires G13, G4 et Force-clé ont l’ambition d’avoir la mainmise sur le bureau de l’Ancb. Les élections de 2011 obligent. C’est dire que l’organisation est en train de devenir un instrument politique, au lieu qu’il soit une association syndicale face au gouvernement pour la défense des intérêts des communes, surtout que la question du non transfert des compétences aux communes est encore d’actualité.

Jules Yaovi MAOUSSI

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