/food/biokou.jpg » hspace= »6″ alt= » » title= » » » /> Salomon Biokou conduit à sa dernière demeure (Karim da Silva hué)
Décédé le 02 octobre 2008 à l’âge de 106 ans, le centenaire Salomon Biokou et grand chancelier de l’ordre national du Bénin a été conduit le samedi dernier à sa dernière demeure. Les obsèques nationales se sont déroulées au stade Charles de Gaulle de Porto-Novo à travers une messe corps présent célébrée par trois évêques où des hommages mérités lui ont été rendus. C’était en présence du chef de l’Etat le Dr Boni Yayi, des membres du gouvernement, des présidents des institutions, des anciens présidents de la République, Nicéphore Soglo et Mathieu Kérékou, des anciens présidents de l’Assemblée nationale Amoussou Bruno, Me Adrien Houngbédji et Kolawolé Idji, des honorables députés, des membres de la grande chancellerie, du président du Madep, Séfou Fagbohoun et autres éminentes personnalités. Le vieux Salomon Biokou repose désormais en paix dans son mausolée à Houègbokomè à Porto-Novo dans sa maison familiale. Des hommages dignes de ce nom lui ont été rendus par toute la nation béninoise. La messe corps présent a été célébrée par les évêques René Marie Ehuzu, Mgr Vincent Mensah et Mgr Marcel Honorat Agboton. Dans l’oraison funèbre prononcée, la générosité, la bonté, les bienfaits et l’amour de Salomon Biokou pour ce pays n’ont pas été occultés. Selon Mgr Marcel Honorat Agboton, Salomon Biokou est un grand humaniste, un grand facilitateur et médiateur. Né le 16 février 1902, Salomon Biokou a porté avec lui le sens de grand serviteur de l’éducation reçu de sa propre maman et de sa grand’mère. Ce petit garçon lampion en main, guidant ses parents la nuit après le marché du soir. Dans son milieu, on lui inculque des leçons de générosité et de fidélité sans compter la disponibilité joyeuse avec laquelle il rendait des services. Retourné à 17 ans dans sa famille paternelle, il ajoutera à l’éducation familiale, la formation intellectuelle.
Après le Cepe, Victor Ballot, un petit tour au trésor public, il deviendra par la suite instituteur. Il donnera jusqu’à son dernier souffle, l’exemple de la régularité et de la promptitude. Ces anciens élèves forment aujourd’hui sa couronne de gloire. Quand la France décida d’accorder l’autonomie à ses anciennes colonies, c’était Salomon Biokou qui mit son expérience et son dévouement au service du 1er député Sourou Migan Akpiti. Il guidera ses premiers pas en politique et lui apprendra à germer dans un véritable terreau dahoméen. On ne s’étonnera pas de le voir accéder à l’honneur de Grand chancelier de l’ordre national du Bénin jusqu’à son dernier soupir. Au terme de la messe, de nombreux témoignages lui ont été rendus par d’éminentes personnalités dont le chef de l’Etat Boni Yayi, le représentant des sages de Porto-novo Karim Urbain da Silva, le représentant du Grand ouémé Tola Koukoui, le représentant des enfants du défunt Joseph Salomon Biokou. Après ces obsèques, feu Salomon Biokou a été inhumé dans un mausolée au quartier Houègbokomè dans le 1er arrondissement de Porto-novo dans sa maison familiale de naissance.
Karim da Silva hué
Chose curieuse, le vieux Urbain Karim da Silva représentant les sages de la ville de Porto-Novo, lors de son témoignage devant l’assistance au stade Charles de Gaulle de Porto-Novo et en présence du chef de l’Etat Boni Yayi, a été hué par les populations. La raison fondamentale de cette scène humiliante est que Karim da Silva, au lieu de lire son discours, a préféré se plonger dans des témoignages personnels. Son aventure dès son jeune âge d’écolier avec feu Salomon Biokou qui était son maître d’école, comment il a été éduqué et gardé par le défunt en passant par ses corvées et les prouesses de Salomon Biokou en tant qu’instituteur à l’école Urbaine centre de Porto-Novo au temps colonial ont été mal reçus par l’assistance, compte tenu du temps avancé et la longueur de son discours. Son histoire qu’il racontait était si longue et ennuyeux pour l’assistance qui a commencé par le huer. Le protocole de la cérémonie était obligé de lui souffler à l’oreille de poursuivre avec son discours écrit sur papier. Les multiples rappels à l’ordre du protocole n’avaient pas émoussé son élan de conteur d’histoire. Il fut alors plusieurs fois hué. Des indiscrétions ont révélé que c’est le chef de l’Etat qui a été obligé de donner des instructions pour le faire arrêter. Suite à ces injonctions, il reprit son papier pour boucler son allocution. << j’ai compris, je vous ai compris …>> a t-il lancé à l’assistance déjà en furie contre lui à travers des bourdonnements et des humeurs de fatigue.
Ismail Kèko
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