Tchaourou entre le virtuel et le réel
La commune de Tchaourou, ville natale du Chef de l’Etat Boni Yayi, affiche deux visages différents selon que l’on est sur son site Web – datant de 2007 – ou sur son site naturel. Deux images bien contradictoires. Tout internaute qui zappe vers la page d’accueil de la commune de Tchaourou ( Nord-Bénin), est toujours séduit par les belles choses qu’on y lit. Cela s’entend : cette commune qui a vu naître le premier magistrat de ce pays, ne peut pas être servie au monde entier à l’état naturel, selon les apôtres du changement. Encore moins, les populations et les autorités locales qui se gonflent de fierté d’être de la même localité que Boni Yayi. Mais de là à aligner des contre vérités et des images inexistantes sur le terrain, pour forcer une beauté naturelle et des dispositions diverses que Tchaourou peine à avoir, ce site dont le fond est tout en vert aura péché. Pas plus que ses initiateurs et acteurs de première main dont l’ex maire maire, Biyaou Abou Soulé.
Sa photo est toujours en grandeur nature sur la page d’accueil, malgré son éviction du fauteuil communal à l’issue des dernières élections locales. L’ambition de faire de Tchaourou, la commune la plus prospère du Bénin est bien noble et salutaire. La vision de l’autorité locale écrite en belles lettres sur le site en dit d’ailleurs long : «D’ici à 2015, Tchaourou est (sera) une commune agropastorale à économie prospère, avec une culture rayonnante, bien gouvernée, où règnent la sécurité, l’harmonie et la paix entre les différentes couches de la population ». Il reste donc 6 ans environ pour se délecter du regard, les merveilles d’une «Tchaourou émergente ». Ramené à l’échelle communale, le rêve du Président Boni Yayi de faire du Bénin un pays émergent se dessine ainsi clairement dans la pensée du conseil communal. Reste qu’il y a encore du chemin à parcourir. Un chemin long et plein d’obstacles.
S’il est vrai que Tchaourou est la plus vaste commune du Bénin avec une superficie de 7.256Km2, soit 28 % de celle des départements Alibori et Borgou, et 6,5 % au plan national, elle demeure également l’une des plus pauvres du pays. Pauvre presque en tout : pas d’adduction d’eau fiable, un réseau électrique insuffisant et problématique, des infrastructures socio-économiques en introuvables, et archaïques lorsqu’elles existent. Même l’énergie solaire locale tant vantée sur le site pour sa dite expansion spectaculaire présente une image plutôt sombre sur le terrain. Pourtant, l’on continue de laisser croire via internet qu’elle s’étend davantage à toutes les couches et structures locales en évoquant le cas des centres de santé qui l’exploiteraient à satiété depuis les 10 dernières années. Gros mensonge et pures affabulations.
C.T.
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