En transit vers les pays de l’Hinterland

Terreur à Savè
Les véhicules d’occasion sèment la terreur à Savè
Si, partis  de Cotonou,   les véhicules  d’occasion  en destination  des pays  de l’Hinterland  font leur loi durant tout le trajet, le spectacle  effrayant  qu’ils offrent  à la hauteur de Savè  est encore  pire.
En face de l’hôtel Idadu de Savè, la mort  côtoie désormais au quotidien  les populations. La peur de se faire  écraser, toutes les minutes et à moindre faux pas, par des véhicules d’occasion gagne davantage  les cœurs. Femmes, hommes, conducteurs  locaux de taxi-moto,  vendeuses, usagers et autres riverains  qui pullulent les abords de cette voie,  ont tous la mort dans l’âme depuis que ces  fougueuses voitures abordent, telles  des missiles, l’étroit tournant du coin.  C’est à croire  que   le monde s’arrête à cet endroit pour laisser place  à une java indescriptible.

Les conducteurs  à bord de ces véhicules se comportent presque comme des fous. Ils  roulent à « tombeau ouvert »,  indifférents aux cris des populations et aux exigences de ralentissement de vitesse  qu’impose le tournant  exigu  des lieux.  Pour les affronter, certains jeunes de Savè n’hésitent pas à lancer à leur passage de gros pneus  usagers, des  morceaux de troncs d’arbre et autres obstacles. Mais ici encore, ils lâchent vite la prise,  au risque  de se faire écraser violemment. « Ce qui se  passe  à cet endroit  est tellement  dangereux  qu’on se demande, si les conducteurs  de ces véhicules  sont des humains » s’affole Idatchu Yah, un habitant local.

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Sur le reste du trajet,  ces véhicules  d’occasion poursuivent avec plus de cynisme  le triste spectacle. Le commissaire  de la commune  de Tchaourou, Bio Sourou déclare  vivre   une  situation «intolérable » dans sa localité. Il ne cache  pas d’ailleurs  son amertume  quand il  évoque les raisons probables.  Pour lui, la pagaille à laquelle  s’adonnent  les  véhicules d’occasion sur  la route Inter-Etat Cotonou-Niger a  ses racines ailleurs. En effet, à l’époque  où l’escorte  était gérée par le secteur privé, les forces de sécurité suivent leurs parcours depuis le point du départ jusqu’à la destination. Et veillent au grain quant  à la régularisation des vitesses. Ce qui, regrette le commissaire, n’est plus le cas depuis deux ans environ où l’activité d’escorte a été  attribuée   de nouveau  à la  douane. Conséquence, les forces de l’ordre  sont désormais rares  sur le trajet et préfèrent se positionner à certains coins clefs,  à l’abri des regards indiscrets pour mieux rançonner les conducteurs de ces véhicules au lieu de les ramener à l’ordre.

Christian Tchanou

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