Gestion de la crise politique au Bénin

Boni Yayi aux abois (il ramène Kérékou dans le jeu politique)
Le président de la République, le Dr Boni Yayi a eu recours finalement à son prédécesseur  le Général Mathieu  Kérékou afin qu’il joue au médiateur dans la crise qui l’oppose à une frange de la classe politique.

Dès lors, on se demande ce qui a pu pousser l’actuel locataire de la Marina à se tourner vers son prédécesseur ?

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Le Général Mathieu Kérékou était hier au palais de la présidence pour réconcilier les membres du G13 et le président Boni Yayi. S’il est vrai que dans des situations pareilles, il faut avoir recours aux missions de bons offices de tierce personne, il apparaît surprenant que le Chef de l’Etat, Boni Yayi, le fasse maintenant après plusieurs mois de confrontations. S’est-il essoufflé, ne peut-on s’empêcher de s’interroger. Jusqu’au week-end  dernier, les agissements du président n’étaient pas des plus conciliateurs vis-à-vis de ses amis d’hier, quand bien même ses propos vont dans le sens contraire. La diatribe qu’il a généreusement offerte à Rachidi Gbadamassi dernièrement à Parakou, n’était pas un signe de dégèle. Les débauchages et tentatives de débauchage de députés du camp adverse n’étaient pas non plus des actes favorisant le rapprochement. La mise sur la place publique des termes de négociations entre le camp présidentiel et les opposants par les collaborateurs. Les harcèlements  fiscaux et bien d’autres actes bellicistes ont été posés par la partie présidentielle  à l’encontre de ceux qui sont aujourd’hui d’être reçus au Palais de la Marina. Alors, si on a pu user de tant de tours, de manigances, d’acrobaties pour détruire les autres, comment se fait-il que subitement on découvre qu’il faut recourir à une médiation ? Une médiation qu’on est allée d’ailleurs chercher hors du Bénin. Si cela répond à la volonté du Chef de l’Etat de reconquérir une majorité à l’Assemblée nationale, c’est une bonne chose. Cependant, pourquoi ne pas avoir saisi toutes les autres occasions offertes plutôt pour aplanir les divergences ? Apparemment la guerre d’usure a eu raison du président Boni Yayi.

Le retour de Kérékou dans le jeu politique
Pendant ce temps, le recours aux services de Mathieu Kérékou, ne manque pas d’intriguer. Pourquoi chercher à réveiller le chat qui dort en allant sortir le général de sa tanière pour venir jouer les premiers rôles? Le risque que prend le chef de l’Etat en agissant de la sorte est trop grand. Car, connaissant la dextérité politique de l’homme, on pense qu’il est capable du meilleur comme du pire. En effet, il n’est pas exclu que, mis au-devant de la scène de la politique, « le Caméléon » cherche à retourner les choses en sa faveur. Et ce serait vraiment dommage pour notre pays. La plupart des membres de G13 sont ses ‘’produits’’. C’est lui qui les a faits pour ainsi dire.Car, c’est sous son régime laxiste que leurs affaires ont pris naissance et prospéré.  En effet, si le Bénin est encore à ce stade de son développement, Mathieu Kérékou en est en grande partie responsable. Après avoir gardé le pouvoir pendant près de trente ans, il n’a laissé à la postérité qu’un pays économiquement malade, miné par la corruption. Qu’on en vienne aujourd’hui à le solliciter pour réconcilier  des acteurs de la classe politique, alors qu’il vient d’être contraint de quitter le pouvoir, il y de quoi  avoir des appréhensions. Yayi doit alors comprendre qu’il joue avec le feu en remettant son destin dans les mains d’un homme qui aurait voulu garder le pouvoir plus longtemps qu’il ne lui a été possible. 

Benoît Mètonou

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