Thomas Sankara et Abdoulaye Wade

Wade et Sankara
Le contraste malgré les similitudes « (…) Ces jours-ci, Wade attire l’attention sur les femmes qu’il a fait entrer dans l’armée. Sankara l’avait fait au début des années 80, ‘sans tambour ni trompette’. Wade parle d’une parité homme-femme qui peine à se concrétiser ». Ainsi s’exprimait  Bathie Ngoye THIAM  dans "Thomas Sankara et Abdoulaye Wade",  de ces deux personnages que tout semble pourtant  opposer sur le plan peut-être de la finalité des idées qui pour la plupart leur sont communes. Mais tout également les unir sur leur parcours politique. Car, dans le même texte, Bathie Ngoye THIAM écrit, «L’un était très jeune et est mort depuis presque 21 ans, l’autre, très vieux, est toujours parmi nous. Tous deux ont connu la prison avant de prendre le pouvoir, le premier par un coup d’Etat militaire, le second par les urnes ».  Devenu président de la République du Sénégal en mars 2000 et réélu à l’issu de l’élection présidentielle de février 2007, Abdoulaye Wade, peut-être un peu comme Thomas Sankara s’est montré préoccupé par l’amélioration des conditions de vie des femmes mais aussi de ses administrés. Sur l’intention, les deux chefs d’Etat présentent certainement beaucoup de similitudes mais beaucoup de disparités sont également notées dans la conduite desdites politiques et sur le plan des résultats. Et pour cause !  « Sankara, écrit  Bathie Ngoye THIAM, fut le premier chef d’Etat africain à œuvrer pour l’émancipation de la femme, l’égalité des droits, des devoirs et des chances. Désormais, une femme pouvait occuper un ministère autre que celui de la condition féminine. Il interdit l’excision, réglementa la polygamie et confia de grandes responsabilités aux femmes. Il dira : ‘Il n’y a de révolution sociale véritable que lorsque la femme est libérée. Que jamais mes yeux ne voient une société où la moitié du peuple est maintenue dans le silence. J’entends le vacarme de ce silence des femmes, je pressens le grondement de leur bourrasque, je sens la furie de leur révolte. J’attends et espère l’irruption féconde de la révolution dont elles traduiront la force et la rigoureuse justesse sorties de leurs entrailles d’opprimées.’
Au lieu d’aller mendier à l’étranger, il incitait les Burkinabais à utiliser les produits locaux, développer l’agriculture et s’assurer une autosuffisance alimentaire. Il poussait même les fonctionnaires à porter des tenues faites avec du coton burkinabais. Il voulait une unité du continent, tous ensemble dans le même combat, produire en Afrique et consommer en Afrique, compter sur nos propres forces et exploiter nos richesses.

Wade, lui, parcourt le monde pour rapporter de l’argent dont le bas peuple ne voit jamais la couleur. Et c’est seulement maintenant que ce peuple n’en peut plus, que lui, le visionnaire, voit la nécessité de consommer local. Il a de nouveaux projets à chaque fois qu’il revient de voyage et nous promet des tramways, un nouvel aéroport, une nouvelle capitale, des bateaux, des Tgv… Pourquoi pas des hélicoptères privés et des navettes spatiales pendant qu’il y est ? » Le contraste entre la méthode de feu Sankara et celle de Wade semble paraître donc si évident que « Le Quotidien », un journal sénégalais paraissant à Dakar, dans sa livraison du vendredi 07 novembre 2008, sous le titre, « Record de promesses non tenues par Wade : La Ca 2007 fait le point », écrivait « Après ses gigantesques déclarations sur ses grands projets, Wade continue de promettre encore et toujours. Selon la Coalition alternative (Ca2007), qui était face à la presse hier, il détient le record des promesses non tenues, allusion faite aux nombreux plans qui refusent de voir le jour ».  Evidemment que dès le lendemain même de ce procès de la Coalition alternative, le président Wade, en bon avocat  avait  plaidé non coupable en déclarant « Je ne vous ai pas fait une promesse que je n’ai pas tenue depuis que je suis à la tête de ce pays ».

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Ludovic D. Guédénon

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