Nomination tous azimuts de conseillers à la présidence


Que fait Yayi de la maxime "l’homme qu’il faut à la place qu’il faut’’ ?
« L’homme qu’il faut, à la place qu’il faut ». Cet adage populaire et multiséculaire, semble pourtant ne pas guider le Chef de l’Etat, le Dr Boni Yayi dans la nomination de ses  conseillers spéciaux ou techniques.

Autour du Chef de l’Etat, il y a une kyrielle de conseillers spéciaux ou techniques dont beaucoup de Béninois s’interrogent sur leur véritable rôle. L’unique raison de ce questionnement demeure dans le fait que les domaines de compétences de ces messieurs sont  en inadéquation avec le sujet sur lequel ils doivent conseiller le président. Pour exemple, on a le cas  de l’ancien ministre de la culture, le Dr Soumanou Toléba. Ce dernier, d’après son curriculum vitae, est docteur en sciences agronomiques avec deux brevets d’invention en agronomie. Or, il est nommé après sa sortie du gouvernement conseiller spécial à la culture du Chef de l’Etat. Ce qui, a priori, n’est pas la meilleure façon d’exploiter les compétences de ce dernier. Avoir été ministre d’un domaine pendant vingt-quatre mois ne suffit pas pouvoir exceller dans ledit domaine. Comme le dit un autre adage, « le tronc d’arbre a beau séjourner dans l’eau, il ne pourra jamais se transformer en caïman ». Encore que le conseiller doit être un expert en sa matière. Mieux, il est incompréhensible qu’à l’heure où le président Boni Yayi crie au renouveau agricole, il aille garer des compétences pareilles dans son palais doré.

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Il y a là forcément matière à réflexion. Puisque si un docteur en agronomie va conseiller en culture, on ne saurait être surpris qu’un forgeron fasse le travail du menuisier. Vice versa. Un autre cas, c’est celui de l’ancien ministre de l’intérieur, le général de division, Félix Hêssou. En son temps, on l’avait soulevé et beaucoup de policiers s’étaient insurgés contre la choser. Ce dernier, quand bien même militaire de formation, il n’est pas spécialiste de la sécurité publique.  Après son passage à la tête du département de la sécurité publique, il est celui qui conseille désormais le Chef de l’Etat en matière de sécurité. Un paradoxe qui tranche d’avec le slogan d’émergence tant annoncé. Puisque la mayonnaise ne prendra jamais tant que l’homme qu’il faut, ne sera pas à la place qu’il faut. Il est inutile de rappeler le cas du Dr Alexandre Hountondji. Médecin de formation et ses quelques deux décennies environ de militantisme (là encore !) ne suffisent pas à conseiller un président. Surtout que beaucoup de membres des Fcbe, ne cachent pas leur colère contre le personnage. Car, estimant qu’il a fait preuve de manque de maturité politique à la veille des élections communales en prenant à partie l’ancien Chef d’Etat, Nicéphore Dieudonné Soglo. Ce qui a coûté la mairie de Cotonou au regroupement  politique du président. A l’instar de ces deux cas précités, d’autres tapissent la présidence. Point n’est besoin de faire référence à Edgar Guidibi dont, nul ne maîtrise avec précision le rôle qui était le sien. Il est donc important que le Chef de l’Etat, soit en accord avec les règles élémentaires de nomination pour des résultats meilleurs.

Benoît Mètonou

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