Les syndicats déjouent un plan de Yayi
Le ministre de la Fonction publique, Kint Aguia vient de subir son premier revers face aux centrales syndicales. Ces dernières viennent de décliner son offre de visite séparée à travers une lettre qu’elles lui ont adressée. Dieudonné Lokossou du Csa-Bénin, Gaston Azoua de la Cstb, Pascal Todjinou de la Cgtb, Georges K. Glèlè de la Cosi, Marcel Vodougnon de l’Unstb et Francis Houssou de la Cspib, ont demandé au ministre Kint Aguia d’aller revoir sa copie. Les centrales syndicales ont fait remarquer dans leur lettre qu’il aurait été préférable que le ministre les prévienne auparavant. Comme on peut le constater, cela confirme les propos de ceux qui disent que ‘’mettre devant le fait accompli’’ est une pratique chère au gouvernement du Dr Boni Yayi. Les secrétaires généraux des six centrales syndicales signataires de la lettre, ont par ailleurs, signifié au ministre qu’il n’était pas question de visite séparée par centrale. Mieux, ils invitent le ministre à avoir des réponses à leurs revendications qui sont sur la table du gouvernement depuis plusieurs mois, pour le compte d’une première rencontre.
C’est donc clair, les centrales syndicales ne veulent pas de visite ou des séances de travail de premier contact qui n’aboutiront à rien. Pour le ministre Kint Aguia, déjà en délicatesse avec son parti politique, le Madep, ce message des centrales syndicales est un coup dur. D’où l’interrogation que se posent déjà certains observateurs quant à la réussite de sa mission. Cependant, on ne peut s’empêcher de déceler une certaine similitude avec la résolution de la crise politique. En effet, c’est la méthode que le président Boni Yayi utilisait face aux partis politiques de l’opposition qui, désormais, ont décidé de le rencontrer ensemble. Aujourd’hui, les centrales syndicales aussi refusent d’aller séparément à la rencontre du ministre de la fonction publique. On ne peut que se rendre de l’échec de cette méthode qui apparemment, est perçue comme un piège par les différents interlocuteurs du président Boni Yayi.
Benoît Mètonou