RAPPORT GENERAL DE LA RENTREE COMMUNE DU G4, G13, et FORCE CLE

Excellence, Monsieur le Président Nicéphore D SOGLO, Président du Présidium,
Mesdames, Messieurs les Présidents des Partis, Alliances et Regroupements politiques G4, G13, FORCE CLE,
Honorables Députés,
Respectables Maires et Conseillers communaux,
Mesdames, Messieurs les invités, en vos qualités respectives,
Chers Camarades, Mesdames et Messieurs,
Voici neuf cent cinquante quatre (954) jours que tous ici, enthousiastes et pleins d’espoir, avons apporté notre soutien, soit à l’accession du Président YAYI BONI à la magistrature suprême de notre pays, le Bénin, soit à son souhait exprimé, de gouvernance paisible et concertée en vue de la réalisation du changement auquel nous aspirions tous.

Depuis lors, l’attitude de toute la classe politique a été d’observer une sorte de trêve et de donner une chance sûre de succès à un homme que nous avions tous identifié et reconnu comme nouveau dans le jeu politique qui avait cours dans notre pays depuis la Conférence nationale des forces vives de la nation de février 1990.

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C’est seulement ainsi qu’il faut comprendre le ralliement de toute la classe politique derrière le Président YAYI BONI, et surtout le refus obstiné et responsable du Président Adrien HOUNGBEDJI, son challenger du 2è tour de l’élection présidentielle de 2006, de planter le décor attendu par tous, d’une opposition qui ne ferait à ce moment là, que plus de mal au pays.
Non, il avait déclaré comme tous ceux qui aspiraient au changement, qu’il soutenait le programme du Président YAYI BONI.
L’esprit de consensus des Béninois qui a émerveillé le monde en février 1990, venait, une fois encore, par ces faits, donner une nouvelle leçon de notre attachement à l’intérêt supérieur de la nation.
Cette année-là, les enfants du Bénin, debout, ont répondu à nouveau, sans faiblesse, avec courage et pleins d’allégresse, à l’appel de la patrie. Ils ont chanté du fond de leur cœur, notre hymne national.
Depuis, la classe politique béninoise s’est inscrite dans la voie de tous les sacrifices dont les bénéficiaires semblent n’avoir jamais mesuré la portée.
Neuf cent cinquante quatre (954) jours donc, de vains espoirs, de sacrifices, de patience, d’observation et d’abnégation, ponctués d’épreuves d’humiliation, d’agression, de menaces, d’intimidation, et de pratiques anti-démocratiques.
Au cours de cette période, les Béninois témoigneront avoir suivi les cris d’alarme, les avertissements, les appels au respect des principes fondamentaux de la démocratie lancés sans cesse, par les animateurs de la vie sociopolitique du Bénin. Vous avez trop klaxonné, l’obstacle vous lorgne et ne bouge pas.
Il était à peine temps, que la classe politique marque un arrêt pour évaluer le chemin parcouru, faire l’état de la démocratie, et se prononcer sur la gestion de notre pays par le Pouvoir dont les principaux meneurs ont eu jusqu’ici, l’excuse de n’avoir pas été de véritables acteurs de la Conférence nationale des forces vives de la nation de février 1990.
C’est dans ce contexte et pour ces raisons que, chers séminaristes, vous avez décidé de tenir les présentes assises.
Oui, vous avez décidé devant l’histoire, de prendre vos responsabilités face à la situation inquiétante de la gouvernance au Bénin.
Le ciel béninois s’est assombrit, l’obscurité prolonge la nuit.
Le peuple est progressivement emparé par l’angoisse. Il se demande que faire ? Il commence à désespérer.
Messieurs les Présidents Nicéphore SOGLO et Bruno AMOUSSOU, il devient pressant que le soleil de la RB et du PSD, vos Partis, déchire l’horizon.
Il est urgent, Monsieur Séfou FAGBOHOUN, que le coq chante pour annoncer que le soleil va apparaître.
Monsieur Adrien HOUNGBEDJI, le peuple perd espoir. Faites-nous la magie de l’espoir de votre arc-en-ciel pour que nous soyons assurés qu’il s’agit de simples nuages annonçant la pluie.
Lazare SEHOUETO, tous comptent sur vous pour passer cette porte lourde qui empêche de faire un pas dehors pour voir le rayon de lumière porteur de l’espoir. Faites usage ici et maintenant, de votre clé.
BAKO ARIFARI Nassirou au secours avec votre technique extraordinaire de conjugaison des forces et le courage d’action du G13 pour que tous ceux qui doivent agir n’aient pas peur et le fassent de façon synchronisée et infaillible.
Messieurs les Présidents, chacun de vous a décidé de jouer sa partition pour que le Bénin soit sauvé. En donnant l’exemple par votre initiative de tenir ces assises, vous avez invité les enfants du Bénin à venir boucher de leurs doigts, la jarre trouée par une certaine pratique dans la gestion des affaires de notre pays. Oui, l’unité fait la nation ; c’est le thème de la présente assise que vous avez décidé de convoquer.

Mesdames, Messieurs les Séminaristes,
Ainsi donc, du 28 au 29 Novembre 2008, vous qu’on appelle G4, G13, Force Clé ; vous que le Pouvoir appelle à juste titre « la Classe Politique », avez été rejoint à BOHICON, par d’autres Partis et amis politiques, pour tenir ce séminaire que vous avez placé sous le signe de la « Rentrée politique commune ».
Durant donc deux jours, vous avez examiné le sort de votre appel du 12 Mars 2008, de vos accords de législature, de vos contrats de soutient au quinquennat du Pouvoir politique actuel, de vos accords induisant une certaine passivité politique, des fruits de vos sacrifices, et des contrats consensuels nationaux de Février 1990.
En clair, et dans un esprit de suite, vous, « les spectateurs joyeux du match de Football » décrits par le Président AMOUSSOU Bruno le 12 Mars 2008, avez cherché à savoir si « le scorpion » qui vous demandait, vous « la Grenouille », de le porter sur votre dos pour traverser la rivière, a d’abord vidé le venin qui se trouvait dans sa queue, comme l’exigeait ce même jour, en votre nom, le Président HOUNGBEDJI Adrien ?
Vous avez échangé pour savoir si « les nombreuses entraves à la consolidation de la démocratie, les manquements graves dans la bonne gouvernance, des finances publiques et de la gestion des grands dossiers de l’Etat », identifiés ce 12 Mars 2008 par Monsieur Léhady SOGLO dans son allocution introductive, comme les causes du malaise général au plan national, sont encore d’actualité ?
Vous avez essayé durant ces deux jours, de savoir si l’objectif « de faire en sorte que l’Assemblée nationale ne soit pas un vingt septième ministère et que la lutte contre la corruption ne soit pas partielle » auquel Lazare SEHOUETO conviait, ce jour là, la classe politique, est dépassé ?
Au cours de vos travaux, vous avez essayé de répondre a la question de savoir si aujourd’hui encore, les faits et comportements qui ont amené l’Honorable BAKO ARIFARI Nassirou, dans son message à cette même occasion, à mettre en garde et à déclarer qu’ils ne « cèderont devant aucune menace et intimidation d’où qu’elle vienne et de qui que ce soit », ont cessé.
Vous avez surtout examiné la situation nationale pour savoir si le Président Nicéphore SOGLO peut se tranquilliser et répondre aux sollicitations de médiation pour la paix dans les pays en conflit, qu’il rejetait pour raison « du feu qui menace d’éclater chez lui, au Bénin » ?
En somme, vous vous êtes prescrit d’avoir des réponses claires sur l’état actuel de la nation et d’évaluer la gestion politique, économique, et sociale de notre pays par le pouvoir du changement du Président YAYI BONI depuis avril 2006.
Plusieurs communicateurs et contributeurs émérites que vous m’avez demandé de remercier ici, et dont j’ai plaisir à citer les noms, vous ont permis d’atteindre ces objectifs.
Soyez remerciés Messieurs Ismaël TIDJANI SERPOS, Théophile MONTCHO, Docteur Paul AYEMONA, Lazare SEHOUETO, Emmanuel GOLOU et Nassirou ARIFARI BAKO, pour vos brillantes communications et votre éclairage.
Père Julien E. PENOUKOU, Messieurs Wilfried Léandre HOUNGBEDJI, Robert OKPETCHE Honorables Eric HOUNDETE, Epiphane QUENUM, Saka FIKARA, Raphaël AKOTEGNON, Jean Baptiste EDAYE, vos contributions ont été hautement appréciées par les séminaristes. Soyez en remerciés.
Vous avez tous permis aux séminaristes de se faire une idée précise, d’avoir des réponses claires et de dégager leur position dans les différents domaines de vos interventions.
Messieurs Valery MONGBE, Louis VLAVONOU, AHOSSI Basile, Alidou SOUFIANE les participants à ce séminaire vous remercient et vous félicitent pour la compétence et la dextérité avec laquelle vous avez dirigé les sessions des travaux.
Mesdames, Messieurs, les séminaristes,
Les différentes sessions organisées pendant ces deux jours, à votre intention, vous ont permis :
1-d’examiner « la démocratie béninoise à la croisée des chemins », à travers des analyses approfondies « des crises politiques et des attentes des acteurs », de dégager votre vision et d’envisager ce que pourrait être l’avenir de la démocratie béninoise ;
2- de porter un regard critique sur « l’économie au service de la lutte contre la pauvreté » au Bénin. Dans cette session, vous avez dressé le bilan, les perspectives et les actions dans les domaines de la gestion des finances publiques, de la micro finance, des grandes infrastructures et de l’agriculture depuis avril 2006. Vous avez ajouté à cela, les échanges éclairés par les témoignages des acteurs sociaux, sur la politique du Gouvernement depuis cette date ;
3- de déterminer votre approche de « l’organisation des forces politiques ». En effet, après avoir évalué le degré d’organisation des forces politiques aujourd’hui face à la demande populaire, vous avez étudié les approches possibles de leur mise en commun et les exigences d’une telle entreprise.
A l’issue de vos riches et fructueux débats, vous avez retenu :

{joso}
I- AU TITRE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES

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1- Les grands chantiers de défit national ont été initiés et conduits a grand renfort médiatique, dans une improvisation et un amateurisme déconcertant. Et l’issue était inévitable !
2- A propos de l’agriculture, vous avez noté entre autres, que : Le secteur coton, le tout premier embrassé dans une offensive sur fond absolument démagogique, sans étude préalable approfondie, est aujourd’hui un échec. La privatisation de ce secteur s’est faite dans des conditions peu compréhensibles pour le peuple, car les raisons réelles des suspensions des procédures après adjudication, restent occultes à ce jour.
3- Concernant les grands chantiers, il ressort que les priorités dans les choix et la programmation n’obéissent pas à l’échelle des urgences des besoins du peuple. Nombre des travaux ont seulement été programmés pour des raisons simplement électoralistes ou pour satisfaire des amis et supporters.
4- Les procédures d’octroi des marchés ne respectent plus le code des marchés publics. L’octroi des marchés par copinage semble être l’une des propositions innovantes du changement pour mettre fin aux appels d’offre et proscrire la transparence.
5- Le secteur de la micro finance a été désorganisé par l’Etat alors qu’il était florissant. En tout point de vue, le crédit aux plus pauvres est une expression trouvée pour ouvrir une propagande à visée électoraliste.
6-Le dossier des GSM a été évoqué. Vous avez dit toute votre désillusion par rapport à ce dossier. Il vous a été impossible de connaître réellement les montants encaissés par l’Etat et le coût des concessions faites aux sociétés impliquées. Vous avez été frappés par la persécution constante sur le seul opérateur béninois du secteur en faveur des opérateurs étrangers.

II- AU TITRE DES ACTIONS SOCIALES
1- La gratuité proclamée des soins de santé concerne les consultations et non les traitements et les coûts des produits. Ladite gratuité telle que définie reviendrait à supprimer comme par magie, le coût de la main d’œuvre dans la construction d’un bâtiment. La prise de cette décision sans une étude approfondie au préalable, fait craindre, à terme, qu’à la façon légère dont elle est traitée, la gratuité de la santé devienne un germe létal de la qualité des soins dans nos formations publiques de santé ; car, les mesures d’accompagnement indispensables et surtout, les subventions de l’Etat restent très aléatoires.

2- En ce qui concerne la gratuité de l’enseignement, la pratique n’échappe pas à la même critique. Vous avez souligné que les conséquences de cette mesure sont aggravées ici par un nouveau programme dont les préalables à la mise en œuvre et la définition des contours donne toujours lieu à des tâtonnements qui frisent l’amateurisme et la gestion hasardeuse, préjudiciables à notre système éducatif.

3- Le problème de la définition en amont, du contenu réel de cette gratuité à l’Université vous a préoccupé, dans la mesure où les agitations qui ont cours ici, sont essentiellement liées à son effectivité telle que annoncée.

4- Vous avez ajouté à cela le manque de discernement et le mauvais traitement appliqué au personnel d’encadrement, pour conclure que l’école est réellement en danger et le Pouvoir du changement ne maîtrise pas encore les paramètres, et les techniques nécessaires pour la sauver.

5- Vous avez regretté de constater que les syndicalistes aussi ont perdu confiance dans le gouvernement qui a multiplié ici aussi, des tentatives de divisions des syndicats avec la distinction de patriotes d’apatrides.

III- AU TITRE DE LA SITUATION POLITIQUE
Vos débats vous ont permis de retenir que :

1- Le Président BONI YAYI, a entrepris depuis quelques jours des consultations avec la classe politique pour décrisper la situation dans le pays. Oui, quand vous entendez le crépitement du grain du maïs, c’est qu’il a été bien chauffé. Vous avez tous approuvé cette initiative de dialogue qui de toute évidence, est loin d’être spontanée. Plusieurs questions sont venues à l’esprit des séminaristes sur les finalités de ce forum. Mais ils ont estimé qu’on ne refuse pas un appel ; c’est ce qu’il y a derrière l’appel qui peut être un problème.

2- A l’Assemblée nationale, la principale raison de la crise réside dans la gestion politique de cette institution. Vous avez stigmatisé ici, le comportement du Président de l’Assemblée qui semble persuadé qu’il dirige un ministère du gouvernement du changement. Vous avez souligné avec force détail, son incapacité à gérer le parlement qui en ce moment par exemple, est en session sans ordre du jour.

3- En examinant les différentes tractations qui ont conduit à la formation du gouvernement actuel, vous avez unanimement fait ressortir la stratégie de débauchage utilisée par le Chef de l’Etat et son refus d’engager le dialogue dans la forme souhaitée par toutes les formations politiques. En vérité, chat échaudé a manifestement craint l’eau dont il présumait la température. Vous avez stigmatisé là, la crise de confiance qui a vicié le jeu.

4- Le recours à des ordonnances dans la mise en œuvre du collectif budgétaire de 2008 et des accords de prêt engageant notre peuple n’a pas échappé à votre examen. Il apparaît que la demande du collectif budgétaire concerne en majorité, des dépenses non budgétisées au préalable et dont l’urgence, l’opportunité et les coûts ne se justifient pas pour le commun des mortels.

De même, le moment de l’introduction de ce collectif à l’Assemblée, qui ne donnait aucune chance à une deuxième lecture, semble avoir été choisi pour arriver à la prise d’ordonnance, car il était évident que pour son contenu, son rejet par des Députés ayant le degré de conscience et de responsabilité de ceux du G4, du G13, et de Force Clé, était inévitables. A ce propos, vous avez félicité les députés qui ont rejeté ce collectif budgétaire, car ils ont préservé l’image de L’Assemblée nationale, qui risquait à cette allure, de devenir une passoire.

Vous m’avez demandé d’exprimer à tous les députés du G4, du G13, de Force Clé, votre sentiment de fierté.
C’est normal, chers séminaristes. Vos réactions traduisent vos sentiments.
* En effet qu’auriez-vous ressenti si cet odieux crime planifié et exécuté à travers ce collectif avait été approuvé par un Parlement au sein duquel siège Me Adrien HOUNGBEDJI, Bruno AMOUSSOU, Kolawolé IDJI, tous anciens Présidents de cette même Assemblée. Vous auriez des raisons de cracher sur tous ces anciens Ministres, ces Députés admirés par nous tous à travers plusieurs législatures consécutives.
* Comment auriez-vous consolé le Président SOGLO qui a fait construire le CIC de Cotonou à moins de trois milliards et que vient restaurer à sept (7) milliards sans appel d’offre, sans avis préalable des Députés, et en procédure d’urgence parce que le hangar d’accueil serait tombé ?
Comment auriez-vous expliqué que vos Partis aient donné leur accord pour une célébration de fête dont le budget est de trois(3) milliards à l’occasion de laquelle on dit avoir clôturé un camp militaire en procédure d’urgence, pour un montant de près de trois cent mille FCFA le mètre linéaire, soit environ trois cent cinquante millions ? Et sa construction, sans appel d’offre, confiée par voie de consultation restreinte, à un vendeur de cahiers.
* A quel technicien béninois en électronique, à part les génies acheteurs d’appareil du FBCE, vous pourriez expliquer sans éléments de preuve, que la sonorisation du CIC a coûté sept cent cinquante millions ?
* Que dire de l’aéroport de Parakou pour lequel à deux mois de la fin de l’exercice budgétaire, il est demandé l’autorisation pour engager un montant supérieur à la somme consacrée à la santé des Béninois pour toute l’année 2009 ?
Manifestement, ce collectif budgétaire couve des détournements de deniers publics que l’on essayait de légaliser.
Vous avez soufflé Dieu merci. Sinon quel sens aurait eu tous vos sacrifices antérieurs pour ce pays ? Anciens prisonniers politiques, anciens exilés politiques, anciens militants clandestins, anciens affamés …., qu’auriez-vous senti et ressenti ? Auriez-vous été fiers d’être de ceux qui ont dit « plus jamais ça » à la conférence des forces vives de la nation en février 1990 ?
Merci à nos Députés de nous avoir évité le fardeau d’une honte éternelle.
5- Vous avez souligné avec beaucoup de regret la disparition des débats de l’Assemblée Nationale, des questions orales et d’actualité. Vous avez alors compris que c’est l’une des raisons de la crise actuelle au sein de cette institution. Aussi, avez-vous exprimé votre impuissance à changer la situation à cause de l’attitude de blocage de l’information par le gouvernement.
6- Un des points qui ont le plus retenu votre attention, est la gestion de la décentralisation. Les dernières élections communales et locales ont révélé tant dans la phase organisationnelle que dans la gestion des résultats issus de ce scrutin, des actes inquiétants à maints égards, pour un observateur averti de la politique béninoise depuis 1es indépendances. Vous n’avez pas réussi à vous expliquer les sabotages financiers de la Cena, les obstructions délibérées et à visage découvert, par le Gouvernement, de l’installation des conseils communaux et locaux, là où il a perdu ; ceci, en violation flagrante de la constitution.
Vous n’avez pas compris pourquoi malgré le choix de cette voie de fait imposée par le pouvoir, à ce jour, des conseils communaux, ne soient pas installés même dans des cas où les contentieux ont été vidés par la Cour suprême.
L’acharnement du pouvoir FCBE à contrôler à tout prix les communes en empruntant les voies les plus répugnantes dans notre démocratie, nous a tous incités à prier pour que Dieu nous préserve en 2011.
7-Pour toutes nos communes, le transfert des compétences tardent à être effectif. Et dans le dessein d’affaiblir et de décrédibiliser les communes qui ne sont pas contrôlées par les FCBE, son produit politique, le pouvoir se substitut au conseils communaux (ou ne les consulte pas) et choisit suivant des critères électoralistes, les lieux d’implantation des écoles, des puits, des villas, des hangars de marché, les rues des quartiers, etc.
8- Les différents accords qui ont été passés avec le Chef de l’Etat pour la législature actuelle et/ou pour son soutient ont été classés pour espérer d’autres accords à l’issue du forum à venir.
9-La presse publique de notre pays, vous l’avez souligné avec amertume, a été érigée en instrument de propagande du Pouvoir du changement. L’imposition du directeur de l’ORTB malgré la résistance de la HAAC, s’inscrit dans cet objectif de musellement de toute voix contraire à celle des chantres du changement. La presse privée elle aussi a fait l’objet, pour la plupart des organes, de pression ou d’achat par le Pouvoir en place. De mémoire des Béninois, c’est la première fois que des organes de presse ont signé ouvertement avec le Gouvernement, des contrats financiers contenant des clauses de non critique. A cela, il faut ajouter le refus par le Gouvernement, d’autoriser l’installation de nouvelles chaînes de radio et de télévision malgré l’accord de la HAAC.
10- La gestion des fonds de l’escorte, pris sur tous les angles, est un détournement de deniers et une utilisation des fonds publics à une propagande à relent électoraliste.
11- L’implication des femmes dans les organes de décisions a connu un recul notoire qui vous a profondément attristé et inquiété. La solution imaginée pour résoudre ce problème, a été de créer un institut de la femme que les portes paroles des organisations des femmes n’ont pas hésité à qualifier de projet ridicule.
12- L'insécurité a atteint un seuil inacceptable. Vous avez noté l'aveu du Ministre de l'intérieur sur l'incapacité des forces de l'ordre à faire face à cette situation du braquage récent des banques dans le marché Dantokpa, et cela, deux fois de suite, dans le même style dans un intervalle de sept mois, confirme à souhait, la faillite du gouvernement dans ce devoir régalien.

AU TITRE DE L'ORGANISATION DES FORCES POLITIQUES
A l'issue de vos échanges sur l'organisation des forces politiques, vous avez noté que :
1- La demande populaire s'est manifestée par l'élection, malgré tout, de Députés sur de listes.
2- La vie politique s'est tribalisée avec la complicité comportementale du pouvoir du changement. Vous leur direz désormais que nous nous acheminons vers les marches de soutien des sous-groupes ethniques et régionaux, la haine entre les populations. L'attente du peuple est que le pouvoir qui instrumentalise les ethnies, soit éradiqué. Il faut changer le chauffeur lorsqu'il n'est pas bon, vous l'avez dit.
3-Les appels lancés de façon pressante par nos populations et leur incitation à ne pas les décevoir sont un crédit accordé au parti politique. Vous avez pris conscience que le monde vous regarde et le peuple béninois retient son souffle.
4-Le réveil des partis est partiel, ils réagissent aujourd'hui à l'action du pouvoir en face. Leurs actions ne sont pas guidées par des raisons internes.
5-Vous vous êtes interrogés sur ce qu'il faut faire et où aller ? Vous avez dit qu'il n'y a pas de bon vent pour celui, qui ne sait où il va. Il n'y a pas de victoire sans organisation de combat. Vous avez estimé que vous disposez d'atouts nécessaires pour gouverner au mieux ce pays et le sortir de la dérive que l'on constate.
6- Les types d'organisation qu'il faut envisager ont été un point central de vos débats. Tirant leçon des expériences des regroupements vécus dans l'histoire politique de notre pays, vous avez mis en garde et appelé à éviter la cristallisation des divergences passées et éventuellement futures.
7-Vous avez reconnus que le constat indéniable et la leçon à retenir, est que le regroupement des exclus est fatal au pouvoir qui exclut, et la cacophonie des ambitions est une cause de l'échec des expériences politiques.
8-Vous avez exigé que nous élaborions un programme et une stratégie de conquête et d'exercice du pouvoir et se préserver contre la suspicion, et la querelle, et bien gérer l'élaboration des listes et le partage du pouvoir.
9-Nous devons créer une coordination et une cellule d'information qui fasse le tour du pays pour expliquer notre action.
10-Vous avez exigé des négociations groupées et éviter des discussions séparées entre les partis des groupes.

CONCLUSIONS
En conclusion, Mesdames et Messieurs, le G4, le G13, la Force Clé et les autres formations politiques qui ont pris part AU SEMINAIRE DE RENTREE POLITIQUE COMMUNE de Bohicon, des 28 et 29 Novembre 2008, ont :
1- exprimé leur vives préoccupations face à la volonté affichée et la multiplication des actions, par le pouvoir du changement, en vue d'anéantir la Classe politique dans son ensemble. Ils se sont également inquiétés des comportements du leader du changement lors des récentes négociations engagées avec la classe politique pour la formation de l'actuel gouvernement, qui sont de nature à approfondir davantage la crise de confiance qui s'était installée depuis deux ans ;
2- désapprouvé et dénoncé la gestion scandaleuse des deniers publics, le copinage dans les attributions des marchés publics, la violation flagrante et régulière du code des marchés publics, le détournement au sommet de l'Etat, la gabegie … ;
3- salué l'initiative du Chef de l'Etat d'organiser un forum de dialogue avec la classe politique. Cependant à l'avis unanime des participants au séminaire de la rentrée politique, les conditions politiques initialement énumérées dans réunis. Par conséquent la tenue d'une telle rencontre dans les conditions actuelles risque d'être un dialogue de sourds ou l'un de ces nombreux fora dispendieux mais sans résultat concret.
4- Ont pris acte du décret d'application de la loi portant statut de l'opposition au Bénin. Toutefois, les participants à ce séminaire ont émis de sérieuses réserves sur la volonté du Chef de l'Etat de consolidé le rôle des partis politiques dans notre démocratie. A l'analyse, le décret pris par le gouvernement n'offre pas de garanties suffisantes quant à l'accès équitable des partis aux médias, à leur droit de réponse au gouvernement et à sécurité des manifestations pacifiques et l'intégrité physique des opposants.

RECOMMANDATIONS
Au vu de ce tableau catastrophique du Bénin, les forces politiques présentes au séminaire de Rentrée politique commune de Bohicon se sont résolues :
1- de travailler à la constitution d'un front commun de concertation et de lutte pour la sauvegarde de la démocratie et l'avènement d'un changement qualitatif réel qui garantisse à tout béninois, ses droits et son bien-être ;
2- de continuer inlassablement à conjuguer leurs efforts dans les différents fiefs de cultiver sans relâche la dynamique unitaire à laquelle ad Hère notre peuple, pour la réalisation à moyen terme, d'une alternance démocratique au sommet de l'Etat.

Ils ont recommandés :
1- de s'organiser désormais pour proposer à terme au peuple béninois un projet de société commun qui tienne compte de ses aspirations profondes et aidera à consolider d'avantage nos acquis démocratiques ;
2- L'organisation itinérante et à une périodicité définie des séminaires du genre de la présente dans toutes les régions de notre pays.
3- L'organisation des panels de réflexion sur les différents secteurs de l'économie nationale et la publication des analyses qui rendent compte de notre vision.
4- Aux députés à l'Assemblée Nationale d'exiger la reprise des questions d'actualité et orales autour des différents points du collectif budgétaire de 2008 et de mettre sur pied des commissions d'enquête parlementaire pour fournir plus d'informations au peuple.
Le clou de la soirée qui est le dernier acte de vos concertations a été des questions aux différents Présidents du G4, G13, et Force Clé. Vous leur avez clairement demandé s'ils sont prêts à se pardonner au regard des querelles du passé ? Vous le leur avez aussi exigé de ne plus rencontrer le Président de la République en dehors du cadre commun en voie de constitution.
Tel est Mesdames et Messieurs les séminaristes, le contenu du rapport que j'ai pu concocté pour traduire vos sentiments et vos décisions prises aux présentes assises.

Je vous remercie. {/joso}

Bohicon, le 29 novembre 2008
Le 1er Rapporteur Général
Honorable Assan SEÏBOU

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