Suspicions, interférences et menace sur l’exécution du programme

/food/adovelande.jpg » hspace= »6″ alt= » » title= » »  » /> Le Mca-Bénin dans le collimateur de Yayi
L’ambiance de travail à la coordination nationale du programme Millenium challenge account (Mca-Bénin) semble viciée depuis les dernières assises de son conseil d’administration présidée par le directeur de cabinet du président de la République, Nestor Dako.
Ce dernier subitement devenu très méticuleux dans le contrôle des activités de la structure. La majorité des administrateurs du Millenium challenge account Bénin (Mca-Bénin) sont sortis de leur dernière session ordinaire, inquiets pour l’avenir du programme. Et pour cause ! L’ambiance au cours des travaux de cette cinquième session ordinaire du conseil d’administration a été tel que tous les membres présents, sauf peut-être le président, étaient à se demander les raisons de cette subite tendance du directeur de cabinet du président de la République à paraître insatisfait des réponses qui étaient apportées à ces préoccupations plutôt  teigneuses, selon plusieurs témoignages. L’évidence d’un climat de suspicions ou d’une volonté d’abattre quelqu’un était si clairement établie que l’Ambassadeur des Etats-Unis près le Bénin, Mme Gayleather Brown, représentant le gouvernement américain,  n’a pas hésité à tirer les grandes conclusions.

Ainsi, enseignait la diplomate américaine visiblement bien informée de la situation,  « le progrès  du  Compact pendant  ces premières  deux années a été exemplaire, et j’espère voir se poursuivre ce partenariat excellent  et  coopératif. Dans ce contexte, il nous faut rester vigilants  contre les allégations  non fondées  et  les tentatives  pour déstabiliser  les excellentes  relations existant  entre  les  Etats-Unis  d’Amérique et la République du Bénin ». Plus d’une semaine plus tard, donc le mercredi 10 décembre 2008, c’est à Léon Brathier, journaliste et rédacteur en chef du quotidien béninois « L’Autre  Quotidien » qu’il  est  revenu de  s’exclamer  peut-être à raison, «Mca-Bénin : pourquoi détruire ce qui marche ! » dans  son billet quotidien dénommé «Œil du maître». Dans son développement, le journaliste constate, malheureusement, que « La Béninoiserie n’est pas qu’une attitude propre au Béninois en tant qu’individu, un individu jamais content du succès de ses compatriotes et cherchant toujours soit à les dénigrer, soit à rendre leur triomphe douloureux ou les détruire.  La Béninoiserie a infiltré aussi les institutions de la République. Détruire. C’est ce qui pourrait arriver au Bénin avec le Programme du Millenium Challenge account qui marchait si bien avec les normes de rigueur américaine, qu’apparemment il est à l’abri des dysfonctionnements dans lesquels le Bénin se complait ». 

Publicité

Et pourtant des garde-fous existent !
Ces suspicions, à peine voilées, sur une présumée utilisation des fonds du Mca-Bénin à des fins non prévues au départ paraissent vraiment non-fondées comme l’avait indiqué l’ambassadeur. Car, il existe tellement de précautions et de garde-fous qu’il sera difficile voire impossible à quiconque de conduire le Mca-Bénin dans « disfonctionnements dans lesquels le Bénin se complaît », pour reprendre le billettiste Léon Brathier. Alors, aussi bien l’accord de don signé le 22 février 2006 entre, d’une part, le Millenium challenge corporation (Mcc) représentant le gouvernement américain et d’autre part le gouvernement de la République du Bénin, que le décret n°2007-376 du 28 août 2008 portant création du Millenium challenge account Bénin (Mca-Bénin) ont prévu d’importantes mesures qui devraient mettre le programme à l’abri d’un dysfonctionnement profond. Ainsi en son article 2 déjà, le décret 2007-376 dispose  que « Mca-Bénin est un organisme autonome doté de la personnalité juridique et de l’autonomie financière. Mca-Bénin prend et met en œuvre les actes nécessaires à son fonctionnement, notamment une charte de fonctionnement qui fera l’objet d’un accord entre le gouvernement, Mcc et Mca-Bénin («l’accord portant charte de fonctionnement»), un règlement intérieur, des manuels de procédure, des codes d’éthique et de confidentialité , et tous autres documents nécessaires… » En dehors donc des seize (16) critères d’éligibilité au fonds du Mcc qui attache un prix d’or à la bonne gouvernance, il existe beaucoup d’autres clauses et précautions tels que les mécanismes d’audit avec une fréquence régulière.
Et c’est pourquoi l’on s’étonne que les suspicions d’une présumée mauvaise gestion du programme viennent du palais de la Marina alors même que les corps de contrôle et les autorités américaines ont affiché jusqu’à la dernière occasion une grande satisfaction.

La peur de 2011 ?
Le Mca-Bénin entre à partir de 2009 dans sa phase de réalisations physiques. Ce qui certainement amènera son coordonnateur à être plus présent sur le terrain aux côtés des populations bénéficiaires. Ses présences aux cérémonies de lancement de travaux, de visites de chantiers ou de réception d’infrastructures, pourraient, d’une manière ou d’une autre, et s’il en avait l’ambition, contribuer à son ascension politique. Comme d’ailleurs dans le cas de l’actuel locataire de la Marina qui doit,  dans une bonne mesure, sa fulgurante entrée sur la scène politique, aux réalisations de la Banque ouest africaine de développement (Boad) au Bénin grâce auxquelles il était souvent en contact avec les populations à la base. De là à croire ou à craindre que les mêmes causes produisent les mêmes effets, il n’y qu’un pas que l’on n’ose pas franchir pour l’instant. Car celui dont il est question n’a pas encore exprimé des ambitions politiques que l’on sache.

Ludovic D. Guédénon

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité