Application du budget général de l’Etat 2009

Yayi prive Cotonou de 5,68 milliards
Le budget général de l’Etat exercice 2009 constitue une menace pour la décentralisation. La mairie Cotonou en fait des frais à hauteur de 5,68 milliards. Aujourd’hui, Nicéphore Soglo, privé de moyens pour la modernisation de sa commune, est en colère contre le chef de l’Etat et son gouvernement.

Le maire de Cotonou, Nicéphore Soglo, est très fâché actuellement. Il est en difficulté dans la mise en œuvre de sa politique de développement de la cité qu’il dirige. Des sources proches de la municipalité de la plus grande ville du pays indiquent que, le pouvoir en place, dans le budget général de l’Etat exercice 2009, a décidé de la suspension de certaines taxes dans les communes. Ce qui crée des manques à gagner aux élus locaux. Cotonou a en enregistré une perte de 5,68 milliards. Selon des informations, des correspondances ont été envoyées au gouvernement pour montrer les préjudices causés pour ladite mairie. Pour ce faire, on apprend que Soglo a fait savoir au président Yayi que la mise en place de la loi des finances gestion 2009 a apporté d’importantes modifications au code général des impôts et notamment aux dispositions relatives à la patente des usines et établissements industriels et à la Taxe foncière unique (Tfu), sans oublier la suspension de la taxe de voirie. Pour la mairie de Cotonou, le manque à gagner est estimé pour la patente et la Taxe foncière unique (Tfu) à 3,181 milliards dont 2,29 milliards pour la patente et 0,891 milliard pour la Tfu. Quant à la taxe de voirie, la perte de recettes est estimée à 2,5 milliards. Au total, selon les documents de la mairie de Cotonou, pour la réalisation de recettes de moins de 09 milliards, 63% du budget municipal sont compromis.

Publicité

Décentralisation en danger
Le maire Soglo a souligné qu’il est primordial que, dans le cadre du budget rectificatif 2009, le gouvernement réexamine ce dossier et qu’il garantisse aux communes en général, la ville de Cotonou en particulier, des recettes de substitution pérennes compatibles avec l’évolution et le volume des affaires réalisées par les industriels. Pour Soglo, selon les informations, la solution ne réside pas dans l’octroi de nouvelles subventions ou d’allocations forfaitaires figées de l’Etat aux communes qui les rendraient dépendantes et videraient le contenu de l’autonomie à elles octroyées par le législateur. Les indiscrétions indiquent le maire de Cotonou, dans sa réaction, a indiqué qu’il est souhaitable que l’on donne un contenu aux transferts de ressources prévus par divers textes législatifs sur la décentralisation et notamment la loi portant régime financier des communes au Bénin, surtout que les recettes qui viennent du gouvernement ne représentent qu’environ 1% du budget général de l’Etat hors recettes douanières. De même, la municipalité de la capitale économique du pays demande que les fonds des partenaires au développement destinés aux communes ne soient plus affectés aux ministères en charge des dépenses sectorielles et n’aillent plus financer des dépenses préaffectées par le gouvernement sans tenir compte des plans de développement et programmes d’actions conçus par les élus locaux. Pour les autorités municipales de Cotonou, les communes ont besoin d’avoir leurs recettes propres pour concevoir et maîtriser leur politique budgétaire et leur programme de développement.
Il y ressort que le gouvernement agit sur les communes pour opérer une augmentation vertigineuse du budget général de l’Etat. Ce faisant, le président Boni Yayi crée plus de difficultés au maire Soglo, en le privant d’abord du marché Dantokpa et de plus de 05 milliards. Alors un nouveau front de lutte est ouvert entre Yayi et les Soglo. 

Comment Rosine Soglo a été trompée
La présidente de la Renaissance du Bénin (Rb), Rosine Soglo, a joué un grand rôle dans le vote du budget général de l’Etat gestion 2009, sans savoir qu’elle serait bientôt flouée. Selon certaines indiscrétions, les ministres Kogui Issifou N’Douro et Galiou Soglo, alors en disgrâce auprès  du chef de l’Etat, l’ont embobinée pour l’amener  à peser de tout son poids dans le vote du budget. Dans leurs manœuvres, ils ont mis à contribution un député Rb bien connu, actuellement proche de la présidente du parti, contre la promesse de sa nomination prochaine  au gouvernement. En conséquence, le gouvernement a fait passer son budget qui comportait des préjudices à la mairie de Cotonou. Concernant cette dame de fer, elle n’allait jamais faire voter cette loi, si elle savait que c’était un danger pour la mairie de Cotonou. Cette situation éloigne davantage les deux camps. La conclusion est que le gouvernement est décidé à créer les pires ennuis à la mairie de Cotonou.

Jules Yaovi MAOUSSI

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité



Publicité