Des touristes à la fête du vodoun
Comme chaque année, la fête du vaudou à Ouidah est l’occasion de cérémonies grandioses et colorées et attire beaucoup de monde dont des touristes étrangers de plus en plus nombreux, dans la bonne humeur et un accueil chaleureux. Ces derniers repartent avec de très bons souvenirs après avoir photographié et filmé toutes ces merveilles, l’occasion de faire connaître le Bénin au monde entier et d’attirer toujours plus de touristes et de faire rentrer des devises.
Or, cette année, beaucoup sont repartis rapidement suite au harcèlement subis par quelques trublions mal élevés qui exigeaient de fortes sommes d’argent (25 000 F CFA en général en échange d’un vague badge bien qu’aucun panneau à l’entrée ne justifiait cette nouvelle disposition) si les Blancs (puisque eux seuls étaient visés) prenaient l’initiative de photographier ou de filmer les cérémonies. Certains payaient, quelque peu apeurés et très mal à l’aise, d’autres promettaient de ne plus filmer et certains osaient se rebeller comme moi. J’ai réfusé de payer exigeant une preuve officielle et m’offusquant d’un tel montant, les arnaques n’étant pas rares d’autant plus que des communiqués par haut-parleur prévenaient de temps en temps les gens de faire attention à toute demande d’argent suspecte. Ils n’ont pas voulu la donner. Le ton a monté. L’un d’eux a jeté mon appareil à terre, l’endommageant et a voulu me frapper avec un bâton. Heureusement, des Béninois sont intervenus, scandalisés par l’attitude de ces jeunes et nous séparant. Ils m’ont prié de ne pas me fâcher et se sont excusés pour ces voyous. L’un de mes défenseurs leur a crié « Vous êtes en train de saboter le tourisme ». Les Blancs ne refusent pas de payer une quelconque participation à la cérémonie mais que ce soit fait officiellement et surtout dans la meilleure compréhension. De ce fait, il y a mille manières de faire rentrer de l’argent dans les caisses de la mairie de Ouidah pendant les festivités et ce, diplomatiquement sans provoquer quelques regrettables a-prioris.
Beaucoup de Blancs sont repartis longtemps avant la fin des festivités en laissant des commentaires peu élogieux. Ils ne reviendront plus et diront à leurs amis de ne pas venir.
Un ami béninois m’a proposé de filmer avec son appareil, le mien ne marchant plus et d’amener les films à la maison. Il n’a pas été inquiété bien que n’ayant pas de badge. Je ramènerai quelque beaux souvenirs quand même mais qui resteront rares.
Quel dommage ! Tout le monde se promettait de passer une excellente journée dans la joie et les fraternité entre les diverses communautés.
Les autres années, c’était un enchantement. Cette année, ce fut un gâchis. Nous sommes très déçus.
Les touristes (Gérard P. et quelques amis.)