Exploitation des carrières de sable

Le décret qui met le gouvernement à nu :
Le gouvernement a pris un décret portant interdiction de l’exploitation du sable marin depuis octobre dernier. Mais il ne l’a jamais  respecté. Dans ces conditions, le laxisme et le copinage sont érigés en système de direction au sommet de l’Etat.
Le gouvernement respectera-t-il un jour les textes  que lui-même s’est donnés? La violation des lois de la République amène même le pouvoir en place à fouler au pied ses propres dispositions. La dernière en date est la non application du décret portant interdiction de l’exploitation du sable marin pris depuis octobre dernier (voir ci-dessous).

Publicité
 
 

Ce document précise  que la décision prend effet à partir de la date de la publication. Et pourtant ! Rien n’est fait sur le terrain. A Sèmè-Kpodji, les exploitants de ces richesses naturelles continuent leurs activités au vu et su des autorités politico-administratives. En effet, les camions de sable circulent normalement et passent même devant la présidence de la République et les ministères concernés. Pour mieux comprendre la gravité de la situation, ils vont livrer régulièrement leurs produits dans l’administration publique, sans être inquiétés. Le gouvernement en profite pour  construire ses chantiers ouverts dans le pays. Ce qui fait qu’aujourd’hui, le trafic s’est intensifié après la non application dudit décret avec l’augmentation vertigineuse des prix de camion de sable. Sur le terrain à Sèmè-Kpodji, tout se passe comme si de rien n’était.

Comment  peut-on expliquer la position du gouvernement dans la gestion de cette affaire ? D’abord, il y a les considérations politiques. Les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), nourrissant l’ambition de contrôler la mairie de la localité, jouent le tout pour le tout pour fermer les yeux du gouvernement sur ce dossier. L’expérience a d’ailleurs montré que les carrières de sable constituent la pierre angulaire des combats politiques dans la localité. C’est pour cette raison que la mafia s’est mise en branle pour mettre  la pression  sur les ministres concernés avec des menaces à l’appui. Selon certaines informations, l’argent circule dans l’administration pour étouffer l’exécution du  décret. Les partisans du chef de l’Etat en font aussi un objet de chantage. Ils disent aux jeunes de soutenir Boni Yayi, sinon il fermera les carrières. La manœuvre est en marche, surtout qu’il y a la reprise des élections dans l’arrondissement d’Aholouyèmè à Sèmè-Kpodji où il y a deux sièges de conseillers à pourvoir.

La violation des textes est devenue une règle. Le chef de l’Etat l’a fait lors de la lutte contre la vente de l’essence frelatée. Ce qui pose le problème de la considération des déclarations et des décisions du président Boni Yayi. Le gouvernement a apparemment abandonné ce dossier. Ainsi, la lutte contre l’érosion côtière est mise entre parenthèses.

Jules Yaovi MAOUSSI

Publicité

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité