D’énormes difficultés en perspective
Le nouveau découpage territorial qui se dégage des travaux de la commission mise en place à cet effet, fait entrevoir une pléthore de départements. Beaucoup y voient une source de difficultés auxquelles le gouvernement doit apporter des solutions très tôt.
C’est désormais certain. Le Bénin va compter plus de douze départements. Dans les jours à suivre, la décision sera rendue publique. Pendant que certaines sources avancent le chiffre de 36 départements, d’autres informent qu’il est de 21. Toujours est-il que les douze départements précédemment retenus seront de loin dépassés. Analyser avec beaucoup de circonspection, on se rend compte que loin d’être une sinécure, le fait d’avoir un trop plein de départements pose certains problèmes qui constituent de sérieux écueils dans le bon fonctionnement de l’administration. Il s’agit dans un premier temps, du problème de ressources humaines. En effet, on se demande si aujourd’hui l’Etat dispose des cadres et autres fonctionnaires devant servir dans les administrations préfectorales.
Car, nul n’ignore que bien qu’il existe des administrateurs civils dans le pays, les postes de préfets et de secrétaires généraux de départements sont souvent occupés par des personnes n’ayant pas le profil. Le gouvernement peinait déjà à donner un statut aux agents qui servent dans les actuelles préfectures. On s’interroge dès lors sur comment le gouvernement va procéder pour mettre les administrations des nouveaux départements en place. Dans un second volet, il se pose le problème du nerf de la guerre. La multiplication des départements ne peut se faire sans engloutir une grosse cagnotte d’argent. Non seulement le gouvernement doit injecter de l’argent pour le fonctionnement des nouveaux départements, mais il doit également disposer d’une enveloppe financière pour payer les agents. Toute chose qui n’est pas prévu par le budget exercice 2009. Où le gouvernement trouvera alors les moyens financiers pour mettre en œuvre ce nouveau découpage territorial ?
La question reste entière. La troisième pierre d’achoppement qui se dessine a pour nom les infrastructures. Aujourd’hui, l’état des bâtiments administratifs des villes et communes du Bénin, n’est pas des plus reluisant. Des vestiges coloniaux pour la plupart, ces infrastructures ne répondent plus aux exigences actuelles. Il va falloir débourser encore pour construire ou louer à prix d’or le cadre d’exercice des nouvelles préfectures. A ce sujet, certains estiment que cela amènera le gouvernement à construire dans les nouveaux départements dépourvus. Ce à quoi d’autres rétorquent qu’il était mieux indiqué de donner les moyens conséquents aux communes.
Le dernier problème qui se profile à l’horizon est l’accueil qui sera réservé par les populations à ce nouveau découpage. S’il est vrai que les communes rebelles seront portées au rang de départements, d’autres par contre seront fusionnées. Les populations de cette dernière catégorie vont-elles accepter la sentence sans broncher ? L’inquiétude qu’elles aussi battent en brèche les critères de sélection n’est pas vaincue. Ce qui constitue un gros nimbus au dessus de cette réforme. q Benoît Mètonou