La société civile met la pression sur le gouvernement
Les organisations de la société civile étaient vendredi dernier au centre international des conférences de Cotonou pour s’interroger sur le silence qui entoure la réalisation de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi). Elles demandent au gouvernement de tenir parole.
« Depuis que le Président a remis ce rapport au Sap / Céna, c’est le silence total du côté de cette institution. Au point où l’on se demande : Pourquoi le rapport n’est-il pas déjà disponible ? Y-a-t-il une raison suffisante pour ce retard dans la distribution du rapport à deux mois de l’échéance suggérée dans les conclusions de l’étude ? », a déclaré, ce début de week end à Cotonou, le président du comité d’organisation du forum des organisations de la société civile oeuvrant pour la réalisation de la Lépi (Liste électorale permanente informatisée), Constant Gnancadja.
Ainsi, les Organisations non gouvernementales expriment leurs inquiétudes sur cet état de choses. Pour elles, la prochaine élection présidentielle doit se tenir sur la base de la Lépi. Elles exgent que le gouvernement fasse tout possible pour que la Lépi soit une réalité. C’est pour cette raison que les objectifs de leur rencontre s’articulent autour de leur appropriation du contenu du rapport des experts, afin de maîtriser le processus de la mise en œuvre de la Lépi au Bénin, et de descendre sur le terrain pour suivre et accompagner la mise en œuvre du processus à travers du lobbying et une forte sensibilisation de tous les acteurs.
Après avoir exprimé son inquiétude, la société civile déclare son soutien pour la réalisation de Lépi. « Depuis lors, nous de la société civile, avons compris que nous avons une partition très importante à jouer pour la mise en place de la Lépi. C’est pourquoi après au moins six rencontres, nous nous sommes décidés à nous inviter pour permettre au grand nombre des acteurs de la société civile de comprendre et de s’approprier le contenu de ce rapport qui servira de base à la mise en place de la Lépi ». C’est ce qu’a déclaré Constant Gnancadja. Selon ses propos, les organisations de la société civile réunies dans ce creuset qu’il appelle Fors Lépi 2011 sont prêtes à travailler pour que la Lépi devienne une réalité en 2011, car selon lui, ménager sa monture n’est plus d’attendre 90 jours des élections pour vouloir faire des élections dans la précipitation et le stress. « Ménager sa monture pour nous, c’est de nous approprier d’abord les conclusions de l’étude des experts sur la Lépi, afin de mieux en parler. Et pour le faire, nous avons invité cette rencontre et mobilisé nos propres ressources », a-t-il indiqué. Il a souligné que le Bénin doit tirer leçons de l’expérience des pays de la sous-région. « Nous voulons des actions, car 2011 est déjà proche. Nous sommes fascinés par les élections au Ghana. Cette démonstration ghanéenne n’a pas été obtenue ex nihilo. Ils ont fait du chemin. La structure de gestion des élections est une structure prérenne. Les lois électorales existaient et sont connues des acteurs », a fait comprendre M. Gnancadja.
La société civile veut la Lépi ou rien pour les élections de 2011. Les organisations comme Centre Africa Obota, Rifonga, Social Watch, Sœurs unies à l’œuvre, Espace et vie, Wanep-Bénin, Dhpd-Ong, Grapad-Ong, Hunger Free World Benin, Alcrer, Valeurs Citoyennes-Ong, Cea-Ong, Hrtg, Ajegui-Ong et autres ont participé à cette rencontre.
Le gouvernement crée une nouvelle polémique
« La résistance à la Lépi est réelle. Elle ne se trouve pas du côté du gouvernement, parce qu’elle empêche certaines choses. C’est pourquoi, j’invite la société civile à assurer la veille citoyenne…….. », a déclaré, lors de cette rencontre organisée par la société civile, le ministre chargé des Relations avec les institutions, la société civile et les Béninois de l’extérieur.
Cette déclaration doit être prise au sérieux à plus d’un titre. A l’analyser de près, il y ressort que ce gouvernement cherche des prétextes pour montrer ses limites dans la réalisation de la Lépi. Tout ceci est la preuve de l’impréparation et de l’improvisation qui caractérisent les actions du chef de l’Etat. Il est temps que le ministre chargé des Relations avec les institutions cherche les vrais raisons de l’impasse sur la réalisation de la Lépi, au lieu de chercher des boucs émissaires.
Jules yaovi Maoussi