Sévère réquisitoire des jeunes G et F contre Yayi
Au palais des Congrès de Cotonou samedi dernier, les jeunes des G et F ont porté sur les fonts baptismaux un creuset dénommé « Coordination nationale des jeunes G et F » dans le but de permettre à leurs formations politiques d’accéder au pouvoir. Ce fut également une tribune où le procès sans concession du régime actuel a été fait.
L’assemblée constitutive de la coordination nationale des jeunes des G et F s’est très tôt muée en une messe prématurée de requiem du régime Yayi. En effet, il ne se trouva aucun orateur samedi dernier qui ait pu trouver une circonstance atténuante pour le président Boni Yayi et son gouvernement dans le mode de gestion actuel du pays. Le tableau peint par M. Béo Aguiar, président du comité préparatoire et ses camarades était des plus noirs.
Dans ses propos introductifs, ce dernier a, dans un langage cru dénoncé la navigation à vue qui caractérise le pouvoir du Dr Boni Yayi. Pour lui, le Bénin est dirigé par « un équipage à la recherche perpétuelle de ses marques et qui joue avec le destin de millions de passagers ». Pour ce faire, il n’est plus question d’accorder une seconde chance au chauffeur qui est actuellement aux commandes du Bénin. Car, arguent ces jeunes, « l’immense espoir né de l’avènement de l’ère dite du changement (…) n’était que leurre ».
Tablant sur un rapport de la Banque mondiale réalisé en 2008, celui qui est désormais le 2ème adjoint au coordinateur national des jeunes G et F a fait remarquer que dans certains domaines vitaux tels que : politico-institutionnelle, économique et environnement des affaires, santé, éducation et infrastructures, le Bénin est plus que jamais très mal engagé. A ces tares que dénonce Béo Aguiar, viennent s’ajouter celles dénoncées par d’autres intervenants.
Pour Joël Aïvo, Modeste Kérékou, le Dr Atindéhou ou encore l’honorable Assane Séïbou, le régionalisme prend une ampleur inquiétante et les apôtres d’une telle prêche sont les autorités actuelles du pays. Le népotisme, le clientélisme, le harcèlement fiscal sont d’autres maux mis à l’index par les jeunes G et F. A ces voix, se sont jointes celles de Célestine Zanou de la dynamique du changement, Moukaram Badarou du parti du renouveau démocratique et le 3ème adjoint au maire de Cotonou, Christian Sossouhounto. Aux termes des travaux des assises du samedi dernier, les jeunes des G et F ont porté à la tête de leur coordination M. Mathias Agon.
Au nom des autres membres du bureau, il a pris l’engagement de donner à l’assertion populaire « la jeunesse est le fer de lance d’un pays » son plein sens. Il a également et surtout fustigé les violations répétées de la constitution, du populisme et du culte de la personne grandissant ainsi que la suppression des partis politiques au profit d’un parti-Etat. Le musèlement de la presse et l’ethnocentrisme n’ont point été passés sous silence. Ils ont appelé pour finir, leurs leaders à œuvrer de manière franche à la consolidation de leur alliance.
Benoît Mètonou
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