Au sujet de la polémique sur les fonds de l’escorte

Pourquoi le gouvernement évite-t-il le débat contradictoire ?
(Et pourquoi le passé n’intéresse personne ?): Plus d’une fois déjà, des députés membres du groupe politique G13 ont, au sujet de la gestion actuelle des fonds générés par l’escorte des véhicules d’occasion, souhaité un débat contradictoire avec le gouvernement sur un ou plusieurs plateaux de télévision. Alors, pourquoi, se demandent beaucoup d’observateurs, le gouvernement n’accède-t-il pas encore à cette requête ?
Le débat contradictoire entre le gouvernement et les députés membres du groupe politique G13 au sujet de la gestion des fonds générés par l’escorte viendra-t-il un jour ? Tout porte à croire que ce n’est pas encore à l’ordre du jour. Car, visiblement, le gouvernement a fait l’option d’organiser seule, sa réplique chaque fois que cela est nécessaire.

Et la nécessité pour les membres du gouvernement et pour les partisans du président de la République semble se sentir chaque fois qu’un membre du G13 évoque des accusations d’une mauvaise gestion des fonds générés par l’escorte des véhicules d’occasion depuis mai 2006 qu’elle est devenue douanière.

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Ainsi, suite à une déclaration faite à l’occasion du dernier conseil national de l’Undp à Bohicon par l’honorable Issa Salifou, plusieurs membres du gouvernement ont apporté, à l’occasion d’une conférence de presse, des preuves qui selon eux permettent d’établir la fausseté des accusations que portent à leur endroit ceux qui pensent que depuis mai 2006, les recettes de l’escorte ne servent qu’à effectuer des dépenses de mobilisation politique au profit du pouvoir tels que « le financement des micro crédits au plus pauvres, l’installation dans les bureaux et les véhicules de coffres forts… ». En réaction à cette conférence de presse gouvernementale, les membres du G13 demandent à nouveau un débat contradictoire.

En lieu et place, le gouvernement dépêche le même jour à l’Ortb, un ministre et un ancien directeur général des Douanes et Droits indirects toujours pour expliquer à l’opinion la nouvelle façon de collecte et de dépense des fonds générés par l’escorte. Pour renforcer les explications de ces deux émissaires dont un ancien partisan des milieux politiques aujourd’hui pourfendeurs dans ce dossier, l’inspecteur général d’Etat, Monsieur Alidou Koussé était lundi l’invité du journal télévisé de la mi-journée sur la télévision nationale. Plutôt qu’un véritable débat contradictoire donc, l’on assiste, comme a su bien l’écrire valentin Sovidé dans le quotidien La Nation  du mardi 03 mars 2009 à un « Ping-pong béninois ». Un jeu dont souligne-t-il, « les Béninois commencent par se lasser… » Et pour cause ! Ce débat par presse interposée à travers des conférences de presse et des contre conférences de presse est « (…) plus une polémique politique qu’un débat sain sur les finances publiques » a poursuivi M. Sovidé, journaliste du quotidien du service public de l’information « La Nation ».

Black out sur le passé !
Dans ce débat, il se passe quelque chose de surprenant. Ni le gouvernement ni les membres du G13 n’évoquent la façon dont cette même activité d’escorte des véhicules d’occasion avait été gérée dans le passé. Et pourtant, aussi bien le gouvernement et les milieux politiques qui le soutiennent que le groupe G13 regorgent de personnes ayant mené cette activité jusqu’à l’avènement du régime du changement. Pour la plupart ils y ont tous fait fortune y compris les pourfendeurs d’aujourd’hui compte tenu certainement de la façon dont l’activité était organisée à l’époque. Et tout le monde se souvient encore comme si c’était hier du désordre qui caractérisait ce secteur à l’image d’ailleurs de celui du secteur des Gsm où les contenus des contrats, des actes de cession et d’autres textes réglementaires sont définis par les hommes d’affaires en mêmes temps hommes politiques bénéficiaires. Pour donc la plénitude du débat contradictoire qu’ils appellent de tous leurs vœux, que les acteurs du G13, hier barons de l’escorte des véhicules se préparent à dire au peuple, toute la vérité sur le passé au même titre que le gouvernement actuel qui devra dire toute la vérité sur ce qu’il en est aujourd’hui.

Souleymane Boukari

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