Des matériels de laboratoire en danger à la Fss
Les travaux de réfection entamés depuis novembre dernier, à la Faculté des sciences de la santé, se déroulent dans une confusion totale. Plus grave, ils ne garantissent aucune condition de sécurité aux matériaux de laboratoire et différents autres équipements, abandonnés depuis lors, à leur propre sort. Les raisons évoquées de part et d’autre sont multiples.
Des microscopes entassés les uns sur les autres, dans des armoires sans portes, plusieurs appareils d’analyse biomédicales en divagation dans des salles en pleine réfection, des piles de documents à même le sol à côté des caillasses, fils électriques et autres accessoires des ouvriers du chantier. C’est un imbroglio total qu’on observe désormais dans les bâtiments servant de laboratoires et travaux pratiques, objet de réfection depuis quelques semaines à la Faculté des sciences de la santé ( Fss), sise au Champ de Foire de Cotonou. «J’ai perdu beaucoup de matériels et d’objets précieux depuis le démarrage des travaux » s’enflamme, le professeur Marcellin Amoussou-Guénou, enseignant à la Fss et responsable de l’un des dits laboratoires. Si au début – courant novembre 2009- les travaux avaient été entamés avec grande intensité de la part des ouvriers, ils sont arrêtés depuis bientôt deux mois, à la surprise générale du Professeur Amoussou-Guénou et de plusieurs autres enseignants de cette Faculté. Ils disent avoir même alerté le ministère de l’enseignement supérieur, qui aurait promis régulariser la situation en moins de 10 jours. Mais rien n’y fit à la date d’aujourd’hui. Les quelques salles de cours qui devraient être réhabilitées vivent le même désordre. «Nous avons beaucoup de peines à étudier désormais dans ces salles envahies par des matériaux de construction » s’indigne un étudiant sous anonymat. Sur les bancs et les tables, la poussière gagne en épaisseur et rend ces hauts lieux de savoir presque invivables.
A qui la faute ? Il aurait été clairement demandé aux enseignements responsables de ces laboratoires et salles de travaux pratiques de prendre les dispositions nécessaires pour faire déplacer les équipements dans des lieux sûrs, pendant les travaux de réfection, à en croire le Secrétaire principal de la Fss, Mr Jules Zannou. Mais un seul enseignant aurait répondu à l’appel de l’administration. «C’est une situation déplorable. Et à un moment donné, nous avons été même obligé de sommer l’entrepreneur à sécuriser les lieux. Ce qu’il a fini par faire il y a quelques jours » affirme-t-il. Il indique cependant qu’aucun cas de disparition, ni de vol de matériel n’a été encore signalé par les enseignants à l’administration de la Fss,
L’entreprise s’en lave les mains
De leur côté, les responsables de l’entreprise, «Ekf » en charge des travaux dégagent toute responsabilité. Selon Rock Alapini, Chef du chantier, ils n’en sont pour rien. « Nous ne sommes pas habilités à assurer la sécurité de ces équipements. Cela est du ressort de la Fss. Nous sommes là pour réfectionner uniquement les bâtiments. » se défend-t-il en évoquant aussi les raisons qui expliquent le blocage actuel. A le croire, en effet, le ministère de l’enseignement supérieur n’a encore débloqué, à ce jour, le moindre sous à l’entreprise. Contrairement aux clauses du contrat ». Ainsi les frais engagés dans l’exécution des travaux jusque-là ont été décaissés par l’entreprise elle-même, qui à un moment donné n’en pouvait plus ; même si elle a fait l’effort d’atteindre 30% du taux d’exécution, selon le chef chantier. Mais il se dit conscient que la situation actuelle n’a rien de reluisant. « Ce sont des locaux nécessaires et très utiles aux étudiants et enseignants de la Fss, raison pour laquelle, nous ne pouvons pas faire traîner les choses pour longtemps » rassure Mr Alapini qui annonce la reprise des travaux dans une semaine environ, car des promesses fermes leur auraient été faites du côté du ministère de l’enseignement supérieur, pour la mise à leur disposition d’un premier acompte.
Des sources proches de ce ministère, le retard de décaissement des fonds alloués à ce projet serait dû à des difficultés de trésorerie, mais également à des changements intervenus à la tête de ce ministère au démarrage des travaux.
Christian Tchanou
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