Festival mondial des arts nègres

Vingt milliards pour organiser le Fesman à Dakar
Du 1er au 14 décembre prochain se tiendra à Dakar, la troisième édition du Festival mondial des arts nègres (Fesman). A cet effet, le gouvernement sénégalais s’est engagé à mobiliser vingt milliards (20.000.000.000) de francs Cfa pour l’organisation effective de cet événement grandiose.

Vingt milliards (20.000.000.000) de francs Cfa. C’est la bagatelle somme annoncée au titre du budget devant servir à organiser au mois de décembre la troisième édition du Festival mondial des arts nègres (Fesman). L’information a été livrée lors d’un colloque sur le festival qui s’est tenu du 1er au 03 mars dans la capitale sénégalaise. Selon des membres du Comité international d’organisation, le président Abdoulaye Wade a voulu donner un cachet inédit au Fesman III.

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Au moins quatre mille (4000) festivaliers seront accueillis à cet événement qui regroupera dix disciplines à savoir, l’Architecture, le Design (artisanal et contemporain), les Arts visuels (peinture, sculpture, photographie, nouvelles images), le Cinéma et la Vidéo, la Mode (textile, maroquinerie, bijouterie, cosmétiques, mannequins, créateurs, shows, expositions), le Colloque ou symposium, la Danse (traditionnelle et contemporaine), la Littérature (poésie, roman, nouvelle), la Musique (moderne et traditionnelle), le Théâtre (plus opéra).

Sept de ces disciplines feront l’objet d’une compétition. Il s’agit de la Musique (traditionnelle et moderne), la Danse (traditionnelle et moderne), les arts visuels (peinture, sculpture, design, mode), l’Artisanat d’art, le Cinéma (court métrage, long métrage et vidéo), la Littérature (roman, essai, poésie, et critique) et le Théâtre. Le premier Prix dans chaque catégorie est une enveloppe de dix millions (10.000.000) de francs Cfa.

Le président Wade a souligné ces aspects fondamentaux du festival dans son discours d’ouverture des travaux du colloque le 1er mars dernier. «Le 3ème Festival Mondial des Arts Nègres permettra, j’en suis convaincu, de rompre avec le matérialisme sans âme, à travers un dialogue entre les diverses cultures pour restaurer un humanisme qui aidera, à plus ou moins long terme, à mettre fin au terrorisme et à la négation de l’Autre», a-t-il commenté. Pour Me Abdoulaye Wade, le dialogue culturel atténuera la dépendance économique de l’Afrique et sa marginalisation politique. Ainsi, la Culture restera «le véritable levier du développement».

La renaissance de l’Afrique
«En décidant d’organiser le 3ème Festival Mondial des Arts Nègres au Sénégal, en 2009, j’ai voulu saluer et poursuivre les efforts du Président Senghor qui, le premier, a eu la redoutable tâche, en 1966, d’organiser le 1er Festival, mais aussi, ceux du Président Obasanjo, organisateur de l’édition de Lagos en 1977», indique le président sénégalais. Alors, pour la présente édition, il a choisi pour thème la Renaissance africaine. Il justifie: «L’Afrique, la Mère-Patrie, se doit de contribuer à l’émergence d’une civilisation de l’Universel dans laquelle toutes les cultures seraient représentées pour s’affirmer et échanger.» Sa détermination est donc de faire du Fesman III une vitrine d’Excellence de la féconde créativité du monde noir et, aussi, un champ de réarmement moral et de mobilisation de toutes les forces de propositions pour le développement du continent.

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C’est autour de cette thématique que le président Wade a convié une centaine de personnalités pour en débattre. Parmi ces personnalités, on retrouve Elikia Mbokolo (professeur d’universités), Noureini Tidjani-Serpos (directeur adjoint de l’Unesco), Iba Der Thiam (historien), Stanislas Spero Adotévi (anthropologue), Abdallahi Uba Adamu (professeur d’université d’Ibadan), Alphadi (styliste), Joseph Andjou (journaliste), Abdias Nascimento (artiste, écrivain et professeur), Manu Dibango (artiste), Salif Keita (président de la Fédération malienne de football), etc. Ces trois derniers ont été, chacun, distingués «Ambassadeur de bonne volonté».

Le thème dans toute sa grandeur est libellé comme suit: «La  résistance en Afrique et l’apport de l’homme noir dans la science et le patrimoine de l’humanité». Il est revenu au professeur Iba Der Thiam de présenter la communication principale. Il a préconisé le recours à l’histoire authentique de l’Afrique qu’il faut élever au rang de mythologie nationale pour armer les populations.

«L’Histoire, a-t-il ajouté, est une projection d’une partie de soi, de ses a priori, de l’homme, de sa société.» Pour lui, cette problématique en Afrique doit s’intégrer à l’enseignement, dans un monde de compétition qui invite à aller au-delà des traumatismes nés de la colonisation pour départir des complexes, de la honte de soi, de l’auto-flagellation et du mimétisme de certains modèles exogènes.
Le professeur Thiam s’est attaché à démontrer l’omniprésence de la résistance des peuples noirs depuis l’aube des temps sous toutes les périodes jusqu’à aujourd’hui. Elle a pu et peut être «active, violente, passive, morale, mystique en un mot pluriforme et pluridimensionnelle». Elle permet de connaître le présent et de préparer l’avenir.

Fortuné Sossa

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