Formation des cabinets

Le chemin de croix des ministres de Yayi
Depuis le remaniement ministériel intervenu le 22 octobre 2008, les anciens cabinets sont toujours en place contrairement à la volonté des nouveaux ministres. Une situation qui, non seulement constitue un frein au bon fonctionnement des départements ministériels, mais aussi met en exergue la volonté d’un groupuscule de caciques du régime tapis au palais de la Marina de dicter leurs lois aux ministres.
Les ministres de Boni Yayi continuent de souffrir le martyr dans la formation de leurs cabinets. Bientôt six mois qu’ils sont en place et ils n’ont apparemment pas les coudées franches pour nommer leurs collaborateurs directs. Conséquence, c’est toujours l’ancienne administration qui est en place et qui n’a forcément pas les mêmes aspirations que le nouveau maître des lieux. Le fait est davantage décrié quand on sait qu’avec le nombre pléthorique de postes ministériels créés à la faveur du dernier remaniement, certains départements ont été scindés en deux voire plus. Dès lors, ce sont les mêmes cadres des cabinets qui sont à cheval sur les différents ministères.  On peut citer entre autres exemples les cas du ministère des transports terrestres et celui en charge des activités maritimes.  Il a y aussi celui des ministères du commerce et de l’industrie se partagent toujours les mêmes cadres. La même situation est déplorée au ministère des micros finances et au ministère des petites et moyennes entreprises. Des usages embarrassés par ce cafouillage ne cessent de se lamenter, car certains estiment ne pas savoir à qui s’adresser lorsqu’il leur arrive de vouloir écrire à des services de l’un des ministères scindés en deux.

Dans ces conditions, quelle efficacité peut-on obtenir ?  Quel résultat sérieux est envisageable ? Peut-on continuer par prétendre à une certaine émergence quand les ministres qui sont chargés d’exécuter le programme du candidat élu ne sont pas libres de choisir leurs collaborateurs ?
Le mal se trouve à la présidence

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A la base de ce dysfonctionnement de l’appareil étatique, on assure de sources proches du gouvernement, que les acteurs à l’origine de ce désordre ne sont rien d’autres que des hommes proches du président Boni Yayi. Les motifs de leurs actes répondent tout simplement à leur boulimie du pouvoir qui les pousse à vouloir être en amont et en aval de toutes les nominations. Du planton au directeur de cabinet, ces hommes, réfugiés à la présidence de la République,  veulent tout contrôler.  Dès lors qu’ils n’arrivent pas à placer des gens à eux dans le système, alors, ils usent de tous les moyens pour bloquer les nominations. Remarquons que depuis l’avènement du président Boni Yayi à la tête du Bénin en 2006, c’est le même scénario qui s’observe. Les ministres n’ont pas la latitude de former leurs cabinets à leur gré. Ils sont enfermés dans un carcan qui ne leur laisse guère la possibilité d’agir selon leur volonté. A ceux qui dénonçaient la chose, il était répondu qu’il n’en était rien. Aujourd’hui encore, les faits sont là et confondent les autorités en place. Surtout que la preuve est faite que des propositions de nomination sont actuellement en souffrance au Palais de la République. Ainsi va la méthode Yayi.

Benoît Mètonou

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