Désordre à la Fbf
(Anjorin Moucharafou et consorts doivent démissionner pour sauver le football béninois)
Une polémique s’est emparée depuis quelques jours du monde footballistique à propos d’une supposée lettre de la Fifa stipulant l’invalidation de la décision de la Commission des règlements, pénalités et sanctions de la Fédération béninoise de football (Fbf).
Une polémique qui vient renforcer la situation de déliquescence dans laquelle se trouve déjà la gestion du sport roi au Bénin. D’où la question de savoir s’il ne serait pas bénéfique pour la Nation béninoise que ceux qui ont à charge le football déposent le tablier pour donner une chance à la jeunesse.
La supposée lettre de la Fédération Internationale de football association ( Fifa) invitant la Fédération béninoise de football ( Fbf) a créé « une commission indépendante ad’ hoc pour régler » la crise ,à propos de la relégation de six clubs en deuxième division suite à la décision rendue publique par la Commission des règlements, pénalités et sanctions de la Fbf, divise actuellement la Fédération. D’une part, il y a un camp à la Fbf qui applaudit la décision et d’autre part, un second camp constitué de la grande majorité des clubs de première division qui doutent sur l’authenticité réelle de cette correspondance de la Fifa. Ceux-ci se demandent si cette lettre n’est pas un pur montage de quelques responsables de la Fbf afin de favoriser leurs protégés. Mais, comme on peut le constate, ce genre de situation est révélatrice de la guéguerre permanente entre les membres du comité exécutif de la Fbf et le choc des intérêts.
Cela ne devrait pourtant étonner personne. Ce comité exécutif porte en son sein depuis son élection en 2005, le germe de sa propre destruction. Nul n’ignore les conditions dans lesquelles Anjorin Moucharaf et ses amis ont élus. Aujourd’hui, ceux qui s’étaient unis pour évincer Martin Adjagodo ne sont que chiens et chats désormais. Ce sont deux camps qui se livrent une guerre sans merci et décidés à ne se faire aucun cadeau. Ce qui les divise est, cependant, tout sauf le développement du football. Ce sont leurs intérêts personnels qui les opposent les uns aux autres. Le football béninois se trouve ainsi pris en otage par des personnes sans vision et sans conviction qui, à n’en point douter ont préféré sacrifier la jeunesse sur un plateau d’or. Ces membres de la Fédération, au lieu de penser à comment mettre une politique pérenne d’éclosion des talents et surtout d’œuvrer pour que les Ecureuils du Bénin se qualifient au moins pour la Coupe d’Afrique des Nations (Can) Angola 2010, ils gaspillent leur temps et énergie pour des choses inutiles qui n’intéressent aucunement les Béninois. Il urge donc qu’une révolution soit enclenchée au niveau de la structure dirigeante du sport roi béninois. Ceux qui ont actuellement la charge de la gestion du cuir rond ne sont plus dignes de conduire la destinée de cette discipline. Ils ont fait leurs preuves et désormais que d’autres aussi aillent au front pour qu’on fasse une comparaison. Vivement que l’assemblée générale élective d’août prochain arrive.
Démissionner pour sauver son honneur
Aujourd’hui, le football béninois est plongé dans un désordre indescriptible. Son avenir est hypothéqué et ceux qui dirigent cette discipline ont suffisamment prouvé au peuple béninois que le football n’était qu’un tremplin pour eux. Depuis 2005, que l’actuelle équipe exécutive est mise en place, aucun championnat ne s’est déroulé correctement. Si ce n’est des reports interminables, ce sont des fons de saisons à polémique aggravées de magouilles et de tripatouillages. Même la politique de relève à mettre sur pied a été jetée aux oubliettes. Face à un tel tableau, toute personne qui a un minimum d’amour propre devrait tout simplement déposer le tablier. Il aura au moins le mérité d’être applaudi et de sortir d’une certaine manière par la grande porte. Et c’est ce à quoi l’équipe de Anjorin Moucharaf devrait penser à faire au lieu de chercher à rempiler et d’offrir le même manque de vision et une gestion calamiteuse du football aux Béninois. Des pays moins nantis que le Bénin, qui ont plusieurs années de guerre derrière eux s’en sortent merveilleusement bien dans la construction de leur football.
Par contre, au Bénin c’est plutôt la construction des fortunes personnelles qui préoccupent. Il faut dès lors un nouveau souffle. Ce serait donc criminel et absurde de continuer à laisser les responsables du football plongés cette discipline dans l’abîme.
Roland Affanou


