LES GRANDS MENSONGES DE BONI YAYI ET DE SON GOUVERNEMENT

Dans une déclaration antérieure, Le Parti Communiste du Bénin avait relevé les sept faiblesses notoires de Boni Yayi et de son gouvernement. C’était en octobre 2006. Depuis lors, la situation a empiré. La persistance dans ces faiblesses a fait développer à Boni et à son gouvernement mensonges sur mensonges. Dans les présents papiers, nous analyserons les principaux et grands mensonges du pouvoir du "Changement

 Premier grand mensonge : La gratuité de l’enseignement primaire.  

Le pouvoir de Kérékou avait achevé de ruiner l’Ecole béninoise avec les Nouveaux Programmes d’Etudes (NPE). Alors que tout le monde s’attendait à la rentrée 2006-2007 à la suppression de ces programmes qui faisaient des ravages dans le monde scolaire, le gouvernement de Boni Yayi se mit dans toute une autre voie, dans le maintien du passé abhorré par les masses populaires. C’est ainsi qu’à la rentrée 2006-2007, il se mit à parler de la gratuité dans l’enseignement primaire.
    Tout d’abord, la mesure agitée à cor et à cri ne consiste nullement en la gratuité de l’enseignement primaire, mais en la suppression des frais de scolarité dits ‘contribution’. Tous les autres frais (achat de manuels et fournitures, achat et confection de l’uniforme obligatoire, cotisations pour le fonctionnement de l’Association des parents d’élèves, frais d’examen et de diverses autres évaluations, sans compter les frais payés à des maîtres répétiteurs, etc.) sont toujours en vigueur à la charge des parents. C’est déjà un mensonge d’assimiler la suppression des frais de scolarité à la gratuité de l’enseignement.
      Ensuite et pire, cette mesure de suppression des frais de scolarité date d’avant l’arrivée au pouvoir de Boni Yayi. Elle a commencé à la rentrée 1993-1994 par la suppression, sur pression extérieure, des droits d’écolage en faveur des filles en zones rurales. Elle a été étendue ensuite aux garçons, toujours en zones rurales et puis à partir de la rentrée 2000-2001 à tous les enfants scolarisables, quels que soient le sexe et la zone de résidence. Toute l’agitation de Boni Yayi et des siens à ce sujet n’est que mensonge grossier et escroquerie notoire.

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      Deuxième grand mensonge : Les Nouveaux Programmes d’Etudes sont une application de «l’Approche par compétence»

       Le mensonge au sujet de la gratuité de l’enseignement ne pouvait suffire à faire oublier les ravages des Nouveaux Programmes. Face aux exigences populaires de la suppression immédiate de ces NPE et de la mise en œuvre du plan d’instruction proposé par l’INIREF avec un chronogramme précis, le pouvoir de Boni Yayi se mit à faire répéter partout que ces nouveaux programmes constituent une application de la méthode de l’approche par compétence. A moins qu’il veuille dire que cette méthode d’approche par compétence signifie l’introduction des enfants à l’instruction dans leurs langues maternelles, autrement, il s’agit là d’un mensonge grossier comme cela a été magistralement démontré par Pascal Fantodji dans un document interne au PCB mais rendu public, ‘Tribune’ n°25, en octobre 2007. La persistance des mensonges à ce sujet du gouvernement de Boni Yayi appelle le rappel de cette démonstration :
   «La crise qui secouait le système d’enseignement français devait trouver une ébauche de solution dans ce qu’on a appelé «Approche par compétence» qui, pour des petits Français commençant à s’instruire, signifie le fait de disposer d’un bon capital de compétences avec la maîtrise de leur langue maternelle dès l’âge de trois ans. On peut alors y déceler et développer les compétences de ces jeunes enfants que l’on éduque et instruit. Transposer cette situation dans les néocolonies comme le Bénin apparaît insensé parce que l’enfant n’a aucune compétence pédagogiquement mesurable dans la langue qu’on lui parle de force. Et l’on s’étonnera avec cette «méthode par compétence» d’avoir formé des ignorants après 6 à 10 ans d’études avec pour conséquence les échecs massifs aux examens du CEP et du BEPC.
   L’approche par compétence à l’école béninoise n’est pas une approche par compétence. Il s’agit d’un programme particulier d’enseignement, il s’agit de Nouveaux Programmes d’Etudes (NPE)…. Dans les NPE à la béninoise, l’apprenant est sans initiative contrairement à ce que l’on peut en dire… Les NPE tels conçus pour le Bénin et pour toute autre néocolonie tend à ne reconnaître dans les pays dépendants que la langue des néocolonisateurs, à exiger pour l’application de l’approche par compétence l’apprentissage de la langue du néocolonisateur à l’enfant dès le sein de sa mère et par conséquent, à la suppression des langues maternelles naturelles, à la perte de l’âme des néocolonisés, donc à un assassinat collectif, à un génocide. »
    Et pourtant Boni Yayi persiste dans son refus de supprimer les Nouveaux Programmes d’Etudes et de décréter la mise en œuvre du plan d’instruction assorti d’un chronogramme bien connu proposé par l’INIREF et défendu par toute la démocratie révolutionnaire.
             

       Troisième grand mensonge : la gratuité des soins de santé aux enfants de moins de cinq ans.

      Une loi sur les soins de santé aux malades s’imposait depuis longtemps dans notre pays. Elle peut être formulée de la manière suivante comme l’a fait la démocratie révolutionnaire dans le «dossier» du 14 septembre 2006 déposé à Boni Yayi : « Tout malade qui se présente dans un centre de santé doit être soigné. C’est après cela qu’on pose la question des modalités de remboursement des frais ainsi occasionnés. » Par ailleurs, il est pour le moins anti-naturel de ne pas reconnaître comme centres officiels de santé publique les cliniques des guérisseurs traditionnels auxquelles s’adresse la grande majorité des citoyens pour les soins de premier ou de dernier recours.
      Dans le mépris de ces exigences, Boni Yayi et son gouvernement se livrent à des tours de passe-passe. Ils annoncent la mesure de la gratuité des soins pour les enfants de moins de cinq ans. Cette mesure a été agitée à cor et à cri. Elle a été l’un des principaux thèmes de campagne des élections législatives de 2007. Mais jusqu’à ce jour, aucun égard pour les praticiens de la médecine traditionnelle et pis encore aucune amélioration dans le coût des soins primaires à la petite enfance en médecine moderne. Il se révèle qu’il s’est agi d’annonce mensongère, de déclamation sans suite concrète, donc fabuleusement démagogique. Dans la même veine, le Président avait annoncé la distribution désormais gratuite des moustiquaires imprégnées. Une cérémonie de lancement de la réalisation de cette mesure a été organisée en 2007 en grande pompe à Ouidah où Boni Yayi s’est donné en spectacle. Mais depuis lors, qui veut une moustiquaire se doit de l’acheter.
      Alors que sera et vaudra la mesure annoncée de la gratuité de la césarienne ? Déjà les spécialistes du domaine demandent, avec raison, la description exacte de la mesure et les modalités de faisabilité. Il doit en être ainsi pour tout projet d’Etat comme l’a formulé la démocratie révolutionnaire dans l’une des treize thèses de lois constitutionnelles du ‘Dossier’ du 14 septembre 2006, la thèse VI, libellée comme suit :
      « Au regard de l’extérieur du pays, aucune loi, aucun accord ne doit hypothéquer ni la vie des citoyens ni la souveraineté du pays. Le pays doit se faire sienne la devise suivante : « Le pays achète, mais on ne lui vend pas ! Il peut recevoir, mais on ne lui donne pas ! ».
      Conséquences :
      a-    Exigence de la publication de tous les accords d’Etat à Etat et la possibilité de leur critique ;
      b-    Exigence de la publication de toutes les clauses des dons à ne pas nécessairement accepter ;
      c-  Tous travaux de quelque importance doivent être décrits et les descriptions publiées à l’attention du peuple ainsi que la description de leur faisabilité. »
             

       Quatrième grand mensonge : Boni Yayi, "l’homme des grands chantiers".

      Les thuriféraires du pouvoir de Boni Yayi déclament à propos des grands chantiers de travaux publics réalisés ou en cours de réalisation. On crie, on chante sur tous les tons et gammes qu’en moins de trois ans, Boni Yayi et son gouvernement ont réalisé de grands travaux tels les passages dénivelés sur l’avenue Steinmetz et au carrefour de la barrière Houéyiho, la route Place du Souvenir-Carrefour Akossombo, la route Pobè-Kétou-Illara, la route Godomey- Calavi-Akassato, le nouvel aéroport de Parakou, etc., etc.  Il faut être un sacré menteur pour laisser entendre qu’en moins de trois ans on ait pu décider de tels grands travaux, étudier leur faisabilité technique, économique et financière, soumettre, négocier et signer les accords de financement avec des bailleurs de fonds, lancer les appels d’offres et retenir les adjudicataires, obtenir le déblocage des fonds et lancer les chantiers. En vérité qu’en est-il des prétendus travaux de Boni Yayi ?
      Le Bénin est un pays capitaliste arriéré, dominé par l’impérialisme notamment français. Les pouvoirs de la haute bourgeoisie au Bénin inscrivent dans le programme d’investissements publics les projets de travaux depuis longtemps venus à maturité dans le cadre du développement spontané et anarchique du capitalisme dans notre pays. Longtemps avant cette décision de prise en compte par les gouvernements, les masses travailleuses en expriment les besoins de mille et une manières. L’inscription des travaux au budget de l’Etat n’intervient généralement que lorsque les puissances impérialistes en ont pour leur compte. Leurs exécutions constituent des occasions rêvées de détournements de fonds et les fortunes colossales des Kérékou, Bruno Amoussou, Fagbohoun, Bio Tchané se sont édifiées avec ces fraudes sur les marchés d’Etat. Outre les dénonciations de ces vols, il apparaissait que les projets de travaux, décidés de façon anarchique, ne s’inscrivaient nullement dans un plan cohérent pour le développement harmonieux du pays.
      Tous les travaux exécutés sous Boni Yayi avaient franchi le cap, non seulement de la décision, mais celui des études techniques, financières et économiques bien avant 2005. Les négociations pour leur financement étaient bien avancées et les accords signés déjà en 2005. On peut s’en faire une idée dans le document portant Programmes d’Investissements Publics (PIP) pour la gestion 2005. Donner ici la liste serait certainement fastidieux pour le lecteur. Mais un dicton mina dit que « la case du menteur doit être décoiffée » afin de le mettre bien à nu. Aussi donnerons-nous quelques exemples de projets inscrits au titre du Ministère des Transports et des Travaux publics dans le PIP 2005 :
Construction du troisième pont de Cotonou ; Travaux de construction d’un passage dénivelé sur le carrefour Steinmetz ; Aménagement de la voie d’accès et de traversée de Cotonou, section Carrefour Akossombo-Place du Souvenir, (ceci comporte le passage dénivelé à la barrière Houéyiho) ; Etude de faisabilité technico-économique et travaux d’aménagement de la sortie ouest de Cotonou : Godomey-Abomey-Calavi-Akassato (15,5 km) ; Construction d’un nouveau poste pour gros porteurs à l’aéroport de Cotonou ; Etudes techniques et réalisation des travaux de réhabilitation de la route Pobè-Kétou-Illara ; Etude et travaux d’aménagement et de bitumage de la route Comé-Possotomè-Bopa-Zoungbonou ; Aménagement et bitumage de la route Akpro-Missérété-Adjohoun-Bonou-Kpédékpo ; Etude de faisabilité et travaux d’aménagement et de bitumage de la route Kandi-Banikoara ; Actualisation des études et réalisations des travaux d’aménagement et de bitumage de la route Ouaké-Djougou-N’dali-Nikki-Chicandou ; Etude de faisabilité de la piste d’atterrissage de l’aéroport de Parakou ; Etude d’aménagement et de reconstruction de la route Cotonou-Hilacondji (Cotonou-Ouidah 2×2 voies, Ouidah-Hilacondji 1×2 voies).
    Au titre du ministère de l’environnement, de l’habitat et de l’urbanisme, il était inscrit les projets de réhabilitation de la ville de Porto-Novo, de pavage et d’assainissement de la ville de Djougou ainsi que des chefs-lieux des anciens départements et ceci dans le cadre du Projet de Gestion Urbaine Décentralisée (PGUD 2ème phase).
    Alors, question : Finalement qu’est-ce que Boni Yayi et son gouvernement ont-ils pensé, étudié, négocié par eux-mêmes à propos des chantiers en cours ?! Rien, sauf la 2ème voie vers l’aéroport de Cotonou à partir du carrefour Novotel ainsi que l’aménagement en double voie du tronçon Aéroport-Carrefour ex-Air Afrique. Mais ceci ne s’imposait-il pas après la construction de la voie Place du Souvenir-Carrefour Akossombo ?! De même la construction de la route Godomey-Akassato en double voie ainsi que celle prévue de Cotonou-Ouidah n’imposent-elles pas naturellement un échangeur au carrefour de Godomey ?! Alors,  réponse finale, Boni Yayi et son gouvernement n’ont rien fait de nouveau, à moins qu’il s’agisse de la satisfaction d’une sous-classe de la haute-bourgeoisie, sous-classe attachée à la personne du Chef de l’Etat. Qui sont donc les profiteurs ?, voilà donc comment se posent les questions réelles de gestion et de développement capitaliste de notre pays.
             

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      Cinquième grand mensonge : Yayi Boni, "grand redresseur" des finances publiques.

    Le gouvernement de Boni Yayi, par la voix du ministre Pascal Koupaki se vante d’avoir assaini la gestion des finances publiques et renfloué les caisses de l’Etat. Pour démonter leur force en la matière, Koupaki dira qu’à  son arrivée à la tête du ministère des finances en avril 2006, il n’y avait dans les caisses de l’Etat que deux cent (200) millions de francs cfa.
    Que les caisses de l’Etat néocolonial soit un tonneau sans fond que les hauts bourgeois au pouvoir vident au fur et à mesure que les masses travailleuses le remplissent des fruits de leur labeur, c’est un fait dénoncé par le peuple et la démocratie révolutionnaire. Que les pouvoirs de Kérékou II et III avec ses ministres, Bruno Amoussou, Bio Tchané et autre Sehlin se soient particulièrement illustrés dans la gabegie, voilà l’une des raisons pour lesquelles les peuples et les travailleurs avaient combattu et déjoué tous les complots de Kérékou de se pérenniser au pouvoir au-delà de 2006.
    Mais l’assertion de Koupaki veut faire accroire que le budget de l’Etat, une fois voté, est constitué en ressources d’un trésor déjà amassé dans les caisses et qu’il ne s’agirait que de dépenser. Il n’en est rien et c’est cela le mensonge du gouvernement de Yayi-Koupaki. Le budget de l’Etat est une prévision de recettes et de dépenses que l’on réalise tout au long de la période d’exercice. Il a oublié de dire que les impôts sur la consommation comme la TVA (taxe dite sur la valeur ajoutée) et autres droits de douane frappent indifféremment les pauvres et les riches et assurent de confortables ressources régulières à l’Etat. De façon plus concrète, Koupaki a oublié de dire qu’à leur arrivée au pouvoir en 2006, les recettes fiscales s’élevaient à plus de trente milliards de francs cfa par mois. Il a oublié de dire que tous les caissiers de l’Etat ont l’obligation de reverser au moins une fois par décade (tous les 10 jours) leurs recettes au trésor public. Ainsi donc, dix jours au plus après sa prise de fonction, Koupaki a enregistré au moins plus de dix milliards de francs cfa dans les caisses du trésor. Tout le reste des propos du gouvernement ne sont que mensonges pour se donner un droit de pillage plus forcené du trésor public.
             

      Sixième grand mensonge : La gestion des recettes issues de l’escorte douanière.

      Suite à la dénonciation par tout le peuple du scandale que constitue la remise illégale par Kérékou de l’activité de l’escorte des véhicules d’occasion en transit vers les pays voisins à un groupe de mafieux avec à sa tête ses propres fils, Boni Yayi a dû décider du retour de cette activité au service public qui en avait la charge : l’administration des douanes. Mais en ce qui concerne les recettes que procure cette activité, on ne sait ce qu’elles deviennent. Aucune trace dans les rubriques des recettes du budget national remanié 2006, ni dans le budget 2007. Pareil pour le budget 2008.
      Face au tollé que ce détournement des recettes publiques soulève, notamment au sein des hauts bourgeois non au pouvoir, le gouvernement répond que les recettes sont logées dans un compte spécial du trésor à la Banque centrale (BCEAO). Mais là n’est pas la question. Pourquoi ces recettes ne figurent-elles pas dans les rubriques du budget soumis au vote du parlement ? Au lieu de répondre à cette question claire et simple relevant des principes de gestion des finances publiques, Boni Yayi et son gouvernement poursuivent leur fuite en avant en disant que ces fonds ont servi à financer le programme de micro-crédits aux plus pauvres.
      Bien ! On a compris : Boni Yayi et son gouvernement sont encore pris en flagrant délit – parce qu’avoué- de mauvaise gouvernance. Ils ont violé le principe constitutionnel de la budgétisation de toutes les recettes et dépenses de l’Etat. Maintenant faisons les comptes. Ils disent que les recettes issues de l’escorte douanière entre avril 2006 et décembre 2008 s’élèvent à un montant total de 46 milliards de francs cfa environ. Mais le montant total des subventions de l’Etat pour les micro-crédits aux plus pauvres annoncées par le chef de l’Etat pendant la période s’élève à 20 milliards. Et les 26 milliards restants, où sont-ils passés ?
      Pas de réponse. Le roi laisse voir sa nudité. Alors qu’a-t-on vu ? Un parterre de pas moins de dix ministres-valets, Koupaki en tête, accourir pour tenir une conférence de presse au palais de la Présidence (donc à la cour du roi et sous sa surveillance directe rapprochée) pour déclarer sans vergogne que jamais il n’a été dit que les recettes issues de l’escorte ont servi à financer les micro-crédits aux plus pauvres. Non, clame Irénée Koupaki, les fonds issus de l’escorte sont venus diminuer, au nom du principe budgétaire de l’unicité de caisse, le déficit global du budget national et les micro-crédits ont été financés sur le budget national. Mais dites-nous, messieurs Koupaki et Mana Lawani, à quelle rubrique des recettes inscrites au budget national 2006, 2007 et 2008 figurent les fonds de l’escorte ? Vous êtes incapables de nous le dire parce que vous aviez par ailleurs reconnu que ces recettes n’ont jamais été budgétisées.
      Ici, il y a non seulement mensonge grossier, mais tentative de dissimulation du pillage de près de 26 milliards de deniers publics.
             

      Septième grand mensonge : A propos de la gestion des entreprises publiques.

      Dans une lettre en date du 23 février 2009 en direction de son collègue du ministère du Travail et de la Fonction Publique, le ministre de l’Economie et des Finances, Soulé Mana Lawani écrit : « J’ai l’honneur de rappeler à votre attention qu’il a été convenu que les sociétés d’Etat relevant de votre tutelle contribueraient à la mise en œuvre des actions sociales définies dans le cadre du renforcement du capital humain et de la réduction de pauvreté. Ainsi, au titre des exercices 2007 et 2008, certaines sociétés ont procédé au versement de leurs contributions. Malheureusement, la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), société sous votre tutelle, n’a pas honoré ses engagements. Aussi, voudrais-je vous demander de bien vouloir instruire ladite société à procéder au versement de sa contribution au titre des termes échus… »
      A travers ce texte, on a deux aveux : Premièrement, les sociétés d’Etat sont soumises à des contributions, au-delà de leurs obligations fiscales ou de distribution de bénéfices à l’Etat propriétaire. Deuxièmement, Boni Yayi et son gouvernement mentent aux travailleurs et aux peuples en vilipendant à tout propos l’entreprenariat public, en poursuivant des plans de privatisation des entreprises publiques comme Bénin-Télécom, la SONAPRA, tout en soumettant ces entreprises à des prélèvements non statutaires pour le financement soi-disant de leur politique sociale. Peut-on comprendre par là pourquoi les audits annoncés des entreprises publiques n’ont jamais été publiés tout comme ceux des administrations ?
      En tout cas la gestion des entreprises publiques n’a jamais été aussi mafieuse que sous le règne de Boni Yayi. A la tête des principales sociétés d’Etat ont été placés les amis et parents du Chef de l’Etat. Les postes de direction ont été multipliés comme à Bénin-Télécom pour satisfaire la clientèle. Des directeurs sont nommés à ne rien faire tout au long de la journée. Fini le slogan contre la corruption. Finies les marches contre la corruption. Boni Yayi pille afin de se faire un trésor de guerre pour 2011.
             

      Huitième grand mensonge : Boni Yayi, " soutien" de la chefferie traditionnelle.

      Boni Yayi et ses hommes courent de palais en palais et font les déclarations de soutien à la cause des rois, chefs de terre. Mais ceux-ci ont des revendications précises, bien formulées avec l’INIREF. On peut citer :
      – Reconnaissance du pouvoir de juges et d’administrateurs locaux des rois, chefs de terre et dignitaires associés : Instauration d’un tribunal de réconciliation dans chaque village ;
      – Non ingérence dans les affaires de succession au sein des royaumes et de chefferies traditionnelles ;
      – Reconnaissance des groupes de chasseurs et des brigades de jeunes en tant que force de sécurité publique ;
      – Reconnaissance des cliniques des guérisseurs traditionnels comme centres de santé publique : mise en place de centre de santé à détermination multiple (organisant la collaboration entre praticiens de la médecine moderne et ceux de la médecine traditionnelle) dans chaque village ;
      – Instruction dans les langues maternelles et affectation aux frais de l’Etat de précepteurs auprès des rois pour aider à l’instruction de ces derniers en vue de la transcription par eux de leurs mémoire les plus intimes dans les langues qui leur conviennent : Fonctionnement d’une école d’adultes dans la langue locale dans chaque village ;
      Il s’agit de reconnaître ce qui fait le bonheur des populations dans l’officialisation de toutes les langues sans exclusive. Voilà ce qui redonnerait la dignité à la mission que continuent d’exercer quotidiennement les rois et autres intellectuels traditionnels au profit et à la satisfaction des populations.
      Mais Boni Yayi se promène, organise des forums pour duper et pour ne prendre aucune mesure concrète, promet des aumônes et en distribue à certains dans la désapprobation des probes. Il demeure un garant et continuateur de la politique coloniale française de domination de nos cultures et de nos langues.

             

      En guise de conclusion : Neuvième mensonge : "Le changement"

    Il est décliné par Issa Badarou comme incluant les projets de la démocratie révolutionnaire à travers une prétendue description de leur programme de gouvernement au cours de la campagne électorale pour l’accession au pouvoir du nouveau Président d’avril 2006, aujourd’hui devenu tyran pour les travailleurs et les peuples. A l’époque, Badarou était incapable de comprendre cette démonstration à lui faite. Aujourd’hui, elle est évidente à travers les présents papiers et davantage à travers la pratique concrète du peuple béninois, de sa jeunesse et de ses enfants en âge de raison. Comme quoi, les leçons de logique sont aisées à administrer même aux plus petits. L’équipe de Yayi Boni n’a en cette matière aucune leçon à donner aux hommes de chez nous. Avis aux amateurs ultérieurs de nouveaux et vieux programmes que les peuples souhaitaient déjà de toutes leurs forces, ou que peut-être ils accomplissaient même sans l’avis des amateurs en ‘bonne gouvernance’.
    Les peuples sauront certainement imposer bientôt les règles de leur changement.

Cotonou, le 02 avril 2009
Le Parti Communiste du Bénin

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