Insécurité à Cotonou

Un homme abattu, un sac rempli d’argent emporté

Une fois encore les malfrats ont dicté leur loi. Hier, entre 19 h et 20 h, ils ont abattu dans la rue passant derrière le stade de l’amitié, un motocycliste à qui ils ont arraché son sac contenant apparemment beaucoup d’argent.
Selon un témoin du nom de Soulé rencontré sur les lieux, l’opération a duré moins de trois minutes. En effet, raconte-t-il, la victime était sur une moto homme communément appelée Sanili et poursuivi par quatre individus qui se sont remorqués deux à deux  sur des motos identiques à la sienne. Alors qu’elle était à une centaine de mètres du croisement qui mène vers Zogbo en quittant la rue l’une des motos l’a brusquement dépassée et s’est garée devant lui. Surpris, le braqué n’a pu éviter de cogner la moto des malfrats. C’est alors que l’un d’entre eux s’est mis à lui disputer le sac qu’il avait en bandoulière. Ce dernier n’a pas voulu non plus n’a pas voulu lâcher prise. Voyant que leur compère ne réussissait pas à arracher le sac, les autres ont sorti une arme ans le genre Akm. Ils ont commencé à tirer des tirs en l’ait afin d’effrayer le gars et dissuader par la même occasion de potentiels secours. Contre toute attente, la victime ne lâchait toujours pas son sac. Celui qui lui disputait le sac sortit alors un pistolet de la poche de sa culotte treillis et lui tira deux balles dans les jambes. Le résultat escompté ne fut pas au rendez-vous : l’homme tenait toujours bon, assis cette fois-ci par terre. Ils lui assénèrent des coups de crosse sur la tête. Toujours rien. Voyant que leur opération pouvait tourner cours, sans hésitation aucune, l’un des malfrats lui tira deux balles au moins dans le thorax. Atteints au niveau de ses organes vitaux, l’homme abandonna le sac et s’écroula. Vidé de son sang, il rendit l’âme sur place. Bizarrement, pendant les quelques secondes que l’opération a duré, aucune moto ni voiture n’est passée. Les riverains, atterrés, n’ont pu porter assistance à la victime. Comme si de rien n’était, les agresseurs ont repris leurs motos et emprunté l’avenue du Renouveau pour déboucher sur le boulevard de l’Europe, devant le stade. Ainsi, se sont-ils dissipés dans la nature.  Les policiers venus sur les lieux, quelques minutes plus tard, n’ont fait que constater le dégât. A leur suite, les sapeurs-pompiers sont venus emportés le corps de la victime.

A quand l’efficacité de la lutte contre le banditisme ?

Hier, indignation et révolte, ont animé les populations de Kouhounou, Zogbo et environs. Car, elles ne comprennent pas que l’Etat ne puisse pas les protéger. Elles ne comprennent pas qu’à 19 heures  à peine, que des malfrats sèment la mort sans que leur police, chargée de veiller sur elles, ne puissent intervenir avec promptitude. Si on concède que la police ne peut être partout à la fois, il est cependant inquiétant que de tels actes surviennent à quelques encablures de la base de l’une des unités les plus redoutées : la Compagnie républicaine de sécurité (Crs).  En effet, déjà mardi, un braquage est survenu au carrefour Zogbo, qui est situé à 300 mètres de cette base. Hier, c’est à 800 mètres. Il se pose une fois encore, le sempiternel problème de l’efficacité des mesures qui ont été annoncées pour lutter contre le banditisme au Bénin. On se demande en quoi consiste réellement ces mesures et ce qui empêche que des résultats puissent en découler depuis. Il est temps que les responsables en charge de la sécurité prennent le taureau par les cornes et aillent à l’essentiel.

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Il faut désormais des solutions plus pratiques. Renforcer et multiplier par exemple les patrouilles sur les artères de nos villes, serait déjà un bon début. Et il serait irresponsable que les autorités puissent répondre que les moyens manquent ou encore que le gouvernement fait de son mieux. La sécurité n’est pas une affaire d’enfants de chœur ou d’évangéliste comme on le constate depuis quelques temps dans notre pays. On ne saurait combattre le gangstérisme par les meetings dans les églises et temples. Le bandit n’a pas de loi et n’a aucun égard pour Dieu. Alors, il faut que les autorités cessent de jouer avec la vie des populations qui, malgré la misère qui leur est faite, aspirent à vivre en sécurité.

Benoît Mètonou

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