Désignation des membres de la Commission permanente de supervision (Cps) de la Lépi

Le coup d’Etat de Yayi contre la société civile hier

La commune de Dassa-Zoumè a été la terre choisie par le gouvernement du président Boni Yayi pour crucifier la société civile par un hold up électoral jamais vu dans ce pays. Le vrai représentant des organisations non gouvernementales, Olden Alladatin, taxé d’opposant, a été purement et simplement évincé par la mafia présidentielle dans la désignation des membres des membres de la Commission permanente de supervision  (Cps) chargée de la réalisation de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi).
La démocratie béninoise est à terre. C’est la leçon que l’on peut facilement tirer du coup d’Etat orchestré ce jeudi par le gouvernement du président Boni Yayi contre la société civile béninoise. Dans ses habitudes de mettre tout sous sa botte, des manœuvres politiciennes montées de toutes pièces sont mises en œuvre pour écarter le vrai représentant de la société civile, Olden Alladatin, choisi dans la transparence par les organisations non gouvernementales, le 04 juin dernier. Comme l’élu n’est pas manipulable, le pouvoir en place a commencé par mener des démarches peu orthodoxes pour en finir avec lui. Très tôt, dans les coulisses, on indique qu’il est opposant au régime du président Boni Yayi. Qu’est-ce qu’il faut faire pour mettre en oeuvre la magouille gouvernementale ? Des pressions fusaient de toutes parts sur les membres de Fors-Lépi pour remplacer Olden Alladatin. Coups de fil, menaces de mort et autres méthodes d’intimidations sont mis en branle pour les faire fléchir. C’était peine perdue pour les partisans du régime en place. N’ayant pas réussi sa sale besogne, le gouvernement a commencé par manipuler à coups d’argent certains pseudo-membres de la société civile à travers ce qu’il appelle « cadre de concertation » au niveau des départements du pays, en toute violation de la loi, car la Cour constitutionnelle a déjà interdit l’ingérence du gouvernement dans les affaires de la société civile. Selon les informations, ils ont été convoyés à Dassa avec les moyens de l’Etat. Pour preuve sur les lieux, il y avait plus de 15 véhicules administratifs du ministère chargé de Relations avec les institutions. La pression était terrible sur les participants à la réunion.
C’est dans cette ambiance que les travaux proprement dits ont démarré. Dans un premier temps, l’assistance a fait preuve d’honnêteté. L’élection d’Olden Alladatin a été approuvée par les participants. C’était la panique dans le rang des représentants du pouvoir en place venus massivement mettre la pression sur tout le monde. Rapidement, tout a été stoppé. Il fallait venir voir comment les coups de fil pleuvaient. L’Assemblée nationale, le gouvernement et tout le système-Yayi étaient alertés. Cesdits représentants de la société civile étaient sur la braise. Pour sauver leur tête, ils ont trouvé un prétexte pour se conformer à la volonté du prince. A la reprise des travaux, on annonce qu’il est anormal de voter pour Olden Alladatin, absent, alors qu’il n’est même pas invité à cette séance de travail. Au finish, c’est un certain René Tchibénou, proche du régime en place, qui a été choisi pour représenter les organisations apolitiques à la commission permanente de supervision de la Lépi.

Raison des manœuvres

La commission chargée de réaliser la Lépi est composée de 15 membres à raison de 02 pour le gouvernement, 09 pour l’Assemblée nationale, 01 pour le Sap/Cena (Léa Hounpkè), 01 pour la société civile, 01 magistrat et 01 pour l’ordre des avocats. Actuellement, le pouvoir ne peut que compter sur 07 membres, c’est-à-dire les 02 du gouvernement, le 01 du Sap/Cena et 04 des 09 du Parlement. Il faut un autre pour avoir la majorité.

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C’est pourquoi, la pression est mise sur la société civile. Ainsi, à l’allure où vont les choses, la Lépi est partie pour être un instrument de fraude à grande échelle en faveur du gouvernement. La transparence que le peuple veut ,est en train d’être mise en cause. Toutefois, la société civile n’entend pas déposer les armes. Elle saisira les institutions de la République pour faire échouer cette manœuvre du gouvernement.

Jules Yaovi Maoussi

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