Le bon choix pour 2011

R. AhoyoMon collègue et néanmoins ami, le Professeur Denis AMOUSSOU-YEYE, vient de signer dans ‘’ La Nouvelle Tribune ‘’, coup sur coup dans ce mois de Juin, deux chroniques qui ont retenu mon attention :

–    La première remonte au 09 juin, dans le n°1680 de ce journal, et parle du " Tropisme vers les présidentiables du  « Nord » "

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–    Puis le 19 juin, dans le n°1686, il a fait publier son choix pour l’élection présidentielle de 2011

Je reviendrai prochainement sur son premier thème qui, en fait, traite du régionalisme dans la gestion de notre pays. Ici et maintenant, c’est son choix pour 2011 qui m’intéresse, voire me préoccupe.

Je commencerai par dire ce sur quoi je suis d’accord avec lui, à deux cent pour cent (200%).
D’entrée de jeu, il énonce deux vérités "bibliques" :

–    L’opposition, pour réussir en 2011, doit s’unir derrière un seul candidat. C’est l’évidence même.
–    Mais on constate que cette opposition tarde à faire le choix de ce candidat unique. Le Journaliste Euloge GANDAHO ne dit pas autre chose lorsque, dans ‘’Le Matin’’ n°4035 du Vendredi 19 juin 2009 il parle, à la page 2 et s’agissant de l’opposition, de "l’option difficile d’une candidature unique". Le choix tarde a être fait parce qu’il est difficile !

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Et mon cher collègue de revenir, dans sa conclusion, pour marteler :
–    Primo : "Le temps presse Messieurs. Pendant que vous hésitez, incapables de prendre une décision pertinente, le régime en place renforce de jour en jour son emprise sur le terrain. "
–    Secundo : "En tout cas, si vous l’affrontez en rangs dispersés en 2011, vous recevrez une déculottée politique dont vous vous souviendrez longtemps."

Voilà les deux points, il est vrai essentiels, sur lesquels j’approuve totalement mon collègue. Pour le reste, à savoir l’essentiel de son texte, je suis en désaccord profond avec lui. Et voici mes raisons :

1-    Ses conditions

 Je commencerai par les cinq conditions que lui-même a énoncées, pour être un bon candidat en 2011. Ces conditions sont censées tracer le portrait du candidat idéal. Le seul problème, c’est qu’elles puent le subjectivisme a plein nez ! En effet, à bien les examiner, sauf la cinquième, elles ont été concoctées pour aboutir au choix énoncé, celui de Mr Lehady SOGLO. Ce procédé, qui consiste à s’abriter derrière un portrait-robot, qui ressemble trait pour trait au candidat préalablement choisi, n’a rien de scientifique. Il s’apparente plutôt à la prestidigitation et ne peut tromper que les gogos !
    Bien entendu, je n’ai rien contre la personne de Mr Lehady SOGLO ; et il sait lui-même que je lui ai déconseillé, récemment, de se porter candidat en 2011 !
    Mais revenons rapidement sur ces conditions, pour les examiner une à une :

a)    La première stipule que le candidat doit être suffisamment jeune pour se présenter, non seulement en 2011, mais aussi en 2016 et……2021 :

–    Elle élimine Maître Adrien HOUNGBEDJI qui ne peut se présenter qu’en 2011.
–    Mais se plaçant dans la perspective de l’échec du candidat de l’Alliance des G et F en 2011, elle postule surtout que cette Alliance se maintiendra intacte derrière le même candidat pour le présenter à nouveau en 2016, et au besoin en 2021 ! Ce n’est plus de l’analyse politique ; ce n’est pas non plus de la prospective politique ; mais c’est certainement de la politique-fiction ! 

b)    La suivante exclut d’office un candidat du "Vieux sérail politique", surtout s’il a été candidat à toutes les élections présidentielles du Renouveau Démocratique. Ici aussi, c’est Maître Adrien HOUNGBEDJI qui est doigté pour être éliminé ! Nous sommes donc en plein arbitraire ! Mais seulement mon cher collègue oublie ce qu’on pourrait appeler "le revers de cette médaille" : Les échecs répétés constituent une dure école qui a mûri et assagi Maître Adrien HOUNGBEDJI : Désormais, il est bon pour le "Job" !!!

c)    La troisième condition veut que le candidat soit dans une fonction exécutive, mais surtout pas législative car, comme chacun sait et que l’auteur le précise "le député…………..se contente de parler et de voter des lois."
Là aussi Maître Adrien HOUNGBEDJI est disqualifié (il a surtout été et demeure député) ; et Mr Lehady SOGLO doigté, puisqu’il dirige la Mairie de Cotonou (fonction éminemment exécutive !) avec son père.

Mais mon collègue oublie deux petites choses :
–    Maître Adrien HOUNGBEDJI a été Premier Ministre pendant au moins deux ans ! Mais bien entendu, que pèse un poste de Premier Ministre « Kpayo » » à côté de la gestion de la plus grande Municipalité de notre pays !
–    Mr Lehady dirige la Mairie sous l’autorité de son père qui est le Maire. Mais qui, du père ou du fils, gère vraiment les ressources humaines et financières de la Ville de Cotonou ? A qui attribuer le mérite principal ?

d)    La quatrième condition est d’emblée contre Maître Adrien HOUNGBEDJI : Il est Handicapé par son rejet par une grande majorité des électeurs en 2006 !
Si on tient à comparer le Président Boni YAYI et Maître Adrien HOUNGBEDJI, il faut s’en tenir, rigoureusement, à leur poids respectif tel que révélé par le premier tour, à savoir 35% et 25%.

e)    Enfin la cinquième et dernière condition, qui est la seule condition objective énoncée par mon collègue, place incontestablement Maître Adrien HOUNGBEDJI en tête par rapport à Mr Lehady SOGLO. Non seulement Maître Adrien HOUNGBEDJI est dans le carré d’as des présidentiables de 2006, mais il s’est imposé comme le second sans troisième ! Et cela, bien qu’il ait affronté cette élection dans un isolement relatif. 

2-    Le meilleur candidat pour 2011

Il n’est pas nécessaire d’être socio-anthropologue, ni professeur à New-York Univesity pour détecter, identifier, le meilleur candidat pour 2011. Car comme mon collègue l’écrit dans sa chronique en question, en cas de primaires (dans le camp de l’opposition !), ou de sondage d’opinion : ‘’ce sera évidement Maître HOUNGBEDJI qui viendrait en tête. ‘’ En effet en politique, vous avez raison : ‘’il n’y a ni miracle, ni génération spontanée.’’
  Logiquement donc l’analyse politique la plus élémentaire et le bon sens conduisent au choix de Maître Adrien HOUNGBEDJI comme le meilleur candidat.
Car nous devons poser la même question que Mr Albert TEVOEDJRE en 1996, et avoir la même démarche que lui. A la question de savoir quel candidat peut battre le Président SOGLO en 1996, ce Maître en Politique, a fini par répondre, après moult hésitations : KEREKOU !Il a hésité pour énoncer le résultat de sa réflexion pour une raison bien simple : Après 17ans d’un régime dictatorial, et après avoir été remercié par la Conférence des Forces Vives de la Nation, KEREKOU est-il un candidat présentable ? Mais quand il a fini par faire ce choix, il s’est écrié, abasourdi par le résultat de sa propre réflexion : EUREKA !!!
Ceux qui ont fait leurs humanités savent qu’en grec, cela veut dire : J’ai trouvé !!! Et qu’est-ce qu’il a trouvé le Renard de DJREGBE ? Il a découvert que :

–    Primo : Le candidat KEREKOU peut bloquer l’électorat du ‘’Nord’’ et qu’il est le seul à pouvoir le faire grâce à ses réseaux ; et qu’il peut compter, par ailleurs, sur des soutiens multiples et multiformes au ‘’Sud’’ pour avoir tenu le pays pendant 17 ans !
–    Secundo : Le Président SOGLO n’a pas su gérer l’ancienne classe politique et a fini par s’antagoniser des leaders comme AHOMADEGBE, HOUNGBEDJI, AMOUSSOU, sans oublier TEVOEDJRE lui-même, et pour ne citer que ceux-là ! Et c’est pour cela que le Président SOGLO, malgré un bilan en béton, c’est-à-dire en or, a été écarté en 1996 !

Le Président Boni YAYI arrive dix ans après et met fidèlement ses ‘’sabots’’ dans les empreintes laissées par SOGLO, en décidant de ‘’briser’’ les anciens ; et en oubliant que c’est au bout de l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle ! Il serait étonnant qu’il échappe au sort de SOGLO ; mais en politique tout peut arriver, car les raisons du jeu politique ne sont pas les mêmes que les canons de la logique ! Comme chacun sait, la politique n’est pas une science exacte !

    Bref, il n’est pas nécessaire d’être un devin pour savoir que le meilleur candidat pour battre le Président Boni YAYI en 2011 ne peut être que Maître Adrien HOUNGBEJI, parce-que dès le départ, il est crédité d’une base, d’un socle électoral solide : Vingt pour cent (20%) au moins de l’électorat de notre pays, pour ne pas dire plus !
Mais à une seule et unique condition : Qu’il soit le candidat unique d’une large, d’une très large Alliance ou Coalition de Partis, de Mouvements, d’Association, voire même de personnalités !

3-    L’oiseau rare

Mais pour faire ce choix nous devons débarrasser définitivement notre esprit de la recherche effrénée, et jusqu’ici vaine, de l’oiseau rare ; recherche qui nous a égaré pendant des décennies !
Nous avons commencé à chercher cet oiseau à l’extérieur, disons notre diaspora. C’est ainsi que des hommes de bonne volonté ont pensé à feu Maître Léon BOISSIER-PALUN, parce qu’ils étaient fatigués d’attendre que nos trois leaders historiques (APITHY, AHOMADEGBE, MAGA), accordent leurs violons. Mais cette candidature a fait pschitt, comme dirait le Président CHIRAC.
Puis le portrait du Fonctionnaire International, de préférence Banquier, a commencé à nous séduire depuis la Conférence Nationale. C’est ainsi que nous avons choisi SOGLO qui n’a pas pu faire plus d’un mandat, parce que comme il me l’a confessé un jour, il est un développeur et non un politique.
Puis notre choix vient de porter Boni YAYI, banquier aussi, et ancien Président de la B.O.A.D qui est une Institution Financière Régionale, voire Internationale. Il n’a fait sa classe politique nulle part, et nous le voyons à l’œuvre depuis trois (03) ans :

–    Improvisation permanente sur la base d’une absence de programme avérée.

–    ‘’Délinquance budgétaire’’ comme dirait son nouvel ami GBADAMASSI, sur la base de la cassure de l’unicité de la Caisse de l’Etat (Trésor Public)

–    Gestion scandaleuse des ressources financières de l’Etat : Vingt (20) milliards d’O.P en 2008 en violation flagrante d’une résolution expresse de la Conférence Nationale. Cf. Mr Laurent MÊTOGNON, SG/SYNTRACEF, dans le n° 1655 de ‘’la Nouvelle Tribune’’ du lundi 04 Mai 2009, pages 10 et 12.

–    Gestion calamiteuse des ressources humaines de notre pays, traduite par une instabilité ministérielle quasi-chronique : La plupart des ministères ont changé de titulaires au moins quatre (04) fois ! Quant au ministère stratégique des finances, si on prend en compte le dernier cafouillage (Trois ministres en 3jours !) nous serons bientôt au dixième (10ème) ministre !

–     Verrouillages des médias publics et privés

–    Tentatives de ‘’verrouillage’’ aussi des salles de réunion

–     Volonté acharnée de contrôler les Institutions de Contre-Pouvoir, c’est-à-dire, de les vider de leur substance

–    Enfin, last but not the least, le ‘’sport favori’’, c’est-à-dire la violation permanente de notre Loi Fondamentale.

Malheureusement, nos banquiers internationaux ont tous échoués en politique ! Voici un inventaire rapide en Afrique Subsaharienne :
–    Allassane OUATARA (BCEAO/FMI) a échoué en Côte d’Ivoire ; et comme ‘’ les gens n’aiment pas les gens’’ les méchantes langues ajoutent qu’il a provoqué la guerre civile !
–    Casimir Oyé MBA, ancien Président de la B.E.A.C, n’a pas fait long feu à la tête du Gouvernement gabonais
–    André MILIONGO (feu), ancien collègue de N. SOGLO à la Banque Mondiale, n’a pas réussi non plus à Brazzaville !

Et je ne compte pas ceux que j’ai oubliés ; mais j’arrête là les frais !
Voilà que, malgré ce "palmarès" éloquent, on nous sort du chapeau un autre banquier en la personne de Mr Abdoulaye Bio TCHANE. Mais entendons nous bien ; lui, il a deux choses en sa faveur :
–    D’abord, tout le monde s’accorde pour dire qu’il est un bon professionnel : Parcours sans fautes à la BCEAO (Agence Nationale à Cotonou, puis Siège à Dakar) ; Département Afrique du FMI
–    Ensuite, il a fait sa classe politique comme ministre du Président KEREKOU au poste stratégique de l’Economie et des Finances. 

Mieux, il répond parfaitement au portrait-robot du bon candidat, façon Renouveau Démocratique, selon notre compatriote Binason AVEKES, dans sa chronique parue dans le n°1611 de ‘’la Nouvelle Tribune’’ du 25 Février 2009 et intitulée : Le Banquier et la politique (cliquez pour lire) , je cite :

    *Etre économiste
    *Ancien ou Actuel Fonctionnaire International
    *Etre Directeur d’une Banque Ouest-Africaine, dont le siège est, de préférence, à quelques encablures de Cotonou
    *Etre originaire du Nord
    *Enfin, être adoubé par une subtile coterie de soi-disant faiseurs de rois dont le savoir faire remonte, comme leur âge, à Mathusalem : Venimeuse coterie dont les membres, sous d’autres cieux plus démocratiques auraient mérité leur droit à la retraite.’’
Fin de citation.

Je prie le Directeur de publication de la "Nouvelle Tribune" de vouloir bien publier à nouveau cette chronique, pour une très large information du public.

Donc la candidature de Mr Abdoulaye Bio TCHANE, que j’ai en grande estime, me gêne pour les raisons suivantes :
–    Primo : Comme a dit l’autre, ce n’est pas parce qu’on a dirigé une banque, même avec  succès, qu’on peut diriger un pays et réussir ! La Banque n’est pas l’antichambre idéale de la politique. Et l’expérience des Banquiers Premiers Ministres ne semble pas concluante !
–    Secundo : Est-ce qu’un fonctionnaire, nommé à la tête d’une Institution Régionale, peut s’arroger le droit d’être candidat pour diriger son pays d’origine, comme l’a fait le Président actuel ? A cette question, je réponds non sans hésitation pour deux raisons :

. La première c’est que, s’il s’occupe de politique au lieu de la mission à lui confiée, quelque part, il commet une sorte de détournement de fonction. Toutes nos Organisations Régionales et/ou Internationales devraient interdire cela dans leurs textes de base. Et si ce n’est pas encore le cas, il faudrait prendre les dispositions pour que cela soit fait.
. La seconde, c’est que pour être candidat à la haute fonction de Président de la République (la plus haute fonction dans notre pays !) la loi doit imposer d’y résider de façon continue, pendant une durée minimum d’un an ! Mieux, cela doit figurer dans notre Constitution ; donc il faut prévoir cette disposition dans la révision qui s’annonce. Parce-que, je ne vois pas pourquoi on n’exigerait pas d’un candidat à la Présidence, ce que la loi exige déjà d’un simple candidat à la députation !
Cependant je concède qu’on ne change pas les règles du jeu au cours du jeu ! Et je me souviens très bien du tollé soulevé par les députés de la quatrième législature quand, timidement, ils ont tenté d’introduire dans la loi électorale, la durée de six (06) mois de résidence en 2006. La Société Civile a crié en chœur à l’exclusion contre le candidat Boni YAYI !!

– Tertio : Mr Abdoulaye Bio TCHANE est du Nord ! Evidemment, c’est loin d’être un péché.
Au contraire, cela a constitué un atout majeur pour les candidats KEREKOU et YAYI. Mais comme l’écrit mon collègue Denis AMOUSSOU-YEYE, dans sa première chronique citée supra (Le Tropisme vers… !), et c’est sa conclusion : « Si c’est toujours le ‘’Nord’’ , il y a là une source d’anomie qui, à la longue risque de produire son effet boomerang inévitable : Le régionalisme contre les hommes du ‘’Nord’’ qui seront perçus, à tord ou à raison, comme accaparant toujours le pouvoir au dépens de leurs concitoyens du ‘’Sud’’ ».

Notre ami A. Bio TCHANE, qui ne manque pas d’étoffe, peut certainement se présenter en 2011, comme tout semble l’indiquer qu’il le fera ; et ce n’est pas nécessairement en son temps que l’effet boomerang annoncé se produira. Il doit même se présenter pour donner une leçon au Président actuel qui, en se portant candidat, a créé un précédent (voire une jurisprudence !) et lui a balisé la voie. Surtout à cause de ses démarches frénétiques et incohérentes auprès de ses collègues Présidents, ses voisins de l’UEMOA, pour essayer désespérément d’empêcher Mr A. Bio TCHANE de faire le même parcours que lui. Cette candidature aura, par ailleurs l’avantage pour lui de constituer un premier tour de piste pour se faire encore mieux connaître. Mais le meilleur schéma dont je rêve pour lui, c’est qu’il accède à la magistrature suprême de notre pays en 2016, après une transition de cinq par un compatriote du Sud. Et ce compatriote, sans aucun doute, ne peut être que Maître Adrien HOUNGBEDJI

4-    Les avantages de la candidature de Maître Adrien HOUNGBEDJI

J’en ai dénombré au moins quatre (04) :

a)    Le premier, plus qu’un avantage, est la raison, la cause fondamentale qui fonde et légitime sa candidature pour 2011 : Il bénéficie d’un socle électoral qui correspond à au moins 20% de l’électorat de notre pays. Cela, on n’a pas besoin d’une élection primaire (au sein de l’opposition actuelle !) ni d’un sondage d’opinion pour le savoir.

b)    Le second avantage c’est que, en Politique, il a plus de métier que tous ses concurrents potentiels. Ce que les gens ignorent ou négligent, c’est que la politique est un métier ; et comme tous les métiers du monde, il s’apprend.  Pas dans une Ecole ou une Université ; mais dans la dure école de la lutte politique. C’est le grand journaliste et éditorialiste, Béchir Ben YAHMED, Président du Groupe de Presse Jeune-Afrique/ la Revue du Monde, qui a énoncé cette vérité il y a quelques années, dans un de ses éditoriaux dont il nous gratifie chaque semaine, quand il n’est pas en vacances. Et il a précisé le parcours idéal du parfait politicien comme suit :

–    Conseiller municipal
–    Maire d’une commune
–    Membre d’un Cabinet Ministériel
–    Ministre d’un gouvernement, et pour couronner le tout,
–    Président de la République.

Maître Adrien HOUNGBEDJI n’a pas franchi toutes les étapes de ce parcours de combattant . Mais dans notre pays, il a commencé sa carrière comme magistrat ; puis, il est devenu un avocat flamboyant. Après son retour d’un long exil, il a dirigé deux fois notre Assemblée Nationale, au cours des première (1ere)  et troisième (3ème) législatures. Ensuite, il a été premier Ministre du Président KEREKOU, revenu aux affaires en 1996, pendant deux ans (1996-1998). Et cerise sur le gâteau il a fait la prison politique, suivie d’un exil de plus de 15 ans ! Faut-il ajouter que cet exil lui a donné l’opportunité d’exercer à la tête d’un grand Cabinet d’Affaires !!!

Il est vrai qu’il a échoué régulièrement depuis 1991 ; d’où l’image de ‘’looser’’ qu’on tente de lui coller. Faux argument en réalité lorsqu’on sait que le Président Français MITTERAND a fini par être élu en France en 1981, après moult échecs ; et qu’il a conclu sa carrière politique par un double septennat somptueux, battant ainsi le record de la durée à la tête de l’Etat français ! (sauf erreur toujours possible de ma part !). Le Président Jacques CHIRAC a suivi pratiquement le même parcours : Des échecs répétés (2 ou 3) suivis par une longue présidence de 12 ans ! En Afrique le Président WADE semble suivre le même cheminement au Sénégal.

c)    Un candidat de l’Ouémé-Plateau 
Si Maître HOUNGBEDJI est élu en 2011, il sera le second fils de l’Ouémé-Plateau à diriger notre pays, après Sourou MIGAN APITHY qui l’a présidé de Janvier 1964 au 27 Novembre 1965, c’est-à-dire pendant moins de deux (02) ans !!!

L’avantage de cette candidature, voire de la Présidence de Maître HOUNGBEDJI, c’est qu’elle va réintégrer, pour ainsi dire, nos compatriotes de l’Ouémé-Plateau dans la conscience Nationale. Après le long séjour du Nord (MAGA=3ans ; KEREKOU=28ans ; et YAYI=5ans, soit au total 36 ans !) et le passage rapide du feu  AHOMADEGBE et des deux SOGLO, qui totalisent en gros 8 ans !), le pouvoir ira dans l’Ouémé-Plateau pour convaincre ses habitants qu’ils ne sont pas exclus de l’exercice du pouvoir ; mieux, qu’ils sont toujours membres à part entière de l’entité nationale ! Ce n’est pas rien, en termes de sociologie politique, de psychologie des masses !

Et c’est le lieu de regretter, avant d’aller plus loin, que le Président Bruno AMOUSSOU, candidat du MONO-COUFFO, n’ait pas eu l’opportunité de diriger notre pays à cause de la limitation d’âge, inscrite dans notre Constitution. 

Non seulement, parce qu’il en a l’étoffe, mais aussi et surtout parce qu’il est le meilleur de tous nos politiciens, en termes de connaissance de notre pays. Et surtout, de son économie ; malgré tous les reproches qu’on lui fait d’habitude.

L’idéal, pour conclure ce chapitre, serait que, en vertu d’une loi non écrite, la Présidence de notre pays tourne entre nos différentes régions pour consolider notre unité nationale, et renforcer notre démocratie. Mais je ne suis pas pour une rotation institutionnalisée.

d)    Enfin, une transition idéale.

L’élection de Maître HOUNGBEDJI aurait l’immense avantage de décrisper l’atmosphère dans notre pays, en termes de relations Nord-Sud, après le passage cumulé de KEREKOU suivi de YAYI. Mais croyez-moi, l’effet et l’écho seront beaucoup plus larges et plus profond que ce que nous avons ressenti et vécu en Mars 2006, quand Maître Adrien HOUNGBEDJI, dans un magnifique élan citoyen, a accepté spontanément et sportivement sa défaite après le premier tour, face au candidat Boni YAYI !!!
Par ailleurs, en 2011, il aura 69 ans ! Il ne pourra donc faire qu’un seul mandat de 5ans. Du coup, il s’y consacrera entièrement et totalement, avec le souci légitime de laisser ses traces positives dans l’histoire de notre pays. C’est dire qu’il n’utilisera pas son mandat en campagne électorale permanente, comme le fait actuellement le Président Boni YAYI.
Son mandat constituera donc une transition idéale pour ouvrir la voie et passer le témoin aux politiciens de la génération suivante ; dans un jeu très ouvert en 2016 !!!

En cherchant bien, je trouverai d’autres avantages à la candidature de Maître Adrien HOUNGBEDJI ;  mais je m’arrête là pour ne pas être trop long. Oh ! J’entends bien les critiques acerbes fulminées contre les ‘’anciens politiciens’’ ; et je n’ai pas la naïveté de prendre Maître Adrien HOUNGBEDJI pour un ange ! Loin, très loin s’en faut ! Mais permettez-moi de revenir prochainement sur ce chapitre.
Que conclure ? Il faut conclure par la seule question qui vaille la peine d’être posée : Qui peut battre Boni YAYI en 2011 ? La réponse ne peut faire l’objet d’aucun doute : C’est Maître Adrien HOUNGBEDJI, à condition qu’il s’entoure d’une coalition, d’une alliance, la plus large possible ; et que cette alliance se mette en place et au travail le plus rapidement possible. Tout le reste n’est et ne peut être que du bavardage.

Mr Jean-Roger AHOYO
Ancien Député
Ancien Ministre

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