La société civile condamne l’interdiction des marches

L’actualité sociopolitique nous interpelle. Ressaisissons – nous !
Evitons de conduire le peuple à la dérive !
Gouvernons dans le respect de nos textes fondamentaux !
Depuis l’historique conférence des forces vives de la nation, le peuple béninois a opté pour le respect de l’ensemble des droits et principes consignés dans la Constitution du 11 décembre 1990.
L’article 25 de la constitution reconnaît clairement et garantit la liberté de manifestation pour laquelle notre droit positif établit qu’une simple information des autorités compétentes suffit pour son expression.
Et depuis 1990, les différents gouvernements ont fait l’effort de faciliter la jouissance de ce droit, évitant ainsi de nous conduire dans les dérives des Etats policiers et totalitaires.
Malheureusement, depuis quelques semaines, nous assistons à un muselage de groupements organisés qui se voient refuser leur droit légitime de manifester quand leurs actions n’est pas destinées à faire l’éloge du gouvernement en place. Ce muselage dangeureux et délibéré s’est manifesté ces derniers jours où deux marches de protestations ont été interdites.
En effet, le samedi 18 juillet 2009, une marche pacifique des femmes du parti Nouvel élan pour la patrie (Nep-Mixalodo), a été interdite par le préfet alors que la mairie a autorisé ladite marche et le commissariat central de Cotonou en était informé. De même, le mardi 21 juillet 2009, des militants de 5 centrales syndicales (CSTB, CSA-Bénin, CGTB, COSI, UNSTB) ont été empêchés de manifester  sur arrêté préfectoral n°2/151/DEP-ATL-LITT/SG/STCCD/D.
Ces interdictions de manifestations qui ont été suivies d’une forte militarisation des itinéraires prévus par les organisateurs de ces marches démontrent la déviance sécuritaire dans laquelle le gouvernement embarque le peuple.
Les organisations et personnalités de la Société civile sous signées regrettent et condamnent fermement ces actes d’un autre temps qui constituent une menace et un recul pour la démocratie et la paix sociale au Bénin.
En prévention de l’effet provocateur que pourraient prendre ces différentes  interdictions, les organisations et personnalités de la Société civile sous signées appellent :
– Les autorités compétentes au respect scrupuleux de l’ensemble des règles et principes qui régissent notre pays ;
– Les partis politiques, les organisations syndicales et les associations à poursuivre leurs activités statutaires dans le calme et la persévérance dans le respect de la légalité des formes ;
– Toute la population à la sérénité et à la vigilance nécessaires au maintien de la cohésion sociale.
Les organisations et personnalités de la Société civile sous signées rappellent à tous les acteurs sociaux et politiques que les vrais défis du Bénin ne se résument pas à la lutte pour le pouvoir. Nos populations sont déjà suffisamment affectées  par la pauvreté pour subir les affres d’une crise qui en ajouterait à leurs misères.
 Les organisations et personnalités de la Société civile sous signées exhortent à cet effet  tous les acteurs à œuvrer quotidiennement à l’enracinement de la démocratie et à la préservation de la paix, gage de tout développement.
Cotonou le 21 juillet 2009

Ont signé :
WANEP BENIN
DHPD
NOUVELLE ETHIQUE
SOCIAL WATCH
ALCRER
Maître Charles BADOU
ROSCS
CEA Ong
Centre Afrika Obota

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