Militants syndicaux et citoyens désapprouvent l’interdiction de la marche des centrales syndicales

Mr Ayébola Maxim, militant Unstb

« La démocratie béninoise a pris un coup au point où l’on se pose désormais  la question de savoir, où l’on va avec  le régime actuel. On ne peut pas admettre après bientôt 20 ans de démocratie  qu’un pouvoir interdise une marche pacifique,  et pire encore,  déploie un impressionnant contingent de forces de l’ordre armées  jusqu’aux dents dans les alentours  de la maison des travailleurs. Je suis au regret de constater que le Président que nous avons élu à 75 % en 2006, au lieu de s’atteler au développement, comme lui-même a promis au peuple béninois,  a très vite basculé  vers la politique politicienne et la confiscation des libertés publiques.

Mr Ahitchémè Bonaventure, Sg Synaprozeb

« En tant que syndicaliste, je n’apprécie pas du tout  cette interdiction. C’est une mesure qu’on déplorait au temps du régime défunt. Je me demande même si, c’est  le Chef  de l’Etat lui-même qui est à la base d’une telle décision. Si c’est le cas, cela est assez grave. Il doit savoir faire la part des choses, car  nous sommes  à la veille des élections. Le dossier Cen-Sad est si ahurissant qu’on ne peut pas demander aux gens de se taire. Je souhaite que tous ceux qui sont impliqués soient sanctionnés comme cela se doit. Les limogeages ne suffisent pas. Il faut que ceux qui ont  détourné les deniers publics les remboursent dans leur intégralité.

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 Maxim Hounkpè, militant Csa

« Pour moi, ce qui s’est passé aujourd’hui, dépasse l’entendement humain. Car nulle part au monde, l’on ne peut militariser la maison des travailleurs. Je pense que le gouvernement du changement a  dépassé les limites. En interdisant  aux travailleurs de marcher contre le dossier Cen-Sad, il  donne l’impression qu’il cache des choses. Mais il ne fait qu’accumuler des nuages qui annoncent une grande tornade. Le pouvoir Yayi n’a qu’à se ressaisir et laisser les travailleurs s’exprimer librement, si non, il sera le seul  à ramasser les pots cassés.

 Jordel Emile Santos, enseignant

«A proprement parler, Yayi vient de faire un coup d’Etat au peuple travailleur. Les syndicats doivent se  mettre désormais en ordre de bataille. On ne doit plus accepter ce qui s’est passé sous d’autres régimes. En refusant d’écouter les travailleurs, le pouvoir Yayi nous donne la preuve que   la marche de protestation était trop juste. C’est cela la vérité. Le Synec-p dont je suis l’un des responsables de sous-section, a jusque –là soutenu  le président Yayi, mais depuis ce mardi, nous lui tournons entièrement dos, et j’invite  les miens à ne pas hésiter à le faire, car trop c’est trop.

 Mme da Matha   Epiphanie, sage femme anesthésiste  et militante Cstb

« Je suis consternée, parce que  mon père de famille  m’a reniée aujourd’hui. En tant  que premier responsable de ce pays, et père de la Nation, Yayi vient de démissionner de son rôle.  Cela voudrait dire tout simplement que nous  sommes  désormais des orphelins. Imaginez ce qui serait arrivé ce jour, si les marcheurs avaient persisté, car en face d’eux, il y avait des militaires lourdement  armés. Non, c’est vraiment dommage pour ce pays, mais que le Président Boni Yayi sache qu’il est obligé de nous écouter et de chercher des solutions aux problèmes posés. Il n’a pas le choix, d’ailleurs.

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