Nicaise Fagnon réagit et clame sa bonne foi
Suite à l’article intitulé « Scandale financier autour du programme de désenclavement de certaines localités : Nicaise Fagnon éclaboussé » paru hier dans les colonnes de votre Journal, les responsable du ministère des travaux publics ont entrepris d’apporter leur part de vérité pour montrer leur bonne foi dans ce dossier.
Pour les responsables du ministère des travaux publics rencontrés, le programme de désenclavement renforcé de certaines localités du Bénin existe bel et bien. Son objectif selon notre interlocuteur, est de permettre à certaines localités difficiles d’accès de se voir désenclavées par la construction de pistes rurales. Cela étant et vu l’imminence de la saison pluvieuse, le ministre Nicaise Fagnon a proposé que ce programme soit exécuté en procédure d’urgence et suivant les prix homologués. C’est ainsi que les directions départementales ont été chargées de la mise en œuvre dudit programme et au besoin s’appuyer sur des entreprises intéressées par les prix arrêtés. Et comme c’est par régie que le programme est exécuté, le problème de seuil prévu par le code des marchés publics pour la procédure de gré à gré n’est plus de rigueur. Mais, il convient de rappeler que si le ministère des travaux publics a eu recours à cette méthode inhabituelle qui a fait rétracter certains directeurs départementaux, c’est surtout parce qu’il a été constaté que les procédures d’attribution suivant le code des marchés publics font perdre un temps considérable pour que les travaux soient exécutés pendant que les populations bénéficiaires demeurent dans la souffrance, a expliqué le directeur de cabinet du ministère des travaux publics. Pour preuve, il a exhibé le programme de transport en milieu rural initié depuis 2006. A cause des lenteurs liées à la procédure codifiée, les programmes de 2006 et de 2007, n’ont pas fini d’être exécutés. Pis, le programme de 2008 n’a pas commencé par être exécuté parce que la sélection n’a pas encore eu lieu. Celui de 2009, se trouve dans le même schéma. L’autre facteur qu’il fallait contourner pour vite exécuter ledit projet est le fait qu’au niveau du trésor, les entreprises n’arrivent pas à vite recevoir les acomptes. Ce qui ralentit le démarrage ou l’exécution des travaux. C’est donc mû par le souci de vite mettre à la disposition des populations bénéficiaires du programme de désenclavement renforcé que le ministre a choisi cette option. Mieux, précisent les responsables du ministère des travaux publics, les entreprises retenues pour exécuter le programme de désenclavement renforcé sont celles qui avaient l’habitude de travailler avec les directions départementales et ayant une certaine assise financière pouvant leur permettre de démarrer les travaux avant que l’Etat ne puisse les payer. Aussi, les prix auxquels elles exécutent les travaux sont homologués et permettent à l’Etat d’avoir des infrastructures de qualité à moindre coût, appuiera le directeur des pistes rurales.
En ce qui concerne la fronde observée au niveau de certaines directions départementales, cela s’explique par une certaine crainte de leur part en ce qui concerne le moment où les fonds pourront être débloqués aux entreprises. Car, ne voulant pas prendre d’engagement en l’air. Mais, avec le décaissement des 500 millions par le ministère des finances, les positions ont changé et les travaux sont pour la plupart à leur phase d’exécution.
Le Mtpt clame sa bonne foi
Les responsables du ministère des travaux publics s’étonnent de ce qu’on puisse leur reprocher leur souci de vite trouver des solutions aux problèmes des populations. Pour eux, s’il est vrai que le mode d’opération n’étant pas habituel et que cela a suscité quelques réserves, cela n’a pas cependant empêché le ministre de continuer les consultations sur le dossier. En effet, il y a quelques jours, informent les responsables du ministère, une séance d’évaluation dudit programme a été tenue et les réflexions se poursuivent d’ailleurs sur le dossier. Toutes choses qui démontrent que rien d’anormal ne se fait dans ce dossier, ont précisé nos interlocuteurs.
Benoît Mètonou