Les «boys» ont-ils besoin de nouvelles leçons?
(Une analyse du discours prononcé par Obama à Accra (Ghana), le 11 Juillet 2009 )
Selon Obama lui même, les colons anglais appelaient son père “boy,” un terme que nous utilisons sans nous poser de questions pour désigner ceux qui nous aident à domicile.
Le patron donne des ordres au “boy”, lui fait la morale et lui apprend ce qu’il ne sait pas de lui-même et du monde. A l’occasion, il lui offre un repas spécial, une vieille chemise, un peu d’argent ou quelque faveur pour le récompenser de sa docilité et lui signifier clairement que son sort dépend de sa capacité à se soumettre, à écouter et à exécuter les conseils et ordres qu’il reçoit. Le patron soupçonne le “boy” de tout: vol, mensonges, immoralité, irrationalité, etc. Il l’accule au point où il perd totalement confiance en lui-même, en sa capacité de connaître, de réfléchir et de prendre des initiatives. Le « boy » souffre de complexe d’infériorité chronique, et, tant qu’il opère dans le monde du patron, souffre de déficit moral et culturel. Lorsqu’il ne le manifeste pas en prenant le nom du patron, il l’internalise profondément et se comporte de manière erratique. Ce fut mon sentiment après le discours tant attendu de notre “frère-patron” Obama. Et de me demander si l’homme s’est laissé prendre aussi au piège colonial. C’est peut-être une simple question de hiérarchie sociale, de classe, car beaucoup d’entre nous, qui se sont hissés au sommet de la pyramide sociale, se délectent dans un langage d’autopunition et d’autodénigrement collectifs, et dans une attitude condescendante vis-à-vis de ceux qui habitent la base. L’Afrique va mal, de tout ce que nous savons, mais un aspect souvent négligé de ce mal-être est la manière dont l’Occident nous regarde, nous suggère de plus en plus de nous regarder, et la manière dont nous la regardons. (La manière dont l’Occident nous regarde et nous suggere de plus en plus de nous regarder.)
La mémoire de l’histoire occultée
Observons d’un peu plus près les grandes lignes de ce que dit Obama: “Nous devons partir du principe qu'il revient aux Africains de décider de l'avenir de l'Afrique.” Une vérité de La Palisse que nous savons tous. Lorsque le cuisinier du colon fait la cuisine chez son patron et refuse de faire pareil dans sa propre maison, il a une conscience claire de ce qu’il doit faire pour sa survie, l’équilibre ou le déséquilibre de son foyer, et son prestige social. En réalité, il suffit d’écouter les conversations quotidiennes des uns et des autres dans les marchés, les hôpitaux, sur les lieux de travail et de loisirs et ailleurs pour s’en convaincre. L’Afrique connaît ce langage.
Nkrumah, Cabral, Lumumba, Sankara, Murtala Mohammed ne tenaient-ils pas ce langage ? En 1974, le président Kérékou ne demandait-il pas au peuple de compter sur ses propres forces, même s’il n’appartient pas à la catégorie de ceux nommés plus haut? Depuis 1989, vingt bonnes années se sont écoulées, et nous ne savons compter que sur les bailleurs de fonds, dont l’essentiel des fonds atteint rarement les pauvres pour lesquels il est destiné. Lorsque nous refusons conseils et argent, on nous punit. Le boy ne dit pas non. Comme le soldat, il exécute d’abord, et plus tard, mourant, il est autorisé à faire ses réclamations, s’il est encore en possession de ses forces.
Obama identifie “quatre domaines qui sont essentiels pour l'avenir de l'Afrique et de tous les pays en développement : la démocratie, les opportunités économiques, la santé et le règlement pacifique des conflits.”
Premièrement, il affirme que son pays soutiendra «les démocraties fortes et durables.” Comme le dit un de mes cousins, la démocratie est “comme un os qu’on a jeté aux Africains” et autour duquel ils s’égosillent et se battent. Les peuples sont fiers lorsqu’on leur jette des fleurs pour avoir organisé des élections transparentes. Bush s’arrête trois heures au Bénin en Février 2008 pour célébrer l’un des «succès» de la démocratie en Afrique, et le peuple, affamé, est fier et danse pour lui avec frénésie. Le Ghana, dont le premier président, Nkrumah, fut renversé avec la complicité de la CIA (Central Intelligency Agency) -Obama oublie de mentionner ce fait- est devenu le modèle que l’Afrique doit suivre. Il est fier d’avoir été le premier pays africain qu’Obama a choisi de visiter. Quelle calamité pour le Nigeria, le Kenya et les autres qui ne sont pas très «contents»! Au lieu de penser sérieusement à nourrir, éduquer et soigner leurs peuples, les “boys” africains veulent plaire à l’Occident et gagner des palmes de bonne gouvernance pour qu’on leur jette des miettes. Ah! La démocratie! Vous vous souvenez certainement du discours de la Baule prononcé le 20 juin 1990. Dix-neuf ans déjà et la France n’a pas arrêté d’intervenir activement dans les politiques intérieures de l’Afrique francophone, d’y installer ses hommes et réseaux et de les y maintenir. C’est seulement la maladie ou la mort de vieillesse qui “chasse” du pouvoir les leaders qu’elle supporte. (Houphouët-Boigny, Eyadéma, Mobutu, Bongo). Sassou Nguesso vient de se faire réélire pour sept ans au Congo et affirme que sa victoire est celle de la démocratie. Biya demeure «câlé». Mamadou Tanja fait la belle part de l’uranium (deuxièmes réserves mondiales) aux Français, se fait visiter par Sarkozy pour qui le peuple a dansé aussi, se fait critiquer un peu par ce dernier, mais veut et va mourir au pouvoir sous la protection de ses maîtres, Areva, la compagnie minière française et la France de Sarkozy qui donnent des conseils sur la politique intérieure du Niger.
Le deuxième domaine qu’aborde Obama est la bonne gouvernance. Il déclare «Nous devons tout d'abord reconnaître une vérité fondamentale à laquelle vous avez donné vie au Ghana, à savoir que le développement dépend de la bonne gouvernance. C'est l'ingrédient qui fait défaut dans beaucoup trop de pays depuis bien trop longtemps. … Enfin, c'est une responsabilité dont seuls les Africains peuvent s'acquitter».
Je connais peu de pays dans le monde qui se sont développés simplement par la bonne gouvernance et la «démocratie». En réalité, L’URSS, la Chine, la France, l’Angleterre, les Etats Unis, le Japon, l’Allemagne se sont développés, ou plutôt ont accumulé des richesses énormes dans des contextes où ils massacraient impunément des peuples qui ne leur avaient pas déclaré la guerre, occupaient leurs terres et pillaient leurs ressources. C’était le «sport» de ces pays, excepté la Chine, en ces temps là. En outre, dans leurs propres contrées, ils exploitaient les peuples par le travail forcé, le travail des enfants, ou des pratiques inégalitaires de travail. Les ouvriers, les pauvres, les paysans, les femmes ont dû se faire emprisonner et battre pour voter, travailler, devenir citoyens de leurs propres pays, jouir de leurs droits civiques et recevoir un salaire égal à travail égal. La démocratie dans ces pays demeure inachevée car perpétuellement menacée par ceux qu’elle empêche de contrôler le pouvoir et les richesses. Obama affirme bien que les élections ne suffisent pas à définir une démocratie. Absolument vrai! L’Occident devrait propager l’exemple des luttes de ses travailleurs, de ses paysans, de ses femmes et encourager les nôtres. Ce sont l’activisme des peuples, leurs capacités à résister et imaginer leur futur qui déterminent la force et la vitalité d’une démocratie, et non la bonne volonté des gouvernants. Obama est-il prêt à supporter les activistes pour la justice? Le désir d’Obama de “récompenser” les régimes démocratiques corrompt davantage la possibilité de l’émergence de démocraties viables et en putréfie l’idée.
Sous la hantise de l’ère coloniale
Avec la France, dans la fièvre démocratique qui serait venue de l’Est (les Africains ne savent pas lutter), certains pays sont vite passés du parti unique des Houphouët, Sassou Nguesso, Gnassingbé Eyadéma, Idriss Deby, Paul Biya, Omar Bongo… à des régimes multipartistes dirigés par les mêmes anciens partis. Les transitions ont lamentablement échoué. Ainsi l’idéal démocratique, comme à l’époque coloniale, fut trahi et corrompu une seconde fois. Les gouvernements coloniaux avaient créé des institutions qui, essentiellement corrompues, népotistes, répressives et racistes, ne fonctionnaient pas et n’avaient pas comme souci le bonheur et le bien-être des peuples colonisés. Les gouvernements qui ont succédé, installés et supportés dans la majorité des cas par les anciens maîtres, ont étouffé les élans démocratiques des peuples africains et n’ont jamais remis en cause les Etats qu’ils dirigeaient et leurs modes d’opération. Comment peut-on bâtir des états démocratiques sur les décombres des Etats coloniaux et néo-coloniaux sans déblayer les décombres?
Les diktats des programmes d’ajustement structurel (P.A.S) des années 1980s ont insisté sur la privatisation des services médicaux et ceux de l’éducation. Les chefs d’Etats ont écouté et appliqué ces conseils, pendant que les populations protestaient contre la vente aux enchères de leur travail et de leurs richesses. Un corollaire inévitable fut l’apparition de guerres dues aux nombreuses injustices que subissent les peuples, aux interventions machiavéliques de forces extérieures, aux desseins de contrôle des ressources minières et autres, et à un leadership stérile, impuissant et submergé.
Obama veut résoudre ces conflits, mais il devrait vraiment commencer par s’attaquer aux facteurs, surtout exogènes (vente d’armes, services secrets, milices privées et mercenaires) qui créent quelquefois et entretiennent ces conflits. Il devrait réformer les institutions telles que le FMI et la Banque Mondiale qui stabilisent et renforcent un système inégal et exploiteur. Heureusement que des pays comme l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud insistent pour que cette réforme soit faite. Pour le reste, les Africains le feraient d’eux-mêmes, volontiers. Lorsque Obama affirme que démocratie et prospérité vont de pair, Obama répète, à qui veut le croire, un des plus grands mythes du discours ambiant sur l’Afrique et les pays en voie de développement. Les inégalités sociales n’empêchent pas l’accumulation de richesses ou de capital. Elles les stimulent bien souvent.
Obama insiste sur le partenariat. Je pense que l’essentiel de son discours aurait dû se focaliser sur cette dimension des relations entre les Etats Unis et l’Afrique. Quel genre de partenariat? Comment éliminer cet esprit colonial de “boy” et de “masta”? Les USA et l’Afrique ont besoin d’échanges vigoureux de peuple à peuple, et dans tous les secteurs, d’humilité plutôt que d’arrogance. L’Afrique a beaucoup à apprendre de ce savoir-faire que les Américains ont accumulé, pas pour le dupliquer mais pour l’adapter. Obama ne dit pas comment il compte renforcer ce partenariat. Cela dépend encore une fois de ces Africains qui ne peuvent pas se passer de l’Occident qui collaborera seulement si les gouvernements œuvrent pour leur peuple. Obama ne nous dit pas comment il se comportera lorsque les intérêts des peuples seront en contradiction avec les intérêts des USA et des Occidentaux? Saura-t-il imprimer une vision des relations internationales plus démocratique et moins arrogante que celle de ces prédécesseurs? L’aventure afghane ne présage pas d’une nouvelle direction pour le moment. Les Talibans sont une menace pour les intérêts des Etats Unis, donc il faut les éliminer, purement et simplement. Certains observateurs prédisent déjà que l’Afghanistan est un nouvel Irak et le «Vietnam dObama». Saura-t-il voir clair?
Le troisième domaine mentionné par Obama est «l’amélioration de la santé publique». Obama a raison lorsqu’il déclare que « … trop d'Africains périssent toujours de maladies qui ne devraient pas les tuer. Lorsque des enfants meurent d'une piqûre de moustique et que des mères succombent lors d'un accouchement, nous savons qu'il reste des progrès à faire». La santé publique est une priorité absolue. Mais tout notre système est privatisé. Sous la colonie, la santé, telle qu’elle était conçue par les colons, était publique, même si elle ne servait qu’une minorité. L’explosion privée est apparue ces trois dernières décennies avec vengeance, sur conseils de nos maîtres et de nos élites. La santé publique a donc vite foutu le camp.
De nos jours, parler de santé en Afrique revient à se focaliser sur le VIH/SIDA comme le fait Obama dans son discours . Les secrétariats au SIDA ont pris les pas sur les ministères de la santé et bénéficient des largesses de l’aide internationale, surtout des USA. L’éradication du VIH/SIDA est devenue primordiale pour la sécurité du reste du monde. L’Afrique devient donc un peu plus importante, intéressante parce que dangereuse. Le terrorisme et le VIH/SIDA sont, en partie, à la base de la création de l’AFRICOM (Africa Command), le commandement militaire unifié pour l’Afrique, qui faute de pays volontaire pour abriter son QG, se trouve encore à Stuttgart en Allemagne. Peut-être que le Ghana, qui abrite déjà un détachement de la Troisième Unité Navale de Recherche Médicale (NAMRU-3) dont l’objectif est de détecter les maladies, de les diagnostiquer et d’assurer la veille médicale, serait un candidat. Pour l’AFRICOM, la sécurité nationale et les intérêts des Etats Unis passent par le contrôle du VIH/SIDA qui décime les populations et les armées africaines. En conséquence l’AFRICOM, qui centralise désormais les opérations militaires avec les 53 du continent noir, interviendra avec d’autres agences américaines pour combattre la maladie. L’AFRICOM a été initié le 1er Octobre 2008 sous George W. Bush qui est souvent cité pour son effort en matière de lutte contre le VIH/SIDA. Bush ne pense réellement pas aux Africains, il pense à son pays et à ses intérêts. Bien que bénéfiques à certains égards, ces initiatives appauvrissent et orientent le débat vers une approche curative et dépendante de la prétendue générosité des autres. Nous négligeons la prévention, nous ne réfléchissons vraiment pas sur la quantité et la qualité de la formation du personnel sanitaire, sur la construction des centres de santé publique adéquats et adaptés à nos conditions, sur comment affronter l’effet négatif du contrôle du système des patentes et du contrôle du langage et des pratiques médicales. La santé pour les profits: telle est la pensée dominante, non la santé pour un peuple sain, même s’il est pauvre.
Aux Etats Unis, le lobby médical est si puissant qu’il impose un système sanitaire qui laisse en rade 47 millions de personnes sans assurance médicale. Malgré cela, les forces du statu quo sont si puissantes qu‘elles veulent continuer à reproduire le système. Et si l’Afrique faisait un clin d’œil du côté de Cuba et des pays scandinaves! Non, dit-on aux «boys» ! Ils sont socialistes.
Le dernier domaine qu’aborde Obama est celui des destructions causées par les guerres et conflits. D’abord, les conflits sont vieux sur le continent, très complexes et ils se déplacent. Des guerres d’indépendance aux récentes guerres exacerbées et manipulées par les rivalités interethniques et religieuses, par la porosité des frontières et la faiblesse de l’Etat et de ses institutions, la plupart des conflits sont localisés soit dans des régions ou pays riches en matières premières ou en ressources minières et stratégiques (Afrique du Sud, Namibie, Congo, République Démocratique du Congo, Angola, Libéria, Tchad, Algérie) soit dans des pays qui on une importance géopolitique dans le cadre des desseins stratégiques des puissances mondiales (Somalie, Ethiopie, Djibouti, Côte d’Ivoire, Tchad, Soudan, Afrique occidentale et centrale). Les interventions des Etats-Unis d’Amérique, de la France, de la Russie, du Royaume-Uni, des multinationales telles que ELF, Areva de France, Shell et d’individus de certains de ces pays (je pense au citoyen-fonctionnaire et mercenaire Bob Denard) sont déterminantes dans l’évolution de maints conflits et pays. Certaines conflits sont beaucoup moins liés aux richesses naturelles, comme au Burundi, au Rwanda, au Mozambique, Niger, Mali, Mauritanie, mais la main invisible des trafiquants d’armes et de drogue n’est souvent pas éloignée . Dautres conflits sont issus de l’ethnicisation des pouvoirs post-indépendance.
Hypocrisie et diversion
Les peuples africains impuissants, déboussolés, et installés dans la logique coloniale de l’assistance sont plus des victimes que des acteurs de ces guerres. On crée la guerre, on se bat, on pille pour alimenter l’effort de guerre et la vente des armes, on détruit les infrastructures et les esprits, on assiste les réfugiés, on fait la paix (au nom de l’humanisme, de la fatigue, de la sécurité et de la stabilité), on reconstruit par l’aide, et le cycle recommence en d’autres endroits. Quelquefois, cela dure des décennies comme en Angola où le plus grand animateur de la guerre civile, Jonas Savimbi, était soutenu par Ronald Reagan et la CIA dont il était le combattant de la liberté. Chaque guerre renvoie des décennies en arrière, et ces boys africains, dirait Obama, ne comprennent toujours pas. La Guerre Froide a souvent servi d’alibi à ce genre d’interventions, mais nous oublions que, lors de la Conférence de Berlin, le bloc soviétique n’existait pas encore. Il y a vingt ans que le bloc soviétique a volé en éclats. Mais pourquoi donc les pratiques de la françafrique, coloniales, ou néo-coloniales persistent-elles encore? Si Obama pouvait aider à l’élimination de ces pratiques, les chances de l’avènement de sociétés démocratiques, égalitaires, prospères et pacifiques en Afrique seraient plus grandes.
Cela indispose et fâche plus d’un qu’Obama se soit adressé à l’Afrique en 2009 comme les Anglais l’ont fait à son père. L’Afrique “collabore” avec l’Occident depuis des dizaines de siècles et a transmis beaucoup de savoirs aux vénérés Grecs sur lesquels tout l’Occident s’extasie à baser sa civilisation. Depuis l’aventure expansionniste de l’Occident, l’Afrique se porte mal ou tout au moins plus mal si on la compare aux autres continents. La responsabilité ne peut pas être seulement africaine, surtout dans un monde depuis si longtemps “globalisé” et interconnecté.
Et vouloir rendre les Africains les seuls ou premiers et derniers responsables de cette condition est soit une lecture appauvrie de l’histoire, soit un désir de manipuler celle-ci à des fins inavouées, surtout à un moment où la montée en puissance de la Chine dans le monde se fait menaçante pour tout l’Occident, y compris pour les USA. L’Afrique doit, certes, s’auto-critiquer mais pas avec le langage, les mots, le discours et la rhétorique de ceux qui l’ont, et continuent de la violer et de la marginaliser. Elle doit chercher ses remèdes, non pas dans la pénombre de son passé récent, mais à la lumière de la longue durée de toute son histoire. Pour le moment, les propositions et sermons d’Obama sont une diversion. L’Afrique a besoin de ses propres mots.
Dr. Simon Adetona Akindes
Professeur, University of Wisconsin-Parkside, USA