Le Bénin passé sous silence
Cette question les auditeurs béninois de la radio mondiale sont en droit de se la poser. Sur les antennes africaines de cette radio qui porte loin la vision de la France , telle que conçue par le Quai d’Orsay (ministère Français des affaires étrangères), le Bénin, notre pays semble ne pas avoir sa place.
En effet, lorsque vous suivez avec une attention particulière l’actualité même africaine via ce canal, vous pouvez vous demander si le Bénin n’écrit aucunement les pages de l’actualité. Pendant que ses voisins immédiats francophones (Togo, Burkina Faso, Sénégal, mali …) et même anglophones (Ghana, Nigéria), ont droit à une visibilité, le Bénin malheureusement croupit dans une opacité qui laisse interdits de toute réaction les béninois férus de la radio mondiale.
Lorsque la moindre information tombe à Dakar dans la matinée, dès la première édition d’Afrique midi, elle est relayée par Laurent Sardou, et par la suite, elle est reprise à satiété. Alors que du côté du Bénin à l’exception de rares informations politiques ‘’télécommandées’’, le Bénin n’a pas droit de citer sur cette radio qui plus est reçue ici sur place en bande FM. Pour l’exemple, permettez nous de citer la rubrique circonstancielle dénommée ‘’passez vos vacances en Afrique’’ qui se fait forte de présenter des lieux situés sur le continent qui sortent du commun et qui méritent d’être visités par les vacanciers. Aucun clin d’œil à un site attractif du Bénin, ce n’est d’ailleurs pas ce qui manque ici. Des voix s’étaient déjà élevées pour adresser leur mécontentement à l’endroit du médiateur de la radio, mais comme à l’accoutumée c’est la même rengaine qui a été servie :’’ nous tiendrons compte de vos revendications’’ disait en son temps, le regretté Noël Copin. Mais rien de concret n’a jamais vu le jour.
Il est assez aisé d’accuser les autres de son malheur, il importe que nous fassions notre introspection pour chercher à voir quelle est notre part de responsabilité dans cette situation qui n’honore pas notre pays. En effet, ne sachant pas comment se font les détails qui permettent à nos voisins de faire autant parler d’eux par ce médium, nous en appelons aux autorités compétentes afin qu’elles prennent la mesure de la situation et au besoin, mener des actions pour régler au mieux cette situation. Si toutefois laquelle situation était dépendante d’elles, car il y va du rayonnement de notre pays au plan international. Souffrez de cette information, figurez-vous qu’à New York, les béninois pour indiquer leur pays de provenance sont obligés de se faire passer pour des ghanéens ou pour des ivoiriens. La raison est toute simple, le Bénin n’est pas connu au pays de l’oncle SAM par la majorité des états uniens. Autre exemple peu reluisant pour notre pays.
Historiquement, la ville de Ouidah, lors de la traite négrière a vu partir du continent plus d’esclaves que l’île de Gorée, mais en raison d’une médiatisation accentuée, Gorée à ce jour reçoit plus de visiteurs que notre Ouidah, allez comprendre toutes les devises qui profitent aux sénégalais.
Si cette situation est due à nous autres béninois, qu’on s’avise pour remédier à cela. Cependant si c’est le service des programmes de Radio France Internationale qui ne tient pas compte de notre existence, autant qu’elle revoie sa copie, car nous avons bien des valeurs surtout démocratiques à enseigner aux autres.
Franck Olivier Gohoungo (Sika Info)
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