Blocage de l’installation des chefs-quartiers dans le 6e arrondissement

Guerre ouverte entre Fcbe et Rb (On résiste à la Cour suprême)

Dans le sixième arrondissement de Cotonou, on accorde peu d’importance aux décisions de la Cour suprême. La non-reprise de l’élection du chef-quartier d’Agatha en est une illustration palpable. Ce qui est actuellement à la base d’une tension entre les cauris et la mairie de Cotonou.

Quand on parle de non-installation à temps des conseils communaux, on a le regard tourné vers le chef de l’Etat et les Forces cauris pour un Bénin (Fcbe). Ce virus a-t-il atteint les autorités de Cotonou ? On est bien tenté de répondre à cette question par l’affirmative à voir ce qui se passe aujourd’hui dans le sixième arrondissement de la capitale économique du Bénin. Ici, on respecte la loi quand on est sûr de gagner et on la piétine quand ses intérêts ne sont pas sécurisés.
 Au lendemain des élections municipales et locales, installer les chefs-quartiers a été un exercice difficile. Il a fallu des mouvements pour amener les chefs d’arrondissement (Ca) à installer les conseils locaux. La lutte a été farouche au sixième arrondissement. Dans le processus, il y a eu des erreurs graves. Saisie, la Cour suprême a ordonné la reprise des élections de certains chefs-quartiers dont celui d’Agatha, une grande partie dudit arrondissement avec une population de près 30000 habitants. Par l’arrêt n°0114/Caecm  du 13 mars 2009, la Haute juridiction a exigé la reprise du scrutin. Jusqu’aujourd’hui, le C.A 6, Denis Gnonlonfoun, a fermé les yeux sur la recommandation de la Cour. Au premier abord, à cause des pressions, il a convoqué les élus locaux, le 20 juillet pour conformer à la loi. Les trois conseillers Fcbe, un du Prd et un transhumant de la Rb étaient au rendez-vous. Curieusement, les deux du Prd et les deux restants de la Rb n’étaient pas sur les lieux. La mouvance a cinq conseillers contre quatre pour l’opposition. A la dernière minute, M. Gnonlonfoun a trouvé un prétexte pour reporter les élections. Joint au téléphone, il fait savoir qu’il a une urgence à la mairie de Cotonou, alors que sur le terrain, on entend que c’est le problème d’un parent qu’il a évoqué pour s’échapper. Le camp présidentiel met des pressions pour que force reste la loi. Toutes les démarches diplomatiques ont échoué. Depuis le 20 juillet dernier, la mairie n’a pas programmé la reprise. Qu’est-ce qui explique cette attitude des autorités municipales ? Est-ce la peur de perdre les élections ? Traîne-t-on le pas pour avoir d’abord une majorité comme cela se fait habituellement ? D’une manière ou d’une, il y a mal donne, car les principes de la démocratie et de la décentralisation sont foulés au pied.

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Tension

Au sixième arrondissement, plus précisément à Agatha, il y a de l’étincelle dans l’air, car c’est le seul quartier de Cotonou qui n’a pas encore un chef légal. Les populations sont en colère et réclament la reprise des élections, car selon les textes, tous les actes de l’actuel chef-quartier, membre de la Rb, sont contraires à la loi, depuis le jour de l’invalidation de son élection par la Cour suprême. Pour éviter des signatures illégales sur leurs documents, tout le monde appelle la mairie et Nicéphore Soglo à se conformer aux textes. Telle que la situation évolue dans le sixième arrondissement, si rien n’est fait, la crédibilité de la première autorité de la ville de Cotonou risque d’avoir un coup.

Prétextes

Le chef du sixième arrondissement avait soulevé certains arguments pour se défendre. Par rapport au problème d’Agatha, il y a plusieurs recours dont la plupart ont été rejetés pour non respect du délai de dépôt. Denis Gnonlonfoun s’est réfugié derrière cela pour ne pas programmer la reprise, alors qu’il y a un autre qui a permis de débouter le camp-Rb. Convaincu, il s’était replié. Mais depuis lors, rien. Il va falloir que le maire Soglo et les autorités à divers niveaux prennent leurs responsabilités. Démocratie à la base oblige.

Jules Yaovi Maoussi

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