Nomination d’un de ses fils dans le prochain gouvernement

La réticence de Kérékou

Depuis plusieurs semaines déjà, l’un des fils de l’ancien président de la République, le Général Mathieu Kérékou est annoncé  dans le prochain gouvernement du changement. Mais, aux dernières nouvelles, la visite du vieux Kaméléon à la Marina n’était point pour donner son quitus à un tel projet. Bien au contraire!

C’est désormais un secret de Polichinelle que le président Boni Yayi voudrait nommer un des fils de son prédécesseur, Mathieu Kérékou, dans son prochain gouvernement. La nouvelle s’est répandue depuis quelques semaines déjà et les indices qui la crédibilisent sont légion. Le Chef de l’Etat, aux dires de certains, voulait user de ce stratagème pour se rapprocher de l’homme du 26 octobre avec qui il est en froid depuis la sortie du livre « Mon combat pour la parole » de Mme Réckya Madougou, ministre dans le gouvernement actuel.  Fort heureusement ou malheureusement, le Guide libyen a rendu la rencontre possible ; grâce aux festivités de commémoration de ses 40 ans de règne. Bien que ne s’étant pas rencontré sur place, les deux hommes ont quand eu l’occasion de se donner rendez-vous à Cotonou. Le rêve se concrétise alors, à la faveur de la visite du Grand Camarade de lutte à la présidence mercredi dernier. Selon certaines rumeurs, le Général  Mathieu Kérékou aurait exprimé sa désapprobation par rapport à un tel projet. Il aurait souhaité ne voir un quelconque de ses fils figurer dans l’équipe gouvernementale qui va voir bientôt le jour comme c’est le cas de Galiou Soglo, fils d’un ancien président de la République. D’après la lecture qu’en fait certains observateurs, c’est pour éviter qu’il soit dit que la famille Kérékou est entretenue par l’Etat béninois.

Voilà  donc la nouvelle donne qui pourrait hypothèque l’entrée d’un Kérékou junior dans le gouvernement du Dr Boni Yayi. Du coup, le plan du président est à revoir. S’il est vrai que la liste des nouveaux ministres n’est pas encore totalement fignolée, il est clair cependant que, l’intervention du Général Mathieu Kérékou devrait bouleverser davantage les choses. La grande question est de savoir si Boni Yayi tiendra compte de l’avis de son prédécesseur ou  s’il a réussi à le convaincre de sa décision. A moins qu’il choisisse de prendre le risque de passer outre l’avis de son prédécesseur. Etant donné que cette nomination se révèle être une exigence de ses fils. Et si le chef de l’Etat arrivait à réussir ce serait pour lui un grand atout, car il pourrait désormais bénéficier du soutien des enfants pour pouvoir atteindre plus facilement l’ancien président. Ne dit-on pas que pour aller il faut passer par le fils ? La publication de la nouvelle équipe pourrait situer les uns et les autres.

Benoît Mètonou