Remaniement ministériel

Des femmes se bousculent à la porte du gouvernement

A la veille du remaniement ministériel, certaines femmes font tout leur possible pour séduire le chef de l’Etat. Par des stratégies diverses et variées, elles se font remarquer dans l’intention d’aller au gouvernement. « Au prochain , il y aura 30% de femmes au gouvernement… », a déclaré le chef de l’Etat, lors de la journée internationale de la femme. Est-ce une blague ou une vérité ? Certaines femmes ont pris très tôt la balle au bond. Ces derniers jours, elles s’agitent pour montrer au président de la République qu’elles existent, surtout que le bruit du remaniement ministériel court depuis quelques semaines. Elles ne ratent maintenant aucune occasion pour montrer leurs qualités à l’opinion publique nationale et au chef de l’Etat. A titre d’exemples, Me Elise Gbèdo, Anne Cica Adjaï, Christelle Houndogbo sont sorties brusquement de l’anonymat. Elles sont rentrées visiblement dans la bataille.

Me Gbèdo

Me Gbèdo a été ministre du Commerce sous le régime du président Mathieu Kérékou. Elle est la présidente de l’Association des femmes juristes du Bénin (Ajb). Ces derniers jours, l’avocate est plus présente dans les médias. Plus que par le passé, elle est devenue le porte-flambeau de la gente féminine. Elle se prononce plus sur les questions d’actualité nationale. Mais, elle a une particularité. Elise Gbèdo attaque plus le chef de l’Etat. Comme par le passé, elle soutient avec fermeté que le gouvernement du président Boni Yayi exploite les femmes à des fins politiciennes. Est-ce une stratégie pour forcer les négociations avec le pouvoir en place ? C’est la question que l’on se pose.

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Anne Cica Adjaï

Elle a été la présidente de la cellule de moralisation de la vie publique sous le régime du président Mathieu Kérékou. Elle a fait ce qu’elle a pu contre la corruption, si même elle affirme aujourd’hui qu’elle ne croit plus à la lutte contre le phénomène. A l’ère du Changement, elle s’est donnée une visibilité au plan politique. Membre de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp) du président Emile Derlin Zinsou, elle a été aux élections législatives de mars 2007 dans la 15e circonscription électorale où elle a mordu la poussière devant la machine de guerre du Parti du renouveau démocratique (Prd) de Me Adrien Houngbédji, de la Renaissance du Bénin (Rb) et du pouvoir en place. Malgré sa débâcle électorale, elle a continué la lutte. On la voit plus dans les arcanes du régime du Changement. Depuis un moment, elle est plus visible dans les médias. Anne Cica Adjaï a marqué un gros point dans la mouvance. Actuellement, elle est la secrétaire permanente de l’Union pour la majorité présidentielle plurielle (Umpp). Une bonne opportunité pour aller au gouvernement.

Christelle Houndonougbo

Journaliste de profession, elle a été chargée de communication au ministre de l’Enseignement supérieur pendant longtemps. Elle est aussi très présente dans les milieux sportifs. Elle ne refuserait sûrement pas de le poste de ministre des Sports au prochain gouvernement. Selon les informations, elle se bat pour atteindre son objectif. C’est pourquoi le don qu’elle a fait récemment à grands renforts médiatiques aux meilleurs élèves à Soclogbo dans la commune de Dassa-Zoumè n’est pas innocent. Tout cela est pour attirer l’attention la générosité du chef de l’Etat sur sa personne. Même le lieu choisi pour faire le geste en dit long.

Base politique

Toutes ces femmes qui se bousculent ont-elle une base électorale ? Difficile de le dire. Face aux différents schémas qui se dessinent, le chef de l’Etat a besoin de ceux qui ont une influence sur le terrain politique. Donc, il ne suffit pas de séduire à la télé pour prétendre emporter la confiance du chef de l’Etat. Il faudra démontrer au président Boni Yayi qu’on est capable de lui apporter un plus en 2011. C’est dire actuellement qu’être femme n’est pas forcément une clé pour ouvrir la porte du gouvernement. S’il est vrai que certaines ont eu à faire leur preuve, d’une manière ou d’une autre sur le terrain politique, d’autres par contre, véritables débutantes, ont encore des choses à prouver, pour n’avoir encore jaugé leur popularité à une compétition électorale. Comme quoi, les courtisanes ont encore du chemin à faire.

Jules Yaovi Maoussi

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