Après les échecs sur les fronts politique et social

La faillite économique aux  portes du Bénin

Les indicateurs économiques du Bénin sont au rouge. Alors que le peuple n’a pas fini de subir les affres de la crise économique et le malaise constaté sur les plans politique et social, un dernier rapport du Fonds Monétaire International(Fmi) confirme la descente aux enfers de notre économie avec un taux de croissance de Pib qui chute encore à 3%. Une croissance bien loin de celle à deux chiffres promise au peuple béninois à l’horizon 2011. Le Bénin sera le seul pays de l’Uemoa (l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine)  à vivre cette situation en 2010 et passera d’une croissance de 3,8 en 2009 à 3 en 2010. Contrairement aux allégations du gouvernement qui continue de dire que c’est la crise économique née en 2008 qui a plombé notre économie, le rapport du Fmi qui date d’Octobre 2009 montre bien que tous les autres pays de l’Uemoa, en dehors du Togo, vont connaître une croissance de leur Pib. Mais ce dernier ne connaît pas une situation aussi dramatique que celle du Bénin puisqu’il s’en sort avec un maintien de son taux de croissance à 4% de 2009 en 2010.Tous les autres pays sont dans des situations favorables. Le Niger fait un bond impressionnant et passe d’un taux de croissance de 1% en 2009 à 5,1 en 2010. Suivent la Guinée Bissau qui passe de 1,9% en 2009 à 2,5% en 2010 ; le Sénégal qui passe de 1,5% en 2009 à 3,4% en 2010 ; le Burkina qui passe de 3,5% en 2009 à 4,1% en 2010 ; le Mali de 4,1% en 2009 à 4,5% en 2010 et la Côte d’Ivoire qui passe de 3,7% en 2009 à 4% en 2010. Au regard de ces chiffres, l’argument de crise financière utilisé par les autorités de notre pays pour justifier les mauvaises performances économiques de notre pays devait tomber. Etant donné que les autres pays ont aussi connu la crise et ont tout fait pour limiter ses impacts sur leurs économies. Le Bénin est donc un cas particulier qui inquiète les experts des institutions de Breton Woods. Ce qui gène plus c’est que le président du Bénin est un homme du sérail, banquier de haut vol ayant trainé sa bosse dans les institutions financières de la sous-région. Mieux, il est le seul président à proclamer urbi et orbi sa vision de faire du Bénin un pays émergent sur le plan économique avec un taux de croissance à deux chiffres. Selon ce rapport intitulé « Perspectives économiques régionales : Afrique subsaharienne », la situation du Bénin est due à la chute de la production des cultures de rente notamment le coton à cause de sa désorganisation accrue ces dernières années. Pour cette saison encore, on annonce une production nationale qui avoisine les 150.000 tonnes. Il y a ensuite la mauvaise gestion caractérisée par les scandales financiers et les Ordres de Paiement(Op) ont atteint un pic inquiétant de près de 70 milliards en 2008 et 2009. Les recrutements anarchiques ont augmenté les charges fixes de notre pays et ont inhibé les investissements dans les infrastructures, l’agriculture, l’industrie.

Le dernier budget mis en exécution par ordonnance n’arrangera pas les choses. Il contient des dispositions qui vont asphyxier le secteur privé avec des taxes et des impôts qui font dire déjà à certains que le Bénin est une destination interdite pour les investisseurs. Par exemple, l’opérateur économique qui crée son entreprise est astreint en même temps aux différents impôts et taxes. Les frais de dédouanement et les impôts ont connu une hausse. Ce qui engendre une augmentation des denrées (de première nécessité) importées. Après les échecs sur les plans politique et social, nous voila avec une crise économique aigüe qui va durer longtemps. A quelques mois de la fin de son mandat, le rêve de faire du Bénin un pays émergent échappe définitivement au président Boni Yayi.

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Marcel ZOUMENOU

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