Assemblée Générale de l’Umpp

La mouvance présidentielle en lambeaux

C’est un sanglant revers pour la majorité présidentielle. Pour une sortie politique qui devait servir à désavouer l’Union fait la Nation, la mouvance présidentielle en est arrivée à se désavouer elle-même. Exposant ainsi sur la place publique la division entre l’Umpp et les Fcbe et une mauvaise organisation indigne d’une formation politique de cette taille.

La mésentente entre Eugène Azatassou des Fcbe et Idrissou Ibrahima de l’Umpp lors de la Convention Nationale de l’Union fait la Nation le samedi 30 janvier 2010 n’était donc que les prémisses d’une division profonde et sérieuse. Hier au palais des sports du stade de l’amitié -même lieu que celui de la convention de l’Un – cette division s’est étalée au grand jour. Mieux, on en a profité pour régler des comptes. Tout est parti de la décision unilatérale de l’Umpp d’organiser cette sortie politique sans associer les Fcbe. Ces derniers ont pris cela comme un plan de l’Umpp pour les déstabiliser. En effet, les querelles byzantines au sein de la majorité présidentielle sont telles que les Fcbe n’hésitent pas à dénoncer l’Umpp comme « un ouvrier de la 36è  heure » venu pour lui ravir la vedette dans cette mouvance devenue une véritable jungle où chacun court pour sa survie. « Au moment où on souffrait pour Boni Yayi, on ne les voyait pas et c’est maintenant qu’ils viennent pour nous chasser », fulmine un responsable de la coordination Fcbe du Littoral. « Nous n’allons pas leur permettre ça, Cotonou c’est notre fief », ajoute un autre. Pour marquer leur désaccord, ils ont demandé à leurs militants de boycotter la réunion. Conséquence, la salle annoncée pour faire le plein est clairsemée ; offrant un spectacle de ministres déambulant dans le couloir central et attendant des militants qui ne viennent pas toujours. Le président de l’Assemblée Nationale Mathurin Nago a joué un peu au sapeur-pompier et a essayé de convaincre les responsables des Fcbe d’amener leurs militants. Mais en vain. Les Fcbe exigent comme condition sine qua non pour le retour de leurs militants une audience avec le Chef de l’Etat. « Il y a trop de frustrations dans notre camp, nous sommes trop marginalisés et il faut que le président nous écoute d’abord », tempête un leader des Fcbe. Une réunion de crise est initiée entre les deux parties pour trouver un terrain d’entente. Jusqu’à 15 heures, les discussions se poursuivaient encore dans le bureau du directeur général adjoint de l’Ogesa, la structure qui gère le stade. Pendant ce temps, la poignée de militants venue depuis 9 heures ou 10 heures pour certains, se met à vider progressivement les lieux. Moment propice pour Idrissou Ibrahima, un membre du bureau politique de l’Umpp d’expliquer les raisons de cet échec aux journalistes. « Nous avons ajourné la rencontre parce que le président Yayi est empêché »,  confie-t-il. Mais quelques minutes après le discours a encore changé. L’honorable Grégoire Laourou, président de l’Umpp flanqué du ministre de l’intérieur Armand Zinzindohoué entrent dans la salle après avoir demandé de faire entrer des têtes couronnées et quelques militants qui traînaient dehors. « Nous tenons à vous présenter nos excuses. La séance est reportée à une date ultérieure à cause des problèmes de dernière heure », ont-ils déclaré succinctement pour clore la polémique et rassurer un peu. Cette fois-ci ce n’est plus l’indisponibilité du Chef de l’Etat mais «  des problèmes de dernière heure » ou « un cas de force majeure », selon le ministre Zinzindohoué. La rencontre est donc reportée sine die.

Publicité

Une débauche d’énergie pour rien

Au delà des limites affichées par l’Umpp pour la mobilisation des militants, l’échec de cette grande réunion politique a engendré une évasion de ressources financières importantes. Ce sont des millions de nos francs qui ont été engloutis pour la location de la salle, le déplacement des militants venus de plusieurs départements du Bénin, la sonorisation, la couverture médiatique, les prestataires de service…Des bus de l’université ont été mobilisés pour la cause. Idem pour des voitures de l’Etat. Tout ceci est de l’argent jeté par la fenêtre. Preuve que la mouvance présidentielle n’a pas cessé avec le gaspillage des ressources publiques.

Marcel Zoumènou

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité