Boni Yayi piégé dans une guerre de clans
(Des élans régionalistes s’expriment)
Le président Boni Yayi est en train de perdre le contrôle de sa famille politique. Il n’arrive pas à concilier les intérêts de deux clans diamétralement opposés qui se livrent une véritable guerre d’usure autour de lui, où le régionalisme s’invite comme argument. Le président Boni Yayi vit une fin de mandat difficile et veille d’élection présidentielle stressante. Actuellement, le malaise est très profond dans son camp politique. Dans cette cacophonie, deux clans se battent comme de beaux diables en vue du contrôle du pouvoir. La scène macabre offerte aux Béninois par le report de l’assemblée générale de l’Union de la majorité présidentielle plurielle (Umpp), le weed-end dernier à Cotonou, est la parfaite révélation de cet état de choses dans l’entourage du président de la République. Les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) veulent-elles se comporter comme une composante de l’Umpp ? L’Umpp veut-elle prendre en compte tous les éléments de Fcbe dans la gestion du pouvoir d’Etat ? D’où, la guerre entre ceux qui sont bien lotis et ceux qui revendiquent être plus proches du chef de l’Etat. Au sein des Fcbe, on sent la domination d’un bloc donné. Le coordonnateur national de Fcbe, Eugène Azatassou, est de la commune d’Agbangnizoun dans le Zou. Les ministres Armand Zinzindohoué d’Abomey, François Noudégbessi d’Avrankou, plusieurs hommes d’affaires, proches d’eux se retrouvent plus dans leur famille politique d’origine et participent à leur manière à la gestion du pouvoir. Dans l’administration publique, ils occupent plusieurs postes de responsabilité, même si l’on leur impose des collaborateurs dans les cabinets ministériels et directions centrales. Mais, cette situation n’est pas du goût de certains éléments qui se considère comme les privilégiés du régime du Changement. Très tôt, ils ont réussi à prendre la direction de l’Umpp qu’ils considèrent comme le plus grand rassemblement de la mouvance dont doivent dépendre les Fcbe d’une certaine obédience. Ils se donnent ces prérogatives, parce qu’ils se disent originaires des fiefs naturels du chef de l’Etat. Quelques transhumants, à la quête de leurs intérêts personnels, épousent leurs idéaux. Au palais de la République, selon nos informations, ce sont les caciques de l’Umpp qui ont pris la direction des affaires et travaillent pour imposer leurs hommes au prochain remaniement ministériel. Dès lors, ils prennent des élans régionalistes qui risquent de miner davantage la gestion des affaires publiques sous le Changement, si rien n’est fait pour les étouffer dans l’oeuf.
Les deux blocs se livrent une guerre sans merci. Dans cette jungle, que peut faire le président de la République pour réconcilier les uns et les autres ? Pratiquement rien, puisqu’il sera obligé de décevoir plus d’un à la formation de son prochain gouvernement, avec le risque de perdre des alliés aux élections de 2011. Tout le monde attend de voir s’il réussira ce difficile exercice de fin de mandat.
Jules Yaovi Maoussi
Laisser un commentaire