Les prémisses d’une Lepi contestée
La Lepi est vraiment mal partie. Il a suffit d’une seule déclaration pour que la contestation prenne corps. Les récriminations qui étaient tues jusque là sont désormais déballées sur la place publique. A l’origine, le bilan fait par le coordonnateur de la Commission Politique de Supervision (Cps) de la Lepi Epiphane Quenum au président Boni Yayi sur la première étape de la Lepi, celle de la cartographie censitaire. A peine Quenum a-t-il fini de présenter le bilan élogieux de cette étape que des voix s’élèvent pour le contester. D’abord de son propre bureau avec l’honorable Basile Ahossi et ensuite la société civile. Quelques habitants de la ville de Parakou, interviewés par une chaine de télévision de la place ont tous dénoncé les contrevérités de l’honorable Epiphane Quenum qu’ils qualifient d’opération de charme de ce dernier envers Yayi. Mais à l’opposé du bilan séduisant présenté au Chef de l’Etat par le coordonnateur, ils affirment tous que les agents cartographes n’ont pas encore fait l’essentiel du travail, affirmant pour la plupart qu’ils ne les ont pas encore vus. Les 100% de cartographie censitaire annoncés pour le Borgou l’ont-ils été sans la ville de Parakou ? Difficile de croire à cela. Seulement, il est important de retenir, au regard de ces vives contestations, que le coordonnateur de la Cps est le premier prédateur de la Lepi. Dans ces conditions, il y a lieu de craindre que cette Lepi ne devienne même la source des tripatouillages. Car, si la première étape est déjà entachée de ces graves irrégularités, qu’en sera-t-il des deux autres importantes étapes.
Et pourtant, depuis des mois d’autres membres de cette Cps comme les honorables Basile Ahossi, Timothée Gbèdiga et Gabriel Tchokodo n’ont cessé de dénoncer la gestion solitaire et opaque de son coordonnateur mais leurs voix n’ont pas assez porté pour se faire entendre par le président de la république. Il a fallu que les leaders politiques de l’Union fait la Nation demandent une évaluation de la mise en œuvre de la Lepi pour que Boni Yayi ne s’y penche. Hélas de manière maladroite puisqu’au lieu de confier le travail à une structure indépendante, c’est encore à la Cps qu’on demande d’évaluer le travail que lui-même a fait. Le résultat, on le connaît désormais, c’est la valse des contestations. A la suite des forces de l’opposition, ce sont les populations elles mêmes qui croient de moins en moins à la fiabilité de cette Lepi.
Marcel Zoumènou
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