Les élections communales se poursuivent deux ans après
Deux ans après les élections communales et locales de 2008, certains Béninois continuent de désigner leurs représentants au sein des conseils communaux. Parce que la liste des recours reste encore bien longue. Le week-end dernier, les populations de Ouidah, de Missérété, de Djakotomey et de Glazoué étaient encore aux urnes pour accomplir leur devoir citoyen. Celui de désigner leurs représentants dans le conseil communal de leurs localités respectives. Et ce, bientôt deux ans après la tenue normale des élections communales et locales. Une particularité bien étrange qui, comme le diraient d’aucuns, « démontre la vitalité des institutions républicaines » instaurées aux lendemains de l’avènement démocratique au Bénin. Puisque c’est suite aux décisions de la Cour suprême en réponse aux multitudes recours déposés auprès de ladite institution. D’ailleurs, selon des sources proches de cette Cour, la liste des recours est loin d’être épuisée. Autrement, il est possible que dans les semaines à venir, d’autres décisions de la Cour suprême remettent en cause l’ordre qui règne dans certaines communes depuis les élections communales, municipales et locales d’avril et mai 2008.
Vitalité de la démocratie ou développement Sisyphe ?
Deux ans et le bout du tunnel n’est toujours pas en vue en ce qui concerne les élections communales et locales de 2008. On se demande si cela fait vraiment sérieux que deux ans après une joute électorale, on continue par reprendre les élections dans certaines localités. Pour certains, cela confirme la vitalité de la démocratie béninoise. Mais quand on se remémore les multiples péripéties qu’il a fallu traverser avant que ces élections aient pu se tenir, on ne peut ne pas s’empêcher de se demander si cela constitue réellement un facteur de vitalité de la démocratie au Bénin.
Mais au-delà, il faut s’interroger sur ce que toutes ces décisions engendrent comme désagréments au niveau du développement des localités concernées. Il ne s’agit pas de souhaiter que les recours ne soient pas pris en compte. Mais quand deux ans après, il faut continuer par invalider des sièges de maire, d’adjoint au maire, de chef d’arrondissement ou de simple conseiller, il est évident que le développement devient un travail de Sisyphe. Or, c’est bien le contraire que proclame le régime actuel.
Benoît Mètonou
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