Les cotonculteurs réclament la concurrence
Une délégation de paysans béninois producteurs de coton était ces derniers jours à Abdijan pour solliciter le retour de l’investisseur Martin Rodriguez, qui est basé à New York. Les cotonculteurs béninois comptent sur son éventuel retour pour réintroduire un peu de concurrence dans le secteur cotonnier béninois. Les producteurs de coton du Bénin se plaignent du monopole dont bénéficient l’entreprise Sodéco dans l’égrenage du coton graine. Ils se plaignent également de l’absence de concurrence dans l’importation des anglais. Daba Souradjou est le gérant de l’union communale des producteurs de coton de Gogounou. Il a fait le déplacement d’Abidjan.
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« Nous demandons au président Boni Yayi de mener une politique de concurrence. L’importation des intrants agricoles est dans la main d’une seule société. Nous voulons une concurrence. Nous sommes à Abidjan pour solliciter monsieur Martin Rodriguez à faire son retour dans la filière coton pour mener une concurrence avec le système actuel. Il est le seul qui puisse mener cette concurrence là avec le système en place ».
Bien connu des milieux d’affaire de Cotonou, l’investisseurs Martin Rodriguez est prêt à se redéployer au Bénin mais il pose ses conditions.
« J’ai importé une usine pour fabriquer des anglais au Bénin. Cette usine est encore en conteneur. Elle n’a jamais été installée jusqu’aujourd’hui parce que si on installe l’usine, ça empêche les importateurs qui font de la spéculation, de la surfacturation pour déposer les commissions dans les banques à l’extérieur et de continuer les activités. Comment un Etat peut … laisser pourrir en conteneur une usine de fabrication d’intrant pour réduire les coûts de productions et préférer subventionner à coût de milliards l’importation des intrants ? »
Face à cette levée de bouclier, le ministre de l’agriculture béninois Grégoire Akoffodji reste serein.
« Lorsqu’on regarde les prix des engrais et coton, ces prix par rapport aux prix pratiqués dans la sous région, ces prix sont relativement bas.
Alors, si la concurrence ne joue pas, comment est-ce qu’on pourrait avoir de si bons prix pour les engrais ? Je ne vois pas où est le problème de la concurrence, de la concentration de l’égrenage? Regardez un peu et comparez un peu les prix du coton graine, les prix du Bénin semblent êtres les meilleurs de la sous région. Nous sommes persuadés que la prochaine campagne devra marquer un nouveau départ pour la filière coton avec un accroissement sensible de la production par rapport aux trois dernières années ». Cela dit, la filière coton au Bénin est en mauvais état, la production est en chute libre par rapport aux années 2ooo.
(rfi)
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