Risque d’implosion de la mouvance présidentielle

Le remaniement ministériel rejeté aux calendes grecques

Longtemps annoncé, le remaniement ministériel souhaité par le président Boni Yayi pour disposer d’une équipe de combat pour 2011 n’arrivera peut-être jamais. Après moult réflexions et compte tenu des pressions qu’il reçoit de toutes parts, Yayi serait prêt à renoncer à son projet. Du moins officieusement. Plus de remaniement ministériel ! Ainsi en aurait décidé le Chef de l’Etat aux dernières nouvelles. Après avoir eu une longue discussion avec quelques uns de ses conseillers techniques et consulté des sages, le président Yayi aurait décidé de reporter son nouveau gouvernement. La raison, selon ses proches, est que les circonstances actuelles ne prêtent pas à un tel remaniement. Et pour cause, Yayi n’est plus quiet depuis qu’il a fait connaître son désir de remanier son gouvernement. C’est de son propre camp que viennent les pressions et les harcèlements. Beaucoup de cadres de la mouvance et pas des moindres sont très intéressés par les précieux maroquins du gouvernement et n’ont d’ailleurs pas hésité à en manifester la volonté au Chef de l’Etat. Et c’est ainsi que des CV pleuvent au cabinet du président de la république. Près de 300, souffle l’entourage du président. Dans le même temps, les ministres actuels ne veulent pas partir non plus. Très ingénieux, ils ne manquent pas d’idées pour conserver leur strapontin. Les opérations de charme foisonnent. Les projets sommeillants dans les tiroirs des ministères sont ressuscités. Les initiatives pour faire la propagande autour des nombreuses actions du gouvernement deviennent plus fréquentes à la télévision, baromètre privilégié par Yayi pour mesurer le dynamisme de ses ministres. Mieux, certains ministres se sont abonnés aux offices religieuses et cérémonies occultes. Au cours d’une récente rencontre entre Yayi et ses ministres au sujet de ce remaniement, l’ambiance était surchauffée. Le Chef de l’Etat a dû reculer, ayant vu l’ampleur de la fronde qui se préparait dans leur rang. Certains ministres auraient même déclaré être prêts à rejoindre les rangs de l’opposition s’ils étaient remerciés par le Chef de l’Etat.

Les échos de ces chantages sont parvenus jusqu’au président Yayi qui a perçu un danger qui profilait à l’horizon. La dernière convention de l’Union fait la Nation lui a montré un avant goût du rude combat qu’il devait livrer contre l’opposition en 2011. Conscient de cela, il ne veut pas en rajouter à sa misère politique actuelle. Surtout que les partis de l’Union fait la Nation et du G13 contactés pour faire partie du gouvernement ont tous rejeté l’offre. A quoi bon de faire un gouvernement s’il n’a pas les personnes qu’il veut et c’est seulement ceux dont on a pas trop besoin qui se bousculent à la porte ? Très vite Yayi a sursis à ce remaniement en attendant que l’activisme politique connaisse une accalmie.

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Marcel Zoumènou

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