Les acteurs trouvent enfin un compromis
Le chef de l’Etat a rencontré hier au palais de la République les acteurs du processus de réalisation de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi). Après environ sept heures d’horloge, un compromis a été trouvé sur la poursuite de la réalisation de la Lépi.
Un groupe de travail mixte pour déterminer les conditions de poursuite du processus de réalisation de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi). C’est la conclusion de la rencontre qui a eu lieu ce mardi à la présidence entre le chef de l’Etat, la classe politique, la société civile et les partenaires à la réalisation de la Lépi. Il y avait sur les lieux les représentants de l’Union fait la Nation, de Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) et de la Société civile. Partenaires au développement, membres du gouvernement, conseillers à la présidence, députés, membres de la Commission politique de supervision (Cps/Lépi) et ceux de la Mission indépendante pour le recensement électoral national approfondi (Mirena) ne se sont pas fait conter l’événement.
Tour à tour, les différents groupes ont planché devant le chef de l’Etat. Le président de l’Union fait la Nation, Bruno Amoussou, a dénoncé les irrégularités constatées dans la mise en œuvre de cet instrument électoral. Sur cette base, il a demandé la suspension pure et simple du processus. Cette option a été rejetée par le député Ari Fari Bako du G13. Il a indiqué qu’il faut continuer le processus, car il y a encore des possibilités pour corriger le tir. Pour y arriver, il suggère la mise sur pied d’un groupe de travail mixte dont le rôle, selon ses déclarations, sera d’évaluer le travail fait jusque-là, de faire des corrections et si besoin est, de proposer une loi pour abroger le processus en cours.
Après de longues discussions, la proposition de l’honorable Bako a été adoptée. Ensuite, la Cps/Lépi et la Mirena ont jusqu’au 26 mars prochain pour faire leur bilan. Du coup, l’embargo qui menaçait la Lépi est temporairement levé.
Sous pression, Yayi fait des concessions
La rencontre d’hier se serait-elle tenue si l’Union fait la Nation n’avait pas décidé de ranger au placard la Lépi ? Certainement non. Il y a encore quelques jours, on observait la marche forcée du gouvernement dans la réalisation d’une Lépi non consensuelle. Et tous les moyens ont été mis à profit. Une commission de l’Organisation des Nations-Unies (Onu) était au Bénin pour évaluer le processus et appuyer sa réalisation. Elle a presque défendu le travail fait par la Cps/Lépi, au moment où Epiphane Quenum fait des sorties médiatiques pour légitimer ses actes. Des partis politiques, proches du pouvoir à travers les ministres et autres, étaient devenus des avocats de la Cps/Lépi et du chef de l’Etat. Face à cette situation, l’Union fait la Nation a eu l’idée de faire sortir une proposition de loi pour abroger la loi instituant la Lépi. Une session extraordinaire de l’Assemblée nationale est actuellement en cours pour l’étudier. La panique semée par cette session au sommet de l’Etat a été un facteur déterminant dans la tenue de la rencontre d’hier. Or, l’opposition voulait un tel compromis depuis des lustres sans pouvoir l’obtenir. Il y ressort que le président Boni Yayi n’a fait des concessions que quand il s’est retrouvé sous pression.
Maintenant que le compromis est trouvé, plusieurs questions méritent d’être posées Quelle sera la composition du groupe de travail mixte ? Le processus en cours n’aura-t-il pas du plomb dans l’aile ? Le compromis n’est-il ,pas un piège d’un camp à l’autre ? Quel sera le sort de la loi d’abrogation de la Lépi à l’Assemblée nationale ? Seuls les jours à venir pourront nous édifier davantage.
Jules Yaovi Maoussi
Laisser un commentaire