Notre pays, le Bénin est confronté depuis un certain temps à un réel problème énergétique. Les populations ont des difficultés à s'approvisionner en énergie électrique (les coupures de courant réguliers sont remarqués).
L'ampleur de cette crise fait qu'elle a nécessairement des conséquences sur le plan socio-politique.
Certaines villes béninoises, notamment les plus économiquement actives (Cotonou, Abomey-Calavi et environs, etc) vivent dans l’enfer des délestages.
Cela fait quelques années qu’on n'avait plus jamais vécu une situation pareille au Bénin : Comme en 1998, il arrive qu’on reste toute une journée sans avoir de l'électricité et les usines tourne au ralenti. Et le bot du tunnel ne semble pas être visible dans un proche avenir.
Les écoles et universités qui utilisent l'électricité pour certains de leurs travaux, comme par exemple l'utilisation de l'Internet, sont obligées d'arrêter les cours ou se résigner à faire autre chose. Les cyber café dont les gérants qui n'ont pas les moyens de trouver un groupe se retrouveront dans l'obligation d'arrêter leur maigre commerce pendant de longues parties de la journée. Les grandes entreprises ne sont pas en reste ; les dégâts causés par les perturbations sur la fourniture d'électricité se chiffrent sans nul doute à des milliards FCFA par jour.
Alors, que peut-on déduire cette situation, de ce préoccupant problème énergétique devenu une question récurrente et non résolu, par les régimes qui se succèdent à la tête de notre pays ?
En 1998, c’était des groupes électrogènes qui avaient été acquis pour faire semblant d’y pallier. Il y avait d’ailleurs eu à l’époque un autre conflit politico-politicien au sein du même gouvernement sur la qualité de ses groupes achetés et/ou prêtés (groupes vétustes recyclés ?! La commission parlementaire mise en place à l’époque n’a pas davantage éclairé l’opinion sur ce qu’il faut savoir).
Tout près de nous en 2006, cette solution (installation de groupes) avait été dans une certaine mesure reconduite. Mais à cela, on nous fait comprendre que le Barrage en construction (en ce moment du côté du voisin nigérian) allait nous épargner de ce calvaire. Il a été question de l’achat de turbine à gaz dont l’installation est encore attendue. Nous avions entendu parler du barrage d’Adjaralla, dont la mise en place serait un projet sous régional.
Bref, nos politiques nous ont habitué a des solutions dont il est souvent difficile de savoir en quoi elles résolvent les problèmes vécus par le commun des citoyens, à plus forte raison, ceux qui font tourner l’économie nationale.
Quels sont les effets sur le champ politique sénégalais ?
La population béninoise se retrouve consternée face à cette situation d'impuissance. Face à cette incapacité permanente (cela n’est point une capacité propre au régime en place, mais une incapacité pérenne des différents régimes qui se sont succédé) qu’à l’Etat gérer une telle crise en y trouvant une solution durable, nous sommes tenter de croire que l'Etat semble faire du pilotage à vue permanent. Pour être plus explicite, comment l’Etat béninois, depuis au moins une vingtaine année, sinon, depuis cinquante (50) ans, n’est point parvenu à prévoir une crise aussi durable et sévère. Comme le dit l'adage « gouverner, c'est prévoir » : comment en est-on arrivé à un stade aussi extrême ? Et, comme la crise, telle que vécu au Bénin, est également et peut-être en pis, ressentie dans d’autres pays de la sous région, on est en droit de se demander ce que font nos politiques africains pour leurs pays.
La crise énergétique peut avoir ou a des conséquences négatives sur la compétitivité des entreprises, des ressources humaines et surtout sur le développement économique. Comment un pays comme le Bénin, respecté sur la scène internationale, peut il permettre de telles pertes ?
Pour combattre la pauvreté et atteindre les objectifs du millénaire pour le développement (OMD), il faut impérativement résoudre le déficit en énergie. Pourquoi ne pas utiliser d'autres ressources pour se de procurer de l'énergie comme le vent avec l'énergie éolienne, la mer avec l'énergie hydro-électrique… sachant que le pétrole est une ressource naturelle qui va disparaître. Alors que la mer et le vent sont des ressources illimitées. Par exemple l'Afrique subsaharienne n'exploite actuellement que 5% environ de son potentiel hydroélectrique, contre 40% pour l'Asie et 80% pour l'Europe.
Nous pays africains, pour sortir de cette crise, devons voir d'autres moyens pour nous procurer de l'énergie d'autant plus que notre continent est riche en ressources naturelles renouvelables. L'amélioration des conditions de vie de la population résulte des capacités de fourniture et de l'utilisation efficace des services énergétiques.
Pour ce qui le concerne, l'Etat béninois doit tout mettre en oeuvre afin de résoudre rapidement cette crise si dramatique. La population se sent exposée sans défense face à cette crise car ne sachant où se tourner pour satisfaire ses besoins. Ce qui pourrait faire naître des sanctions à l'encontre de l'Etat (vote-sanction) d'autant plus qu'on s'achemine vers des élections présidentielles et législatives.
Il est vrai qu’une fois la crise saisonnière partie, le Peuple oublie et oubliera vite. Tout comme il oublie les permanentes inondations, lorsque l’on entre en saison sèche.
Mais les Dirigeants ont l’obligation de trouver les solutions idoines. Et pour ce faire, il convient justement que les cadres et compétences avérées dans le domaine de l’énergie électrique leur fassent des propositions adéquates pour que les décisions adéquates soient prises.
Car, si les Politiques trébuchent souvent, quelque soient les pays, c’est bien en bonne partie parce que les éclaireurs que devraient être les cadres, font mal leur travail, jouent mal leur partition, ne font pas tout simplement leur boulot.
Il devrait résulter de ce genre de crise, des efforts de l'Etat visant à éviter que de pareilles situations ne se reproduisent, à mieux gérer le besoin de ses citoyens et aller plus loin en faisant des efforts qui peuvent même dépasser le cadre énergétique.
A l’heure du bilan, de quoi peut se prévaloir le régime en place pour nous rendre compte de ce qu’il a fait, en ce qui le concerne, pour nous alléger la souffrance électrocutante ? Les turbines à gaz, une fois installées, nous éviteront-t-il cette souffrance là à l’avenir ?
Ceux qui aspirent à nous diriger demain, quelle est leur solution à ce problème ?
Loin de jeter la pierre à un régime en particulier (il n’en est pas du tout question, autrement le débat serait biaisé), c’est plutôt à une réflexion profonde que je souhaite nous inviter : Car, le régime en place n’est vieux que de 04 ans. Le Bénin, lui est vieux de 50 ans. Qu’est-ce qu’on a fait avant 2006 ? Qu’est ce qu’on a pu faire depuis 1960 et qu’est-ce qu’on veut faire aujourd’hui et demain, pour quel résultat sur cette problématique de l’énergie électrique ?
Il est prouvé qu’à la construction du Barrage Akossombo, le Ghana n’était pas en mesure de consommer à lui seul l’énergie générée par ce Barrage. Le Bénin, le Togo en ont donc profité.
A un moment donné les besoins du Ghana se sont accrus, le contraignant à aller se ravitailler en complément (en achetant) auprès de la Côte d’Ivoire.
La Côte d’Ivoire a eu également les mêmes problèmes, et donc, le Ghana n’a plus grand-chose à acheter de ce côté-là. Le Bénin et le Togo non plus.
Akossombo ne suffit plus du tout au Ghana dont les besoins ont connu une augmentation fulgurante.
Que doit-on faire ? Notre mer, notre soleil, nos lagunes et lacs, notre vent ne peuvent t-il pas nous être utiles ? Et si c’est une solution sous régionale qu’il faut envisager, pour être en mesure de mobiliser les partenaires techniques et financiers, quelle est cette solution là ?
Les spécialistes de l’énergie électrique au Bénin et en Afrique sont où ? Est-ce le colon qui viendra encore ou aussi agir en nos lieu et place ?
Certains diront que c’est du bavardage, mais j’espère que ce bavardage pourrait être utile à tout un chacun de nous.
Laisser un commentaire