Abdoulaye Issa est mort il y a maintenant 33 ans. 33 ans, c’est toute une vie qui s’est écoulée. Bien que je n’aie pas connu l’homme en action, j’en sais un peu au travers des pans de l’histoire de la Révolution. Il m’apparaît comme ayant été un homme de conviction, d’engagement et d’action.
Je puis considérer qu’il ne s’agit pas là d’un enjolivement de l’histoire étant donné la constance des témoignages. Cela ne suffit, cependant pas, à en faire un héros national même s’il a disparu dans des conditions tragiques. L’on voudrait en faire un héros national que la décision ne reviendrait pas à un seul homme même s’il peut impulser le mouvement, surtout dans un régime politique qui se réclame de la démocratie. C’est dire que l’Assemblée nationale aurait eu son mot à dire. C’est dire qu’un minimum de consensus devrait être réalisé à cet effet. Je reste donc songeur du subit regain d’intérêt que manifeste Boni Yayi pour la mémoire d’Abdoulaye Issa, avec des actions publiques tendant à la « réhabiliter » comme si elle avait été ternie, comme si elle avait été avilie. Je m’interroge sur le bien fondé des manifestations publiques et officielles qui ont entouré la célébration des 32 et 33 ans de sa disparition, autour de sa sépulture. Que de sollicitudes !
Les actions de Boni Yayi auraient été menées en privé que l’on ne trouverait pas grand-chose à y redire. Mais dans un cas comme dans l’autre, la tentation serait grande de le prendre en flagrant délit de nécromancie. Peut-être songe-t-il que Abdoulaye Issa avait une aura si forte, si particulière que 33 ans après sa mort, elle puisse être exploitée ! Si les témoignages sont concordants quant à la qualité de l’homme public qu’il aura été, rien, absolument rien, ne renseigne sur des qualités, des actions extraordinairement marquantes qui en feraient un homme hors pair, et le créditeraient d’une aura digne des grands qui survivent au temps. Une aura qui ferait que la seule évocation de sa mémoire secrèterait un égrégore à l’ombre duquel il ferait bon se mettre. Parce que tous ces ingrédients manquent désespérément à la sauce de la « réhabilitation » cavalière de la mémoire d’Abdoulaye Issa, les actions de Boni Yayi à cette fin éjaculent un égocentrisme qui semble n’avoir d’autre but que de capter ce que la mémoire de l’homme pourrait encore offrir en termes de rentes politiques. En clair, Boni Yayi chercherait le soutien d’outre-tombe d’Abdoulaye Issa. Un hypothétique soutien donc, au regard de ce qui a été développé supra.
J’en étais là de mes réflexions quand je fis une découverte qui éclaire le mobile de Boni Yayi et donne à bien comprendre le caractère personnel et égocentrique de ses actions en direction de la mémoire d’Abdoulaye Issa. En effet, je lis sur son tout nouveau site personnel et sans doute de campagne pour 2011, www.boniyayi.bj, dans la rubrique « Qui est Boni Yayi ? » que : « Avant sa vie à la BCEAO, l’homme a démarré sa vie professionnelle de 1975 à 1977 à la Banque Commerciale du Bénin (BCB). En ce moment, deux grandes personnalités l’ont marqué. Ses aînés Amoussou Bruno, alors Directeur Général de la BCB qui a accepté de le recruter et feu Abdoulaye Issa, alors préfet de l’Atacora, membre du Comité Central du Parti de la Révolution Populaire du Bénin (PRPB) qui l’a orienté. Ce dernier lui disait déjà en 1977 juste avant sa disparition brutale que son avenir passait par la Banque au lieu de la filière ‘’Assurances’’ pour laquelle YAYI se préparait à se rendre à l’Institut International des Assurances de Yaoundé. Il demeure et restera redevable de ces deux grandes figures. » Je reviendrai plus tard, dans d’autres lignes, sur ce site et son contenu hagiographique. Pour le moment, je voudrais, à toutes fins utiles, faire observer que, selon le Petit Larousse illustré 2010 à sa page 864, l’adjectif « redevable » est défini comme « Qui doit encore quelque chose après un paiement, qui reste débiteur. Qui a une obligation envers quelqu’un ».
Etre redevable ce n’est pas être reconnaissant mais être débiteur de. Ce qui implique une obligation de faire. Bruno Amoussou est encore vivant et Boni Yayi a peut-être encore du temps pour lui être redevable. Mais Abdoulaye Issa est déjà mort et bien mort. J’imagine que la solidarité régionale agissante qui le conduisit, alors qu’il n’était que préfet de l’Atacora, à suggérer à Boni Yayi de faire la Banque et non les Assurances, a porté ses fruits. Boni Yayi n’est-il pas devenu président de la République ? Même si son rapport au pouvoir, comme il nous donne à le constater aujourd’hui, suggère que son accession à ce poste relève plus de l’aboutissement que de l’accomplissement. Pour les qualités qu’on lui attribue, Abdoulaye Issa, s’il avait été vivant et bien qu’il ait été comme un adjuvant pour Boni Yayi dans son parcours, au regard du petchi qui se développe sous lui dans le milieu politique béninois, dont le pH révèle une solution acide, n’aurait pas manqué de lui dire ses quatre vérités.
Car, si tout ce qu’on lit sur le www.boniyayi.bj est vrai et ne vise pas une récupération politicienne, la meilleure façon pour Boni Yayi de lui être redevable à titre posthume, c’est de s’acquitter des hautes fonctions qui sont aujourd’hui les siennes, avec art. Cela, on en doute sérieusement. A défaut donc de pouvoir parler d’outre-tombe pour remonter les bretelles à son poulain, Abdoulaye Issa doit se retourner dans sa tombe. C’est la faute à Yayi…
Wilfried Léandre HOUNGBEDJI
Moi j étais encore vers le CE2.avec mon oncle infirmier..le grand frère de Abdoulaye issa.a bembereke
C est là où nous avons connu les debourou Djibril les Garba Roger
On s occupait de porter tables et bancs pour les réunions des cellules du faceen
Abdoulaye issa..adjo boko Ignace ont été nos héros.. puisque fers de lance de la conscientisation de la jeunesse d alors
Ils nous ont inculqué.le patriotisme l engagement le sens de la justice et surtout l équité et l ardeur au travail et l action
Issa avait le génie d être un meneur d hommes de la jeunesse
Ali Moussa traoré.georges timati.guy Mory djouga malan idi les batoko et autres furent..nos lumières
Je garde toujours en moi cette flamme du faceen
Aziz Abdoulaye Issa Tonakpon Gratien…preuve de médiocrité béninoise