Un célèbre présentateur en langue nationale fon de notre ORTB s’était donné ce pseudonyme : « Gnangnanmavo ». Eh oui ! Ces deux journées du vendredi 9 et du samedi 10 avril 2010 auraient pu sans conteste être appelées « les deux glorieuses » dans notre longue marche vers l’édification d’une vraie démocratie pluraliste solidement assise sur de fortes organisations politiques; mais ne faisons pas montre de trop d’enthousiasme.
Pour l’heure, on est arrivé à bien gérer la situation. Le Président Bruno AMOUSSOU a jeté dans la balance son expérience d’ancien dirigeant de l’AED, de la FEANF, du RAJEUMO, etc.…Seulement, en même temps que se fait l’histoire, celle de la grandeur et de l’héroïsme, il ne manque jamais des pense-petit pour tout salir. Ainsi, on tente férocement de confondre les nobles objectifs à long terme de l’UN avec la courte vue de l’élection présidentielle de 2011 et la personne de Maître Adrien HOUNGBEDJI. On essaye de refroidir notre ardeur et de gâcher notre joie et notre espérance ; alors que c’est un devoir pour tous les vrais patriotes de ce pays de voir au-delà des considérations personnelles, familiales et partisanes, et de prendre conscience de ce que de beau les géniteurs de l’UN nous donnent à contempler : un monument d’espoir pour les générations futures et une stèle pour la grandeur de notre nation. Est-ce que l’UN est un colosse aux pieds d’argile ? En tout cas, ses fondements paraissent actuellement solides. Voici comment le pas décisif a été franchi, à en croire le point de presse fait par son actuel président.
Le premier point concerne la procédure dégagée pour la désignation du candidat unique de l’Alliance. Tous ses partis constitutifs pouvaient chacun présenter un candidat, s’il le souhaite. Trois candidats étaient en lice : Maître Adrien HOUNGBEDJI, Léhady Vinagnon SOGLO et Séverin ADJOVI. Les critères qui ont fondé le choix de la Conférence des présidents sont :
a) le parcours politique du candidat ;
b) le poids politique et l’influence de son parti ;
c) la richesse de sa contribution aux activités de l’alliance.
Le second point a trait à l’organisation de la campagne électorale. Le soin de la constitution d’un comité pour réfléchir sur la question a été confié à Monsieur Léhady SOGLO. Quant au troisième et au quatrième point, l’UN s’engage à présenter des listes communes aux prochaines élections législatives. Cet objectif est fortifié par une appréciation commune de la gestion du pouvoir d’Etat avec des options novatrices sur i) la gestion des affaires publiques, ii) la formation du gouvernement, iii) les nominations dans les hautes fonctions de l’Etat.
Il est important de relater ces points réellement débattus à cette conférence extraordinaire des présidents. Aussi, tenant compte des critères retenus de manière consensuelle pour la désignation du candidat unique de l’UN à la présidentielle de 2011, un classement fut-il opéré et ce fut évidement le premier désigné qui en devint le porte-étendard ; mais rien contrairement aux rumeurs n’a été arrêté pour le candidat de l’UN en 2016 et a fortiori celui de 2021 ! Cependant, le Président Nicéphore SOGLO, président d’honneur, appuyé par Madame Rosine VIEYRA SOGLO, a insisté sur le fait qu’il est important que les partenaires de la RB aient à l’esprit que le maintien de ce parti dans l’Alliance ne s’est pas fait sans déchirements internes. Voici en l’occurrence exactement les termes utilisés par NDS :
« Nous invitons donc tous nos partenaires à tenir compte, dans la politique de rotation qui sera désormais la pierre angulaire de l’Union, des sacrifices consentis par notre parti, lors des durs combats qui ont rythmé sa longue traversée du désert, et du rôle éminent qu’il a joué dans l’avènement et la consolidation de l’Union. »
Certains peuvent gloser sur « le parapluie politique » que les époux SOGLO n’ont jamais manqué d’ouvrir sur la tête de leur fils aîné. Certes, l’on ne peut pas nier qu’avoir son père comme le Président d’honneur et sa mère comme l’un des membres de la Conférence des Présidents de l’Alliance est un atout non négligeable ; mais rien n’est plus insultant pour l’intéressé que de présenter partout le Premier Adjoint au Maire de Cotonou comme « Léhady, le fils à papa et à Maman » ! En vérité, LVS a toutes les chances d’être le candidat favori de l’UN en 2016, si cette alliance se consolide et ne connaît pas l’existence éphémère que d’aucuns lui prédisent. Pour cela, il lui suffit d’abord de faire montre de ses propres capacités. Les coups de pouce des parents, bien que non négligeables, ne seront pas décisifs ! Il n’y a jamais de sinécure et de rente de situation en politique.
Dénis AMOUSSOU-YEYE, professeur à l’UAC
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