Yayi se défoule à pied dans les rues de Cotonou

La saga continue. La gestion folklorique entamée depuis 2006 est loin de connaître son épilogue. A Parakou comme à Cotonou, le Chef de l’Etat a encore fait étalage de son talent de président plus préoccupé à faire du spectacle qu’à trouver solution aux vrais problèmes du pays. Hier, il était à pied dans les rues de Cotonou pour un jogging peu ordinaire qui a drainé plus de curieux et de furieux que d’admirateurs.

Un chef de l’Etat marchant en plein jour dans les rues de Cotonou sans un dispositif sécuritaire. Voilà une information insolite à la limite invraisemblable. Pourtant c’est ce qui s’est passé hier et qui a laissé les cotonois désemparés et abasourdis. Très tôt dans la matinée un peu après 8 heures, le Chef de l’Etat quitte sa résidence privée de Cadjêhoun à pied. Pour y arriver, il a dû dribbler la garde rapprochée et tout le dispositif sécuritaire chargé de son encadrement. C’est un jogging inhabituel. Les populations riveraines n’eurent le temps que de voir leur président vêtu de pyjama blanc marcher dans les rues. Il évolue jusqu’à hauteur de l’église Bon Pasteur et emprunte la voix pavée qui passe devant le siège de l’Unicef et le collège Père Aupiais. Déjà la bande des curieux qui tenait à suivre le spectacle grossissait déjà. Les gardes, visiblement embêtés par ce comportement sont obligés de courir derrière lui. Il arrive au niveau du kiosque des journaux situé aux encablures de la morgue de Cotonou et marque un arrêt. Il voulut entrer dans le kiosque quand les conducteurs de zémidjan l’abordèrent et lui demandèrent à s’entretenir un peu avec lui. Très essoufflé et décidé à continuer sa randonnée pédestre, Yayi leur demande de venir le voir à la maison à 16 heures. « Non, on va nous retourner » répondent-ils au président de la république. Il leur demande alors de venir au palais où il va donner des instructions pour qu’ils ne soient pas éconduits. Il poursuit alors son chemin avant de se résoudre, une fois fatigué, à continuer sa balade en voiture. Nos sources rapportent l’avoir vu dans les environs du Camp Ghézo puis quelques temps après sur le boulevard des armées, à l’étoile rouge et partout, il agitait la main aux populations bien qu’il soit au volant. Dans la ville, les commentaires vont bon train.   Mais pour beaucoup cette sortie n’est pas la bienvenue. Beaucoup de gens déplorent tous les désagréments qu’elle a pu causer pour la fluidité de la circulation. En somme donc, pour un test de popularité, c’est un raté.

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Traumatisé par ses déboires sur le plan politique qui compromettent ses chances de rempiler en 2011, Yayi se donne à cœur joie à la distraction. Visiblement, on voit qu’il n’a plus du cœur à l’ouvrage. Ce qui confirme ses dernières déclarations incendiaires face aux syndicalistes des trois ordres de l’enseignement à qui il demandait de fermer même les portes de l’école s’ils veulent. Cette fois-ci c’est le ministre d’Etat chargé de la coordination de l’action gouvernementale qui est chargé de gérer les affaires courantes. C’est lui qui est au front et qui est chargé de conduire les négociations avec les centrales syndicales à un moment où ceux-ci ont décidé une fois encore de reprendre avec les grèves.  Yayi quant à lui a les yeux tournés vers les élections. Il est déjà en campagne. Le peuple qui croyait avoir trouvé un messie en 2006 a déchanté. Hélas !  

Georges Akpo

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