Cotonou-Porto-Novo: Un transporteur d’essence brûlé vif

L’essence de contrebande, transportée en vrac par des motocyclistes sur nos routes, a encore tué. Vendredi dernier, sur l’autoroute Cotonou-Porto-Novo, Sovoké, un célèbre fournisseur des revendeuses d’essence le long de l’autoroute est mort, brûlé par le feu.

Une foule de passants autour d’un feu consumant une moto derrière la glissière séparant la chaussée principale de la piste cyclable. A côté, le corps brûlé et sans vie du propriétaire et conducteur de la moto en feu. La scène se déroule ce vendredi 7 mai 2010, peu après 16 heures sur l’autoroute Cotonou Porto-Novo, à mi-chemin entre le marché de bétail de Djèffa et la brigade routière de Sèmè-Kpodji. La circulation était devenue moins fluide, plein d’automobilistes et  de motocyclistes avaient garé pour rejoindre la foule de curieux attristés par le drame. Selon les témoignages recueillis sur place, la victime transportait de l’essence de contrebande dite « kpayo ». Il aurait chuté après avoir percuté un homme en train de passer la glissière pour traverser la piste cyclable. L’essence qu’il transportait, au contact du moteur surchauffé embrase la moto et lui-même n’est pas épargné. Sans secours, il brûle jusqu’à passer de vie à trépas. Sa moto est aussi irrécupérable. La compagnie des sapeurs pompiers de Porto-Novo, appelée, n’est venue que constater les dégâts.

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(image de la victime floutée)

Dans la foule, un taximan désemparé se plaint : « où est mon passager ? N’est-ce pas lui qui est brûlé là par hasard ? ». Le passager que recherche son taximan n’est rien d’autre que l’homme percuté par le transporteur d’essence. Profitant du stationnement du taxi qui descendait un autre passager, il se serait excusé auprès du taximan pour pisser un coup.  Aux dires des témoins de l’accident, il est surpris dans sa course pour aller se vider la vessie par le motocycliste dont il serait à l’origine de la chute avec sa cargaison d’essence. Certains l’auraient vu s’enfuir vers l’intérieur du village de Podji.

Des revendeuses d’essence en vrac le long de l’autoroute Cotonou-Porto-Novo, venues voir la scène n’en croient pas leurs yeux. Il s’appelait Sovoké. Peu avant 16 heures, au rond point dit de PK 18, du côté opposé à la brigade routière, il fournit de l’essence à une dame. Cette dernière voulait acheter toute sa cargaison. Sovoké se désole de ne pouvoir lui livrer toute la marchandise. Il tenait à honorer sa promesse de fournir ce soir-là même d’autres  clientes plus loin. La nièce de la revendeuse fournie témoigne : « peu après que Sovoké a pris congé de ma tante, un incendie se déclenche plus loin au bord de l’autoroute et attire notre attention. Visiblement ça devrait être un incendie provoqué par de l’essence. Mais j’espérais que ce ne serait pas la cargaison de Sovoké. Je suis désolée … ». Un autre transporteur d’essence en vrac venu constater les faits  s’interroge : « il ne file pourtant jamais ; et ne dépasse guère le carrefour d’Ekpè », moins de cinq kilomètres plus loin. Malgré ces précautions, Sovoké a laissé sa peau sur le chemin de son gagne-pain. Comme quoi, on n’est jamais trop prudent !

Olivier ASSINOU

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