Qui manipule le G13 ?

Les courants s’entrechoquent au G13. Après avoir traversé une zone de grande turbulence, ce conglomérat politique retrouve une relative accalmie. «  Pour longtemps », disent ces membres mais la conjoncture politique actuelle plaide pour autre chose. Elle laisse entrevoir des tensions sous jacentes que chaque courant veut entretenir pour imposer son hégémonie aux autres.

La dernière rencontre des membres du G13 tenue à Kononhoué chez son Coordonnateur national et sanctionnée par un communiqué de presse montre un G13 totalement requinqué, lavé de toutes ses souillures et surtout des démons de la division. La métamorphose subite pourrait surprendre et on se demande si les eaux du fleuve Mono – non loin de là – sont aussi purificatrices que celles du Gange en Inde. En tout cas, c’est l’impression qu’ont donnée les signataires de ce fameux communiqué de presse où les membres « ont réaffirmé la nécessité de resserrer leurs rangs en vue de rassurer leurs militants et sympathisants afin qu’ils continuent à croire aux idéaux exprimés à travers leur mémorandum du 08 janvier 2008 ». Dans l’apparence, la volonté est affichée de mettre la balle à terre et d’enterrer la hache de guerre après « la guerre des communiqués » aussi contradictoires les uns que les autres qui ont secoué le groupe politique naguère. Qu’est-ce qui pouvait amener à ce changement subit d’attitude alors que Issa Salifou et ses trois autres collègues signataires de la dernière déclaration ont tempêté de rejoindre le président Boni Yayi en représailles à tous les autres dont on connaît les accointances actuelles avec l’Union fait la nation (Un) et la coalition Abt. C’est d’abord une démarche de prudence nécessaire pour que le groupe ne fasse pas un choix précipité et peu conséquent. 2011, c’est bien proche mais c’est aussi si loin de maintenant et beaucoup d’autres éléments peuvent changer les données politiques. Les uns et les autres se sont entendus d’attendre un peu pour choisir. L’autre chose c’est que ce simulacre de cohésion retrouvée permet au représentant de chaque camp d’espérer. Chacun est préoccupé par le souci de tout faire pour que tous ses collègues acceptent sa position et le suivent dans ce sens.

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Les hommes de l’ombre

Si le G13 connaît toutes ses dissensions, c’est qu’elle est le réceptacle des heurts politiques entre les trois sensibilités qui s’affrontent en son sein. Il y a l’honorable Wallis Zoumarou qui a déjà pris fait et cause pour Abdoulaye Bio Tchané et ceci de façon ostentatoire. On se demande par quelle alchimie ce dernier peut renoncer à cette option. Idem pour son collègue Saka Fikara dont les accointances poussées avec l’Union fait la Nation ne font plus l’ombre d’aucun doute. Mais en réalité, le G13 ressemble à un spectacle de marionnettes dont ceux qui tirent les ficelles Sont à l’extérieur du groupe. On pourra citer Houngbédji, Bio Tchané et le président Boni Yayi. Chacun passe par son soutien pour l’aider à avoir tout le groupe. La dislocation de la semaine dernière profite à certaines sensibilités surtout au camp de la mouvance présidentielle qui, au départ, n’était pas sûr de pouvoir prendre une part du G13.

D’ailleurs, on apprend de sources dignes de foi que les négociations entreprises avec les différentes sensibilités politiques achoppent encore et rendent incertains les potentiels soutiens. « Attendons un peu pour voir celui qui va plus miser », tel est le nouveau credo du groupe. Cela profite à tout le monde. On retient son souffle pour voir de quel côté le groupe va basculer. Et quand le choix ne sera pas profitable pour son mentor, on pourra peut être tout remettre en cause et demander la cassure de la baraque. Et le G13 pourra reprendre avec ses querelles byzantines…et voler en éclats.

Marcel Zoumènou

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