Renonciation aux défalcations sur salaires: Le gouvernement capitule

(Les fonds rétrocédés aux enseignants)
Les enseignants sortent encore gagnants de leur dernier bras de fer avec le gouvernement. Leur menace de grève pour s’insurger contre les dernières défalcations sur salaire opérées par le gouvernement a encore payé.  Au cours de son conseil des ministres du jeudi 29 avril dernier, le gouvernement a décidé de mettre fin à ces défalcations.

Dans le compte rendu lu par le ministre de la reforme administrative et institutionnelle, le gouvernement explique que la défalcation sur salaire est reconnue par la loi et que l’acte qu’il a posé est bien légitime. Toutefois,  le gouvernement reste conscient des préjudices qu’une telle défalcation peut causer à ces travailleurs et décide de revenir sur sa décision. Ainsi, il a ordonné d’arrêter ces défalcations. Mieux, il ordonne la rétrocession des fonds défalqués à tous les enseignants mais aussi à tous les fonctionnaires qui en ont été frappés. On comprend donc que la  dernière menace de grève lancée par le front des trois ordres de l’enseignant a amené le gouvernement à adopter un profil bas. Une énième capitulation après celle essuyée contre les enseignants du supérieur et surtout celle des mois derniers face au même front.

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Un précédent grave

En abdiquant ainsi chaque fois, le gouvernement affiche une position de faiblesse et introduit un précédent grave dans la gestion des dossiers sociaux. Dorénavant, il ne pourra plus agiter la défalcation sur salaire pour dissuader les travailleurs. Face à la témérité légendaire des syndicalistes, le gouvernement sera toujours contraint d’accepter tous les caprices des syndicalistes pour éviter des situations ingérables. C’est aussi le prix à payer pour un zèle démesuré du gouvernement. Avait-il besoin d’ouvrir ce nouveau front alors que sur le plan politique il était mis en difficulté ?

Surtout qu’à propos de cette grève, les enseignants eux-mêmes avaient fait des concessions énormes en acceptant de sacrifier de leur temps de vacances et de prolonger l’année scolaire. Mais le gouvernement a opté pour la « provocation ». Et sans le vouloir, son acte donne le résultat contraire de ce qu’il espérait avoir. Bonjour les dégâts, même sur les sujets où il semble avoir raison, le gouvernement sera obligé de se soumettre aux exigences syndicales. A force d’utiliser la défalcation sur salaire comme l’arme de dissuasion, le gouvernement en est arrivé à se rendre vulnérable devant ses partenaires sociaux.

M.Z.

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