On se déchire toujours dans la mouvance présidentielle. A mesure qu’on s’approche des élections législatives et présidentielles, les appétits s’aiguisent et les rivalités politiques s’accroissent. Exemple, dans la 24è circonscription électorale, c’est le député Fcbe Janvier Yahouédéou et son suppléant Aké Natondé qui se livrent une guerre politique sans merci.
C’est un combat de gladiateur que se livrent depuis quelques semaines les deux « frères » d’Agonlin. Naguère unis par tout pour avoir été tous deux des soutiens de premier choix pour le président Boni Yayi dans la région d’Agonlin, ils se regardent aujourd’hui en chiens de faïence. Et pour cause, le premier n’est plus considéré comme le mouvancier bon teint depuis qu’il a commencé à dénoncer les malversations liées au dossier des machines agricoles. Malgré qu’il réitère toujours son soutien au président Boni Yayi, il est devenu la risée de la majorité présidentielle, suscite distance et méfiance et considéré comme l’homme qui veut détruire la maison tout en étant encore à l’intérieur. La situation s’est envenimée depuis que le second, suppléant du premier a créé son parti politique, le Cds-Finangnon (Congrès pour le développement et la solidarité). Dès lors, la rivalité a atteint son paroxysme. Très influent à Covè mais aussi dans les communes de Za Kpota et surtout de Ouinhi où il bénéficie d’une grande estime, Aké Natondé a compris qu’il lui faut désormais prendre son destin en main. Il a décidé de s’affranchir du joug de son titulaire et engage sa bataille sur le terrain. De sources proches de l’intéressé, on apprend qu’il entend travailler pour récupérer à son compte ses fiefs qu’il a appelé à voter pour Yahouédéou lors des dernières élections législatives. Universitaire et entrepreneur nanti, il a commencé par les œuvres caritatives : construction de classes par ci, don de vivres et de matériels par là, aides individuelles …Tout est fait pour charmer les populations et faire chuter la côte de popularité du député Yahouédéou qui, en dépit de tout et surtout de ses démêlées avec le ministre Roger Dovonou et le président de la république, n’a pas pour autant chuté.
A Covè où ils sont tous deux originaires, la bataille est très rude. Chaque action que pose l’un a la réplique systématique de l’autre. Et vice versa. L’exemple du Ceg 2 de Covè en donne l’illustration. Qu’on le veuille ou non, le grand perdant de cette rivalité est le président Boni Yayi qui a beaucoup plus à gagner dans l’union de ces deux hommes que de leur désunion et plus grave de l’éviction de Yahouédéou dont il ne faut pas minimiser la force de frappe dans cette région.
Marcel Zoumènou