Alors que les membres du gouvernement du Dr Boni Yayi étaient presque au chômage depuis des mois, l’affaire Icc Services est venue mettre fin à cette oisiveté.
On devrait peut-être inventer l’affaire Icc si Guy Aplogan, Emile Tégbénou et consorts ne l’avaient lancé il y a quatre ans. En effet, avec l’éclatement de ce scandale, l’affaire Icc a au moins le mérite de remettre au travail les membres du gouvernement du président Boni Yayi ainsi que l’administration centrale. Les ministres sont mobilisés. Conseils des ministres extraordinaires presque au quotidien. Les conseillers du chef de l’Etat et autres courtisans ont pris d’assaut les chaînes de télévision et les radios. Les seconds couteaux descendent au sein de la population l’image du chef de l’Etat et indiquent ceux qu’ils doivent considérer comme les véritables coupables. Les différents corps de l’armée béninoise sont mobilisés et en état d’alerte maximum. Le haut commandement sommé de tout mettre en œuvre pour la réussite de la mission du nouveau ministre de l’intérieur. La justice n’est pas en marge de ce branle-bas qui règne au sommet de l’Etat. Elle est associée pour envoyer sous les verrous les escrocs qui ont spoliés les Béninois. En somme, l’affaire Icc a réveillé le gouvernement qui était comme inactif depuis le début de cette année. En effet, au motif que les caisses de l’Etat sont au rouge, les ministères fonctionnaient au ralenti. Selon certaines indiscrétions, les ministères ont jusque-là fonctionné pour certains avec le budget du premier trimestre de l’année.
D’autres n’auraient pas entamé l’exécution du budget 2010. A tout ceci, il faut ajouter la psychose qui a précédé le dernier remaniement. Car, conscients de ce qu’un remaniement était imminent, beaucoup de ministres ne voulaient point prendre le risque de se jeter à corps perdu dans le travail. Aujourd’hui, cette somnolence est effacée par l’affaire Icc qui a réussi à mettre le feu aux fesses des membres du gouvernement.
Benoît Mètonou